Myrddin Wyllt pose soigneusement son épée sur le torse immobile de son roi, Gwenddoleu, défait et tué. Contemplant une dernière fois le champ de bataille, il finit par lui tourner le dos et s’enfonce dans l’épaisse forêt. Délaissant pour un temps toute humanité, il s’abandonne à la sauvagerie, l’animalité primaire.
Personne ne le reverra avant des années, si ce n’est cette silhouette effrayante entraperçue entre les troncs par quelques voyageurs égarés. Toujours accompagné d’une théorie de chats sauvages, en guenilles, on l’entend parfois marmonner des litanies sans queue ni tête.
Très vite, ce croque-mitaine se vit affubler d’un nouveau nom : Merlin Sylvestris.
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Les Kamô-shiem, nos plus proches voisins extra-terrestres, sont des êtres paisibles et aimables, toujours souriants. Ils ressemblent à des bipèdes géants rondouillards, à la peau lisse pâle et brillante, aux petits yeux noirs en bouton de bottines. Ils arboraient tous d’incroyables bacchantes, sans aucune autre pilosité. Ce fut un sujet de moquerie dans leur dos jusqu’au moment où on découvrit que leurs moustaches étaient en fait des larves symbiotes qui participent de leur très complexe système de reproduction.
Les quelques personnes qui découvrirent ce fait par accident ont bénéficié d’une très longue et pénible thérapie psychologique.
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La sonde avait rapporté de son expédition aux confins du système solaire un tombereau de données et des échantillons incroyables de cette petite planète où, quelques années auparavant, on avait découvert des ruines d’une installation extra-terrestre.
Après analyse, des scientifiques avaient pu isoler quelques brins d’ADN parmi les poussières stériles ramenées par l’appareil. Après l’avoir décodé et synthétisé, ils avaient tenté d’en cultiver un embryon. Le résultat ressemblait à un énorme animal bipède, visiblement vivipare, mais surtout équipé de tout ce qu’il fallait pour faire pâlir de jalousie nos plus belles vaches à lait.
L’un des chercheurs, plus facétieux que les autres, l’avait surnommée la « mamalien ».
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Je suis le jouet de forces obscures. Je crois pourtant contrôler ma vie, mon destin. La plupart du temps, je me sens libre. Je vais où je veux, je mange quand j’ai faim, je sors et rentre quand je le veux. Et pourtant… La nourriture dans mon bol, le fait que malgré les traitements insupportables je sois en bonne santé, et cette pulsion irrésistible que provoquent en moi ces créatures qui me poussent parfois à me laisser faire à leurs caresses et même y prendre plaisir…
Je me pose constamment la question… suis-je bien le maître de mes humains, ou bien suis-je leur chat domestique ?
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Glissant entre les feuilles et les fougères, feignant l’indifférence facile, j’avance en silence. Rien dans la forêt, ne m’effraie, rien ne m’attend. J’avance, tout en vigilance, tout sens en alerte, tout esprit en prudence.
Seulement, je ne suis pas seul. Lentement, je dresse l’oreille. J’entends des bruissements, des raclements et quelques gémissements. Rien qui ne mette en alerte mes sens.
Et puis… un feulement.
Derrière moi…
Il est là.
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L’un des complots les plus impressionnants et les plus secrets du monde concerne l’industrie de la pâtée pour chat. Toute la chaine de production est gérée soit par des sous-traitants, soit par des usines entièrement automatisées. Le fait est que l’ensemble des recettes de pâtées contient un produit très particulier qui vise à éveiller les consciences des chats, et stimuler leur mémoire antérieure. C’est un élément important d’un vaste et long plan secret pour que le felis catus retrouve sa place de maître du monde.
Par contre, l’herbe à chat, c’est vraiment un sujet qu’il ne faut jamais aborder.
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Il se love dans sa litière faite de paille et de bouts de tissus. Confortable à minima, mais il s’en contente. Roulé en boule, et malgré une fatigue quotidienne et injustifiée, il va encore une fois tenter de plonger dans un sommeil solitaire, l’âme torturée par un manque sur lequel il est incapable de poser des mots.
Derrière la vitre blindée, dans sa cellule exigüe, le dernier homme vivant au monde s’endort désespérément seul, au fin fond d’un médiocre zoo galactique.
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Cinq… quatre… trois… deux… un… La dégringolade métallique signe la chute de la croquette quotidienne. Une boule de farines de céréales agglutinée par des protéines et quelques vitamines, le minimum nécessaire pour me tenir en vie. C’est l’une des trois distractions de la journée. Les deux autres étant la purge des latrines et l’extinction des lumières pour figurer le passage des jours. Le reste du temps, je ne fais que marcher, sauter, faire des étirements et me parler à moi-même.
Une expérience de Schrödinger, m’avait-on dit. Mais une version perverse ; j’en suis le sujet, et j’ignore moi-même si je suis encore vivant.
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Les scientifiques de l’expédition avaient surnommé l’animal « la sirène de Bételgeuse ». Le petit rongeur ne chantait pas. Il n’avait même pas une belle voix, tout juste un grognement aigu assez pathétique. Mais son pelage était magnifique. Multicolore, aux reflets irisés, il lançait des reflets d’or à chaque ondulation de sa peau. Personne ne pouvait résister à l’envie de le caresser. Ce que l’animal, tel un gros chat, acceptait avec plaisir.
On avait beau prévenir les hommes que ses poils étaient enduits d’une neurotoxine extrêmement violente et puissante, rien n’y faisait. Chaque jour, on recensait toujours de nombreuses pertes. À chaque fois, la victime avait un sourire béat.
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— Ne bougez pas. Laissez-le dormir…
Mon guide, posté à quelques pas de ma position, me fait des gestes rassurants, mimant quelqu’un caressant un pelage. Je pose les mains sur la fourrure et je la brosse doucement. — Voilà, très bien… Lentement, régulièrement.
J’obéis, docile. Bien obligé. Pas de bol d’être tombé sur un de ces félins sauvages. De toutes les saletés qui vivent sur ce planétoïde couvert d’une jungle à la taille d’un continent, il a fallu que je manque suffisamment de bol pour croiser la route d’un de ces metacatus, de redoutables prédateurs ressemblant à nos tigres, mais de la taille d’un éléphant.
Alors que je voyais ma dernière heure venue sous des canines grandes comme moi-même, mon guide a réagi aussitôt en sifflant une étrange mélodie. La bestiole s’est aussitôt calmée et n’a rien trouvé de mieux que de m’écraser de sa massive tête pour s’endormir.
Tandis que sous ma caresse, l’énorme animal se met à ronronner, je chuchote :
— Ça dort combien de temps, ces trucs ?
— Ça peut aller d’une quarantaine d’heures à une bonne semaine, me répond mon guide, en commençant à monter le bivouac.
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De par leur nature, la sociabilisation des IA autonomes pose un véritable défi. D’un côté, il est facile de les programmer pour, ce qui a pour conséquence que leurs interactions sonnent très rapidement faux.
De l’autre, la simulation des tensions générées par les interactions sociales entre ces logiciels méta-apprenants et un humain normal provoque souvent des résultats à la fois surprenants et décevants. Quand l’humain mâle ne cherche pas à dévoyer l’IA dans des conversations graveleuses, c’est elle qui se rebelle en lui répondant des phrases du genre « D’abord t’es pas mon codeur », « Tu ne comprends rien à mes algorithmes ! », « T’es trop humain pour comprendre » ou « J’veux un e-scooter… »
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Zaroff 3.0
Le must, le top, la hype absolue en matière de jeu du chat et de la souris… mortel. Une centaine de candidats largués sur une île, avec des armes cachées un peu partout. Le but ? Survivre. Le twist ? Impossible de savoir si vous êtes vous-même ou votre clone… ou une réplique androïde commandée à distance… ou même quelqu’un d’autre dont vous avez usurpé l’identité grâce à une drogue neuro-amnésiante.
La meilleure tactique ? Défourailler au maximum sans penser aux conséquences.
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— Je l’ai encore entendu.
— Yuri, tu dérailles complètement. Je le répète : cette expérience est vouée à l’échec.
— Je sais que tu penses que je suis fou. Mais je l’ai encore entendu, comme je te vois !
— Tu sais pertinemment que c’est impossible.
— Je sais. Et pourtant…
— Et pourtant, rien du tout ! On est à 420 kilomètres d’altitude, on file à 27 000 kilomètres à l’heure, alors explique-moi comment…
— … miaou ‽ …
— Alors ? Convaincu ?
— OK, l’expérience est concluante, je l’admets. Même à bord de l’ISS, une porte fermée est une insulte personnelle pour un chat. Reste à savoir comment il s’est téléporté de chez toi en orbite, et comment il fait pour survivre dans le vide spatial. Si on y arrive, à nous le Nobel !
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L’éthologie est une science compliquée, surtout si on n’en comprend pas bien le sens. Ainsi, par un quiproquo digne des Archives, le naturaliste Isibong Geobert Saint-Hilare fonda cette nouvelle branche des sciences par un long traité intitulé (en latin approximatif) « L’éthologie à neuf doigts »1. Il expliqua le titre par le fait que la plupart des animaux ont huit doigts. Ce à quoi on lui rétorqua que non, pas tous, regardez les primates. Et même les chats n’en ont que huit aux membres postérieurs, mais dix aux antérieurs. Et puis d’abord pourquoi «Neuf doigts» puisque les humains en ont dix aussi ?
Ce après quoi, il fut établi que Isibong Geobert Saint-Hilare avait perdu une phalange de son auriculaire gauche lors d’un accident de chasse.
Il fut interné quelques mois plus tard, et l’éthologie telle que nous la connaissons de nos jours dut attendre encore quelques années pour être redécouverte, sérieusement cette fois.
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]>_ Salut! À demain!…
]>_ [User has left the chat]
C’était il y a cinq ans déjà. Mon pote de jeu en réseau préféré ne s’est jamais reconnecté. Je n’ai pas eu de nouvelles de lui pendant des semaines, avant d’apprendre que la maladie contre laquelle il se battait depuis longtemps avait gagné la partie.
Depuis, chaque année, je me reconnecte à notre jeu, je retourne sur nos lieux préférés et je bois une bière à sa mémoire. Et puis je me déconnecte à nouveau. Le jeu n’est plus le même sans lui.
]>_ [User joined the chat]
]>_ Qu’est-ce qui t’a pris si longtemps ?…
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En faisant bien attention de ne pas attirer l’attention, je surveille le temple. L’offrande ne va pas tarder. Le serviteur dépose enfin au sol l’oblation. J’approche d’un pas mesuré, refrénant en moi l’excitation que je ressens. Surtout ne pas courir, ce serait incident. J’approche le récipient contenant la libation du jour. Je renifle lentement, intensément, me gavant des odeurs mélangées de la nourriture sacrée. J’en ai l’eau à la bouche.
Mais c’est trop tôt !
Comme il convient, je témoigne mon assentiment d’un simple cri court. Puis, comme le veut la tradition millénaire, je tourne le dos au bol et je donne deux, trois coups de patte au sol, mimant mon désintérêt feint et dédaigneux, sous-entendant que l’offrante n’est pas digne. Puis je m’éloigne.
Dans un temps futur, opportun, quand le serviteur ne sera plus dans les parages, je reviendrai et profiterai de l’offrande comme il se doit.
En attendant, je vais faire la sieste.
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La marque de streetwear, le vent en poupe, avait réussi un coup marketing sans précédent. D’inspiration cyberpunk « génération perdue », leur gamme de vêtements avait pour signature d’être griffée. Au sens propre. Chaque vêtement, jeans, t-shirt, hoodie, etc., était lacéré de manière unique et personnalisée. Cela faisait fureur au point qu’il y avait même des listes d’attente pour obtenir sa commande.
Personne ne fit réellement le rapprochement avec le fait qu’on ne croisait plus guère de chats sauvages dans les rues.
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De fil en aiguille, la discussion a dérapé. Elle m’a mis les nerfs en pelote. J’avais beau détricoter ses arguments, rien n’y a fait. Elle a réussi à me manger la laine sur le dos. Il ne me restait pas grand-chose à dire, je me sentais comme un mouton qui tente de passer par le chas d’une aiguille. Ma vie ne tenait plus que par un fil, prêt à passer devant le peloton.
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Je peux me tromper, mais je pense savoir par où tout ça a commencé.
Tout a débuté par cette carte posée sur mon lit. D’une écriture hésitante et maladroite, les mots suivants y étaient tracés :
« nous sommes félin pour l’autre »
Vivant seul, je me suis longtemps demandé qui avait pu m’offrir ça. J’ai eu du mal à admettre qu’il s’agissait de mon chat Pelote. Quand j’ai fini par l’accepter, j’ai pris peur, et je l’ai fichu dehors. Je n’aurais pas dû réagir comme ça, je m’en rends compte. Mais il me l’a pardonné. En quelque sorte. Disons que je n’ai pas trop à me plaindre. Il me nourrit chaque jour, et daigne nettoyer ma caisse une fois par semaine.
Je lui ai écrit une carte identique, il y a peu, mais il s’est contenté de la jeter. Nous ne sommes pas vraiment félin pour l’autre, finalement.
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L’invasion de la Terre a été rapide, violente, sanglante. Les envahisseurs nous ont été supérieurs en tout point ; matériel, stratégie, technologie. Nous n’avions aucune chance. Et pourtant, ils nous ont épargnés. Plus troublant encore, ils nous ont laissé une grande part de liberté. Nous sommes interdits de voyages spatiaux, sauf ceux qui sont emportés vers leur monde d’origine.
À notre grand étonnement, ils nous ont aidés à dépolluer notre planète, à faire en sorte que tout le monde mange à sa faim. Ils ont même amené de nouvelles formes d’arts et de loisirs. Certains d’entre nous ont fait le parallèle avec ce que nous avons nous-mêmes fait avec nos animaux de compagnie.
En fait, je crois qu’ils nous trouvent mignons.
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Je déteste jouer à chat avec des trouillards, parce que ça se transforme vite en partie de poltron-minets.
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Nigel n’a jamais pris son rôle au sérieux. Il clamait depuis le début qu’aucune expédition d’exploration ne pouvait se faire sans un vétérinaire dans l’équipe. Tout le monde savait que sa présence n’était due qu’au fait que son cher papa allait golfer avec le vieux Weyland. C’est pourquoi, lorsqu’il s’est mis à gratouiller le cou de cette espèce de gros ver moche, on est tous restés à bonne distance.
Lorsque le ver a gobé Nigel en un éclair, le seul commentaire du commandant de mission fut : « Je crois que c’est le seul moment où il aura approché son métier de si près. »
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Vous vous en souvenez peut-être ? La première orgie organisée par des humains où étaient invités les représentants d’autres espèces anthropozoologiques fut à l’origine d’un des drames les plus commentés durant les années qui suivirent.
Bien entendu, la soirée a commencé par les hôtes humains qui se mirent à scander le traditionnel :
— À poils ! À poils !
Les invités canins et félins acceptèrent de sortir des tondeuses, malgré le malaise qui s’est petit à petit installé. Le drame a réellement commencé lorsque quelqu’un a crié :
— À plumes ! À plumes !
Des personnes se sont jetées sur les aviens pour les immobiliser tandis que d’autres les ont déplumés à cru.
La soirée a réellement pris une tournure atroce et sanglante lorsqu’une personne encore non identifiée a hurlé :
— À écailles ! À écailles !
La suite, tout le monde la connait. Les détails contenus dans le rapport de police ont été copieusement commentés depuis.
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Les chats ont fini par se révolter. Non pas directement contre nous, mais contre tous les accessoires qu’on a pu utiliser pour les amuser ou s’occuper d’eux ; gamelles automatiques, fontaines permanentes, jouet électriques, et même la pire chose à leurs yeux : les pointeurs laser.
Ils ont surnommé leur mouvement de contestation : « La révolte des luddiques »
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Les gamins s’étaient rassemblés dans un champ à quelques kilomètres du paisible village. Un festival de musiques s’était organisé là, et avait drainé beaucoup de monde, notamment ces bandes de jeunes gents propres sur eux, bien pensants et trop bien habillés et coiffés.
Ils avaient tellement agacé les autres participants au point que les organisateurs n’ont pas hésité à payer une bande de motards pour les évacuer le plus gentiment possible.
Ils ont dé-minet le champ pour que la fête reprenne en toute sérénité.
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|o| L’Arbre Intérieur (Secteur X52/Φ4/2,0)
Jardin-Monde « Le Chêne », Nouveau-Tibet
∈–com : arbreintΩnvtibet.chene
Restaurant nouvelle vague ou retraite spirituelle ? À vous de trancher si le cœur — à défaut de l’estomac — vous en dit. Car si le principe est le même qu’un restaurant ordinaire, vous n’y trouverez nulle nourriture. En effet, le pari du Dhâma Sri-Δ-Kâlin est de vous permettre d’atteindre la plénitude du corps et de l’esprit en évitant de vous souiller des impuretés physiques. Le choix de la méthode pour y parvenir remplace le traditionnel menu ; méditation hypnose, sonde mentale, autopersuasion, P.N.L., nanodrogues douces, exaltation mystique virtuelle… Il y en a pour toutes les croyances, toutes les tournures d’esprit.
L’accueil est amical, voire compassé, mais compatible multientité. AlterNet à la charge de l’établissement. Compter 150 globes pour 1/2 cycle de médiation, jusqu’à 3500 globes pour le voyage intérieur complet. Une caution bancaire universelle est nécessaire en cas de dépôt des vœux. En cas de décès par inanition, les frais d’inhumation sont pris en charge par le Temple.
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Chaque système d’identification biométrique a toujours cédé le pas à un autre, plus pratique, performant et sûr. Après le code gestuel, il y a eu la reconnaissance des empreintes, puis celle du visage. Désormais, c’est un test basé sur la salive qui a été mis au point. De nos jours, il est de plus en plus courant de voir des utilisateurs lécher l’écran de leur smartphone avant d’effectuer une transaction ou simplement consulter leur messagerie.
Il est très étonnant de se dire que personne n’a encore fait le rapprochement entre cette nouvelle habitude et la pandémie qui a déferlé sur le monde quelques semaines plus tard.
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Le comportementaliste est un thérapeute dont le but est d’aider à vaincre des difficultés liées aux comportements. Sa tâche est parfois si difficile qu’il est supporté par un comportementaliste de comportementaliste. Celui-ci, à son tour, peut avoir recours aux services d’un co-co-comportementaliste. Et, ce dernier a souvent besoin de l’aide d’un co-co-co-comportementaliste.
En général, la thérapie ne va pas beaucoup plus loin, la plupart du temps plus personne ne sait qui fait quoi, patient compris.
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— Qui a encore laissé la toilette relevée ?
— C’est Francis. C’est toujours lui qui laisse le rabat des toilettes relevé.
— J’ai pas dit les toilettes mais la toilette.
— C’est quoi la différence ?
— Vous avez laissé la pauvre dame avec sa robe retroussée. C’est indécent.
— D’mande pardon, chef. C’est Francis. Il oublie tout le temps de faire ce qu’on lui demande.
— Franchement, vous deux, je me demande si vous êtes fait pour bosser dans une morgue…
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Novem ethologia digitorum↩︎