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Trieste-Slovénie - Jour 7

TetrisTetris

La veille, nous avions acheté deux chaussons fourrés à la crème de pavot, un petit délice balkanique. Il était temps, pour le petit déjeuner, de les dévorer.

Ça n’était pas très bon. Pas mauvais, mais pas transcendant non plus. On les a tout de même engloutis à l’aide de quelques tasses d’Earl Grey, avant de nous préparer pour la journée.

Aujourd’hui, on va se balader à Koper, la troisième petite ville balnéaire de la côte, qui se trouve au plus près de la frontière italienne.

La route est légèrement différente, car on doit emprunter quelques secondes d’autoroute et un tunnel.

À Koper même, on se gare sur un immense parking1, fort heureusement Easy Parké, et on remonte la jetée en direction du centre. Sur le chemin, quelque chose m’embarrasse ; je sens une barre de pression au niveau des sinus, et mon nez siffle de temps en temps. Ça n’est pas bon signe.

La première idée que nous avions, c’est de profiter du marché. Malheureusement, nous réalisons vite qu’on est dimanche. On n’est donc pas un jour de marché, et on est dans ce sacro-saint jour chômé. Ça implique que bon nombre de boutiques sont fermées. Tant pis.

Et, en plus, il fait particulièrement chaud, aujourd’hui.

Après un café2, on part se balader dans le vieux Koper, à admirer des mélanges de genres.

Au même endroit, un détail d’art Nouveau…Au même endroit, un détail d’art Nouveau…

…et un reliquat post-soviétique…et un reliquat post-soviétique

En remontant vers le centre on découvre, au fil des ruelles piétonnes, de jolies architectures.

Cul de sac styléCul de sac stylé

Un antique passage couvertUn antique passage couvert

DétailsDétails

Notre déambulation nous amène à la place Tito3, joli endroit un peu central dans la vieille ville.

Tito tout rondTito tout rond

Nous visitons l’église qui s’y trouve, plutôt mignonne, mais envahie d’un récital d’orgue4, puis nous remontons encore au nord pour arriver au port commercial5 de Koper.

Le port de KoperLe port de Koper

C’est toujours impressionnant à voirC’est toujours impressionnant à voir

Là, nous nous posons un moment, hypnotisés par le Tetris©®™ des conteneurs avec lesquels les impressionnantes grues jouent pour charger et décharger un monstrueux porte-conteneur.

Heureusement qu’une ligne complète n’efface pas les containers…Heureusement qu’une ligne complète n’efface pas les containers…

Le moment est malheureusement gâché par une migraine qui s’installe de plus en plus. Et — bien entendu — j’ai laissé toute ma pharmacie à la maison6.

On boucle le tour par la jetée, passant devant une plage7 très peuplée et qui ne nous attire guère, et quelques restaurants de toutes sortes.

Notre tour terminé, on se dit qu’on grignoterait bien quelque chose. On a eu la grosse flemme de prendre de quoi picniquer, et on n’a pas vraiment envie de s’installer à un restaurant.

Sur le blog de Slovénie Secrète8, on se laisse tenter par la suggestion des « meilleurs bureks de Slovénie ». On se rend donc au comptoir de la boutique Gourmet Burek9 pour y acheter ceci :

  • Un burek aux épinards
  • Un burek aux courgettes
  • Un burek à la viande10
  • Un pot de yaourt liquide
  • Un pot de kéfir
  • Deux petites bouteilles11 d’eau fraîche

On va ensuite se poser à l’ombre, dans le parc12 près du parking et de la jetée.

Bien que terriblement gras, les bureks sont absolument délicieux, chacun à sa manière. Le titre n’est pas usurpé, et nous nous régalons comme il faut. Le kéfir est si doux qu’on pourrait le confondre avec le yaourt. Mais les deux, bien frais, sont un délice à boire entre deux bouchées.

Néanmoins, ma migraine a décidé de faire son nid. Je tente de faire avec, mais ça cogne dur et par vagues. Fuchier, mais je ne peux pas y faire grand-chose pour le moment13.

Nous remontons ensuite la jetée jusqu’à la grande plage14 qui se trouve de l’autre côté du parking.

La grande plage de Koper, vue depuis la jetéeLa grande plage de Koper, vue depuis la jetée

En y arrivant, on découvre d’abord un bout de plage tout clôturé15. En lisant les panneaux, on comprend que cet endroit (en accès libre malgré les barrières) est une plage réservée aux chiens. L’autre grande plage accepte également les chiens, mais ils doivent rester en laisse et sous surveillance. Dans ce petit enclot, on peut laisser son chien gambader16 et s’amuser sans retenue. On a trouvé l’idée très chouette.

Arrivés sur la grande bande de gazon bien trop légèrement arborée, on plante la tente et on y cale nos affaires et nos serviettes. De mon côté, le mal de crâne cogne comme s’il voulait sortir en urgence, et je sue à grosses gouttes. Je me dis qu’un bain rafraichissant pourrait calmer un peu le jeu.

L’eau est délicieuse, les abords sympas17, et sur le moment, le bain relègue la migraine à un truc désagréable en tâche de fond. Je barbote un moment, puis je sors. Je m’allonge et tente de siester un moment.

Je somnole, mais la migraine et la sinusite reviennent en force, façon BAC un soir de match de foot dans une cité à problèmes. Je tourne et vire, cherchant une position qui calmerait soit la pression sinusale, soit la douleur migraineuse. Mais, en vain.

Après un certain temps18, je demande à Helene de rentrer tellement je ne me sens pas bien. Je n’ai plus que deux choses en tête ; prendre un Nurofen® et me coucher dans un vrai lit.

On replie la tente19, je me rhabille20, je me chausse21 tant bien que mal22. Et puis nous marchons jusqu’à la voiture. Le chemin du retour, pourtant pas compliqué23 me donne l’impression d’un chemin de croix. Je marche littéralement au radar, et n’ose pas m’arrêter de peur de ne plus pouvoir repartir.

Une fois à la voiture, les affaires balancées dans le coffre, je m’affale côté passager tandis qu’Helene nous ramène à la maison. Tout le long de la route, je somnole. Je suis épuisé comme je l’ai rarement ressenti.

Alors que nous traversons Izola pour remonter vers la maison, une sorte de panique me saisit. Je demande à Helene de s’arrêter le plus vite possible, ce qu’elle fait dans l’entrée d’un supermarché fermé24.

Je descends, fais quelques pas et je rends douloureusement à la nature les pourtant délicieux beureks. Une fois ce cérémonial païen accompli, je remonte en voiture et nous reprenons la route vers ma salvation. Même si je me sens encore complètement à plat, une grande partie de mon malaise a disparu.

Arrivés à la maison, toujours en pilote automatique, j’oscille jusqu’à la salle de bain, je me prends une longue douche fraîche. Puis je gobe un Nurofen™, je me glisse sous le drap, me colle mon masque sur les yeux, et à peine le temps de prononcer « Kameleoni » que je dors comme une bûche d’épicéa.

Je reprends conscience vers 18 heures. Je me sens fébrile, absolument épuisé. Mais plus aucun des symptômes précédents. La sinusite m’a lâché les narines, et la tête est claire et légère. Saperli████ette, ce que ça fait plaisir !

Je rejoins Helene dehors, sur notre petite terrasse. Nous faisons le constat que j’ai dû superposer un gros coup de chaud avec ma p’tite inflammation sinusale. J’ai eu beau me vider l’estomac, je ne ressens aucun problème. Le gastrique n’avait rien à voir25.

Du coup, on se demande comment finir cette journée que j’ai malencontreusement écorchée. Pour moi, étant donné que je me sens à nouveau d’attaque, c’est évident : on retourne à Koper finir ce qu’on avait commencé.

On reprend la voiture pour le même trajet26, on se gare à peu de choses près au même endroit, et on se balade à nouveau dans le labyrinthe des ruelles généralement désertes.

Nos pas nous ramènent à la place Tito où on s’installe à la terrasse d’un bar27 pour y prendre un apéro non alcoolisé.

L’autre côté de la placeL’autre côté de la place

Je commande une sorte de cocktail composé de thé blanc et de jus d’agrumes. C’est un peu fadasse, mais c’est frais, sans sucre et pas lourd sur mon estomac encore malmené.

Helene, quant à elle, se contente d’une eau gazeuse en cannette. On fait sobre.

L’heure doréeL’heure dorée

On profite aussi d’un spectacle impromptu et légèrement ennuyeux sur la longueur. À la table voisine, une grand-mère slovène offre une glace à son petit-fils américano-slovène et hyperactif, et fait partager le moment en visio avec le père du petit resté à Trumpland. On saura tout.

On se dit ensuite que l’heure tourne, et qu’il faudrait donc se mettre en quête d’une table. Les Slovènes ont la fâcheuse habitude de dîner tôt. Du coup, les restaurants ferment en général avant la nuit.

On se fie à Slovénie Secrète qui recommande une pizzeria à deux pas. Manque de bol, bien que Gougle l’annonce ouverte, elle ne l’est pas. On se rabat alors sur une petite place28 qu’on avait traversée plus tôt.

Là s’y trouvent un bar qui sert des tapas et un restaurant très populaire, et chaudement recommandé par Slovénie Secrète29 : le Baščaršija30. Vu l’heure tardive, on opte pour celui-ci, pourvu qu’on nous donne une table. Ce qui est fait sans problème.

La lecture de la carte nous effraie un peu. Comme d’habitude et ad nauseam, les plats proposés sont une variation de viandes grillées façon čebapčiči.

Finalement, nous optons pour :

  • Une salade de choux
  • Une assiette de légumes grillés
  • Un plat de poivrons doux farcis

Bien entendu, les légumes et les poivrons sont tellement huileux qu’on a du mal à saisir quelque chose tellement ça fond au moindre contact. Seule la salade trouve grâce à nos yeux31, bien qu’en termes de salade, on nous a simplement servi un bol de chou râpé sans assaisonnement.

À ce stade, on commence sérieusement à en avoir marre du régime alimentaire slovène.

Après ce festin adipeux, nous nous baladons quelques minutes le long du bord de mer, repérant un autre restaurant recommandé par Slovénie Secrète. Le Stella Maris32 est un restaurant de poissons qui a la particularité d’être installé sur un catamaran à quai. On a fortement regretté d’avoir zappé cet endroit.

Bref, on finit par repartir, et aller se coucher pour effacer les mauvais souvenirs de cette journée33.


Jour 6 — Jour 8



  1. ///formatons.classement.recomposition↩︎

  2. On s’est d’abord posé à la terrasse d’un café un peu chic. Mais, en lisant la carte des prix et à cause de la mauvaise volonté du service, nous avons migré juste en face, à une terrasse plus populaire et sympathique où on a été servis immédiatement.↩︎

  3. ///souhaiter.épelant.ansette↩︎

  4. Au risque de choquer, je le dis quand même : la musique de cet instrument est affreuse.↩︎

  5. ///musette.légiférer.mensonger↩︎

  6. La slovène, sur les hauteurs d’Izola. Mais ça ne change rien, je ne les ai pas avec moi.↩︎

  7. ///motopompe.savourons.démanteler↩︎

  8. Qui nous sert de référence et de pistes d’idées, mais qui parfois est un peu à côté de la plaque, comme on le verra plus tard.↩︎

  9. ///estompons.tannage.dromadaire↩︎

  10. On voulait un burek aux pommes de terre, mais ils n’en avaient plus.↩︎

  11. Chose surprenante : il était difficile de trouver de grandes bouteilles d’eau, les magasins et autres comptoirs ne proposant que de petites bouteilles fraiches.↩︎

  12. ///émanons.déjuger.aciérie↩︎

  13. D’autant qu’on n’a pas croisé l’ombre d’une pharmacie durant notre balade.↩︎

  14. ///tâtonnons.régulièrement.corroborer↩︎

  15. ///pâmer.rachetons.improductive↩︎

  16. Toutes proportions gardées, ça n’est pas très grand.↩︎

  17. Bon, le paysage n’est pas fou-fou et l’eau est beaucoup trop turbide pour avoir le début d’idée de plonger avec un masque.↩︎

  18. Aucune idée du délai. À ce stade, ma notion du temps, entre autres, m’a échappé depuis un moment.↩︎

  19. En tout cas j’essaye.↩︎

  20. En tout cas j’essaye.↩︎

  21. En tout cas j’essaye.↩︎

  22. Je suis tellement mal qu’à peine enfilé une chaussure, il me faut plusieurs minutes avant d’avoir l’énergie de mettre l’autre…↩︎

  23. Même pas 1 kilomètre de plat, à vol de Google.↩︎

  24. ///plagier.kilolitre.enveloppement↩︎

  25. Désolé pour ces informations. J’ai essayé de relater ça de la manière la plus neutre possible.↩︎

  26. Par précaution, c’est Helene qui prend à nouveau le volant.↩︎

  27. ///copermuter.minimaux.perdrix↩︎

  28. ///indexeur.jargonner.terreux↩︎

  29. Je le cite : « Dans ce restaurant (…), on goûte donc aux spécialités bosniaques avec à nouveau les fameux cevapcicis. Une bonne adresse pour manger bien installé, pas cher et au calme. ». Notre avis sera à l’extrême opposé.↩︎

  30. Un š suivi d’un č ? Vraiment ? Comment se prononce ce nom ? Bash-tchar-shiya ? J’en postillonne sur mon clavier…↩︎

  31. Et notre système digestif.↩︎

  32. ///illogisme.sablant.épaulette↩︎

  33. Phrase totalement paradoxale puisque j’ai tout noté avant de les rédiger ici.↩︎

Dans les épisodes précédents… Trieste-Slovénie - Jour 6
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