Un ent bien moussu
Je vous passe les détails de notre démarrage, c’est devenu d’un routinier…
Aujourd’hui, on va aller explorer le lac, cyanobactéries ou non. Mais, à cause de ce qu’on nous a dit, on a pris de quoi piqueniquer, mais pas se baigner1.
Autre manque de préparation : bien que notre logeuse nous ait expliqué à quel point c’était facile d’y aller et de revenir en bus, on décide malgré tout de s’y rendre en voiture. Pourquoi ? Parce que pourquoi pas ?
La route vers le lac Bohinjsko est magnifique, comme tout le reste de ce pays, en particulier la montagne.
Arrivés à Ribčev, le village qui borde ce côté du lac, on cherche un parking. Ça n’est pas ça qui manque, et le premier auquel on se gare2 ne permet de rester garé que deux heures. Donc on, s’avance un peu plus vers le lac, ce qui nous permet de découvrir qu’en matière de village, on est plus proche d’une station touristique. L’endroit est essentiellement composé d’hôtels et autres logements en mode airBnB, restaurants et petits bars.
Alors, on se gare plus loin, derrière un hôtel, sur un parking en partie réservé aux bus3. Ce parking n’est pas limité dans le temps, mais son tarif est digne d’un parking pour voitures de luxe d’un hôtel Quatari4. On cale le Easy Park pour 3 heures, ce qui nous fait déjà une facture à 17€. Mais, on se met en mode tant pis, et on va voir de près à quoi ressemble ce bouillon de culture mortel qu’est le lac.
Première rencontre avec le lac
Qui est magnifique. Il est peut-être encore tôt, mais nous ne voyons personne dedans. Cependant, on croise beaucoup de monde en maillots de bains, et une théorie de canards ne semble pas plus incommodé que ça par cette histoire de pollution5.
Néanmoins, je vais discuter quelques minutes avec le loueur de canoës tout proche. Le loueur, jovial et souriant, m’explique que cette histoire de cyanobactéries, c’est une fake news, du total bullshit. Il vante le fait que ce lac est le troisième lac le plus pur d’Europe6. Il me raconte alors que quelqu’un, aux abords du lac, a été agacé par des chiens qui devaient le déranger d’une manière ou d’une autre, et a décidé de les empoisonner. Et pour se couvrir de lâcheté, elle a clamé que les chiens s’étaient empoisonnés par l’eau du lac. Le jeune homme décédé d’une contamination par ses blessures n’a — semble-t-il — jamais existé. Et il termine en m’expliquant que des techniciens d’un labo national viennent chaque semaine faire des relevés d’analyses7.
Sur ces informations rassurantes, on retourne au débarcadère du bateau navette qui assure la traversée du lac dans sa longueur. Le temps que je commande les billets en ligne, le ponton s’est rempli. Puis, nous voyons arriver le mignon petit bateau à propulsion électrique.
Durant la traversée, qui dure un petit quart d’heure, on nous explique plein de choses sur le bateau et le lac. J’avoue ne pas avoir retenu grand-chose, à part :
Une fois le petit discours touristique terminé, le bateau accoste de l’autre côté du lac, au camping8. Brièvement, on se pose la question de la pertinence d’emprunter le téléphérique pour aller jeter un œil là-haut, tout en haut de la montagne. Mais on préfère s’installer à l’immense terrasse du bar, où on se commande deux cappuccinos d’encouragement à la balade qui nous attend : faire le demi-retour du lac.
Ambiance de camping brumeux
Finalement, on se dit qu’il serait temps d’attaquer notre demi-tour de lac. On sort du camping et on suit le chemin de randonnée clairement indiqué.
C’est parti !
Les premières minutes sont un peu confuses et aléatoires, parce qu’il y a deux parcours qui se superposent au début, que plusieurs pistes semblent aller au même endroit mais en fait non. On se montre également un peu trôp sûrs de nous et qu’on ne lit pas assez les panneaux. Ce qui nous conduit par exemple à nous retrouver devant un cul-de-sac, sur une petite presqu’île9 qui sert de plage.
Malgré tout, ce début de balade est très prometteur. Le décor est enchanteur, malgré le nombre de touristes que l’on croise.
Traversée d’une chouette petite rivière au tout début du parcours
À force d’avancer, on découvre que beaucoup de monde se baigne sans souci. On se sent donc couillons de n’avoir pas pris nos maillots. Mais, après un moment, on se dit qu’on a des sous-vêtements et des paréos, on n’a donc aucune raison de se priver.
Le temps se dégageant, le décor est de plus en plus chouette
La montagne, toute proche
Un petit côté idyllique
Après de belles minutes de marche, sur un chemin semi-sauvage, on s’arrête à l’une des minuscules criques très discrètes qui bordent le lac. C’est l’heure de picniquer.
La plus belle vue pour déjeuner
Mais avant de grignoter, on décide de passer à l’action : notre premier bain. Malgré l’absence de maillots adéquats et de serviettes éponges, on veut tâter l’eau du lac.
Et c’est le pied. L’eau est douce, à température idéale pour nous rafraichir sans être glaçante. Le sol est fait de gravillons pas agressifs et on perd pied très vite. On barbote un moment, le sourire aux lèvres, avant de remonter se sécher.
Tout en se séchant les zlips, on s’installe pour picniquer. C’est beau, il fait bon. Tout va bien.
Puis, suffisamment mais pas complètement secs10, on reprend le chemin.
La balade est vraiment plaisante. On avance à notre rythme, nous arrêtant de temps en temps pour soulager les petons, admirer les lieux, renseigner une famille den Français sur ce qui leur reste à parcourir et dire bonjour aux randonneurs qu’on croise, en leur tirant parfois la langue dans leurs dos s’ils nous ont copieusement ignorés.
Avouez, c’est beau !
Seul petit point noir : l’appli Easy Park qui vibre contre ma cuisse pour m’alerter que nos trois heures arrivent à échéance. On n’est pas arrivé du tout, mais difficile d’estimer ce qui nous reste à faire. Je remets une heure.
À vue d’œil, aux trois quarts de notre circuit, on s’arrête à nouveau dans une petite crique pour soulager des douleurs et — il faut en profiter — se baigner encore.
Petit panorama
Le même, en photosphère
On se replonge dans le lac qui semble finalement aussi pollué qu’une eau minérale11, et on siestouille un moment sur le bord, en compagnie de quelques habitants du coin.
Un résident à l’année
Avant de repartir, je dois encore ajouter du temps au parking. Ce sera la dernière fois, ce qui montera la facture du jour à plus de 25€. On a juste l’impression de s’être garé à Aix pour faire trois courses.
Nous parvenons tout de même à boucler notre retour de lac. Nous avions l’idée de finir la balade par la visite de l’église de Saint-Jean le Baptiste12, bâtie au Xe siècle, et contenant des fresques peintes au XVe siècle. Mais la perspective de piétiner encore, le fait qu’on se soit ruinés en parking et surtout que l’entrée est payante13 nous font renoncer.
On reprend notre voiture14 et on retourne à Bohinska Bistrika. Là, on gare la voiture dans le centre pour faire quelques courses. Notamment à la petite boulangerie15 où l’on achète une demi meule de pain16, un chausson fourré à une crème au chocolat17 et un autre à la crème d’amande18, pour le petit déjeuner du lendemain.
En passant, on fait un détour au Strud’l pour y réserver une table pour ce soir. Sauf qu’ils ne prennent pas de réservation. On nous conseille de venir à partir de 18 heures19, à l’ouverture du restaurant, et que jusqu’à 20 heures, il y aura, au pire, dix minutes d’attente pour une table.
Ceci fait, on remonte au Mercato faire quelques courses et on rentre à l’appartement.
Rangement des courses, douches, changes, chill, et c’est l’heure de tenter d’enfin manger au Strud’l.
Comme promis, on n’a même pas à attendre cinq minutes pour s’installer à une table. On est contents. On est d’autant plus satisfaits de lire la carte ; aucun čebapčiči20 mais des spécialités locales qui, en plus, donnent l’impression d’être digestes.
Nous commandons donc :
Pour ne pas changer, Helene accompagne tout ça avec son verre de vin blanc sec. De mon côté, je me donne l’occasion de tester la bière Union, la concurrente de la Laško. Je l’ai trouvée bien moins bonne, tout à fait quelconque.
Sur ce, bien restaurés et satisfaits d’avoir enfin pu goûter à des spécialités slovènes qui sont composées d’autres choses que de viande et de gras, nous rentrons à l’appartement. Autant profiter de la quiétude sereine du coin pour faire un gros dodo réparateur.
Parce que, quand même, on n’a pas envie de mourir. Ou tout au moins ne pas se faire la route du retour en ambulance.↩︎
///récitatif.étape.archiviste
↩︎
///nationaliser.endossant.festonner
↩︎
Alors, c’est juste une vue de mon imagination. Je n’ai jamais eu l’occasion de fréquenter ce genre d’endroit, et ça me va très bien comme ça.↩︎
Le fait qu’ils ne sachent pas lire les journaux explique peut être leur nonchalance.↩︎
Impossible de vérifier, je n’ai pas trouvé ce type de classement en ligne.↩︎
Pratique courante dans ce genre d’endroits, comme au Jai[^w3w3].↩︎
///transcendance.pagayer.controverser
↩︎
///transcendance.pagayer.controverser
↩︎
Ça évite de transpirer trop vite. Qu’est-ce qu’on est malins !↩︎
Mais, par précaution, on évite de mouiller tout ce qui se trouve au dessus du cou.↩︎
///enchâssement.existante.remboîter
↩︎
3,5€ par personne. C’est pas grand-chose, mais quand-même…↩︎
Et pour le prix du parking à l’heure, même pas on est venu nous la laver… Je vous jure !↩︎
///renchérir.serriste.subventionner
↩︎
Qui ressemble étonnamment à celui qu’on a acheté à la boulangerie en bas de notre appartement triestois.↩︎
En tout cas, c’est ce qu’on croit.↩︎
En tout cas, c’est ce qu’on croit.↩︎
Quand on nous disait que les Slovènes dînent tôt…↩︎
Oui, c’est indigeste à manger, mais c’est rigolo à taper.↩︎
Moi, j’aurai qualifié ça de soupe.↩︎