Life Saver
Whow ! Ce matin, j’ai pu faire des œufs ! Sur les 6 de la boite, 2 sont mollets et le reste dur pour pouvoir les transporter avec nous1.
Donc, après notre traditionnel (+ un œuf) petit-déjeuner, nous chargeons toutes nos affaires dans la voiture, et nous faisons un dernier petit tour en ville pour acheter un peu de fruits, un peu de légumes, et un quart de miche de pain.
Puis, à regret, nous quittons finalement Trieste et notre chouette appartement.
Mais, nous ne partons pas encore en Slovénie. Nous nous sommes fixés deux étapes intermédiaires. La première, c’est d’aller voir de plus près l’étrange bloc d’habitations aperçu depuis les remparts du château San Giusto. Depuis, à coup de recherches2, nous avons réussi à identifier cet OANI3. Il s’agit de la cité Rozzol Melara4.
La cité, de loin
Nous avons eu un peu de mal à nous y rendre, le GPS étant bizarrement capricieux. Mais à force de négociations et de demi-tours dans des bourgs où les rues se prêtaient peu à la circulation à double sens, nous avons réussi à nous garer pile au centre du complexe.
Plus près
Les multiples étages de l’ensemble
Il s’agit d’un immense complexe d’habitations, construit entre 1968 et 1979 sur le modèle des immeubles-cité de Le Corbusier. L’idée étant que le complexe (formé de deux fois deux barres en L formant un carré coupé en diagonal par une rue) réponde à tous les besoins des habitants ; logements, commerces, services, parkings, etc.
Depuis l’intérieur du carré
À son inauguration, l’ensemble proposait 468 logements pouvant accueillir 2500 habitants, sur un terrain de 11 hectares, et comprenait un centre médical, une vingtaine de commerces, une école et un garage.
Il faut aimer le béton
Malheureusement, un plan d’urbanisme ayant conduit à la construction de logements plus accessibles et moins chers autour a fini par vider petit à petit le Rozzol Melara de ses habitants, puis de ses boutiques.
Des airs d’abandon
Un plan de reprise a été conclu en 2002, mais lorsque nous y étions, bien qu’on remarque qu’il est encore habité, l’atmosphère fait quand même penser à un immense vaisseau fantôme.
Je n’ose pas imaginer ces lieux la nuit
Une drôle de curiosité, mais rien qui ne donne vraiment envie d’y habiter. C’est triste.
→ En savoir un peu plus : Article sur AbandonedSpaces (en anglais)
Deuxième étape avant la Slovénie : Muggia5, petit port tranquille en face de Trieste.
D’ici, on voit notre maison !
C’est l’occasion de déambuler dans des petites rues très tranquilles, où on découvre qu’un concours de rues fleuries se prépare. Ensuite, on s’offre un petit apéro à l’ombre de l’église6 avant d’aller faire un gros et tranquille piquenique sur le quai, assis sur un bout de barque, à l’ombre chiche des quelques arbres présents.
Et donc, il est temps de quitter l’Italie pour la Slovénie !
On ne roule que très peu de temps, et — pour être honnête — on ne se rend même pas compte à quel moment l’Italie a laissé la place à la Slovénie7. Après avoir quitté la côte, la route nous conduit sur un plateau campagnard jusqu’à notre destination, le lieu-dit Baredi8 où nous allons passer les trois jours qui viennent.
L’appartement, attenant à la maison de la propriétaire, est vaste et accueillant, malgré une décoration totalement hétéroclite et chargée. On découvre notamment, par un grand poster accroché au-dessus du lit, les Beatles locaux qui portent le nom de Kameleoni.
Le poster au-dessus de nos têtes
Après avoir balancé nos possessions un peu en vrac au sol, et sécurisé le contenu de la glacière au frigo, nous nous précipitons à nouveau dans la voiture, direction Izola9, la petite ville balnéaire juste en bas de la côte.
On nous avait avertis de la difficulté de se garer, mais nous optons pour un grand parking vraiment pas loin de la mer, et qui est sur une zone Easy Park10. Puis, nous commençons notre déambulation exploratoire.
C’est alors que nous approchons du centre qu’une réalité toute bête me frappe tel un marteau sur la platitude de ma tête de clou : j’ai bêtement oublié mon maillot de bain dans ma valise dans l’appartement, loin de nous. Voilà.
Hésitant entre me baigner en zlip, me faire arrêter pour exhibitionnisme, j’opte finalement pour la visite d’un petit magasin d’articles pour touristes oublieux. J’en ressors avec un caleçon de bain cher-mais-pas-trop et moche-mais-je-m’en-fiche. Ma bouée de sauvetage en main, nous pouvons nous diriger vers la mer en toute sérénité.
Le bord de mer est particulier à cette région de la méditerranée ; il n’existe aucune plage de sable. Au mieux, vous aurez une courte étendue de gros galets, au pire, un accès abrupte et impraticable. Du coup, la solution choisie a été d’aménager les abords.
La « plage » d’Izola consiste en une vaste esplanade de pelouse, bordée d’une courte étendue de graviers, puis un parapet en béton qui permet de descendre à l’eau. Qu’est-ce qu’on est contents d’avoir pris nos chaussons de nage !
Vue de la plage et de la mer, depuis ma serviette de bain
Le lieu est très peuplé d’une population variée, et pourtant on ne se sent à aucun moment entassé. L’ambiance est détendue, reposante. On note même l’absence d’une chose qui nous surprend : il n’y a pas de grosse voix, pas de cris. Le volume sonore est tout à fait plaisant11.
Après nous être rafraîchis dans l’onde quelconque12 de la mer, et discuté siesté un moment, nous levons le camp pour continuer notre visite.
Nous passons devant une boulangerie13, dans laquelle nous décidons d’acheter deux chaussons au pavot pour le petit dej’ du lendemain. Puis, on se dit qu’il est temps de se caler à une terrasse et de s’offrir un petit rafraîchissement.
On tourne un moment, hésitant devant plusieurs établissements qui parfois font trop touristique, avant de porter notre choix sur une terrasse14 près du port, mais ne donnant pas directement dessus. Le lieu nous donne envie pour une raison toute simple : il n’y a que des Slovènes.
Nous voilà donc installés à une table de l’Okrepčevalnica-Gril pri Perotu.
Toi aussi, ami lecteur, essaye de prononcer ce nom sans éternuer
Comptant que les Slovènes parlent tous au minimum très correctement anglais, nous commandons deux Spritz©. Parce qu’on ne s’était pas donné l’occasion d’en boire en Italie, on va se rattraper ici, après tout.
Lorsqu’on nous apporte la commande, on échange un regard dépité. En place du large verre devant contenir ce fameux liquide orangé, plein de glaçons et orné d’un bout de tranche d’agrume, on pose devant nous deux verres à vin remplis d’un liquide quasiment incolore. C’est frais et ça pétille, seuls points communs avec un Spritz®.
Au goût, ça a tout du vin blanc coupé à l’eau gazeuse. On se dit que si on n’arrive même pas à obtenir une commande correcte là-dessus, la suite du séjour risque d’être burlesque.
Mais on découvre, peu de temps après, que les locaux qui s’installent autour de nous commandent, eux aussi, des spritz et qu’on leur sert la même chose qu’à nous.
Donc, nos conclusions :
Après cette surprise légèrement voilée de dépit, il s’avère que le spritz local est tout à fait sympa. Un petit apéro simple, rafraichissant et pas prise de tête. Pas mal.
Le soir tombe magnifiquement sur le petit port d’Izola
Puis, d’un commun accord, on se dit que tant qu’on est assis, et qu’on est bien, pourquoi ne pas rester manger ici ?
On commande donc :
On nous sert alors :
Le tout accompagné classiquement du verre de vin sec pour Helene, et de la découverte birrologique du séjour Slovène, la pas mal délicieuse Laško18.
Na zdravje !
Notre premier repas slovène ne présageait pas de ce qui nous attendait ensuite, et nous l’avons dégusté avec un certain plaisir. Un peu coupable en ce qui me concerne, puisque je me suis bien régalé avec cette viandasse en pain et sauce.
Après ce repas, on longe la petite place19 où se déroule un petit concert donné par un groupe armé de deux guitares électriques et d’un accordéon. Les spectateurs semblent apprécier les chansons typiquement slovènes20. Nous, on entre dans un grand bar à glaces attenant21 pour y commander notre dessert : deux coupettes de glace22 que l’on déguste à une table de l’immense terrasse attenante.
Deux choses à noter :
Sur le point n°2, nous découvrirons plus tard le conseil donné par un blogueur français qui explique qu’il faut en fait commander la moitié de la quantité souhaitée, les Slovènes paraissant bien généreux en glaces.
Sur ce, après avoir plus ou moins abrégé notre dégustation, nous reprenons la voiture et remontons à l’appartement, non sans admirer23 la vue nocturne sur la baie en contrebas.
Et, puis, dodo. Un classique.
Jour 4 — Jour 6
Spoiler du futur : deux d’entre eux serviront dans une salade faite le lendemain de notre retour en France…↩︎
Bien que ce soit un outil Google, j’avoue que Lens est impressionnant.↩︎
Objet Architectural Non Identifié↩︎
///relevons.éditons.listant
↩︎
///marbrer.journaux.sélectif
↩︎
///renflouage.écusson.filante
↩︎
En réalité, les panneaux routiers sont un bon indice. Quand les noms de villes commencent à ressembler à un tirage du Scrabble, c’est qu’on y est.↩︎
///puisatier.permutable.démagogique
↩︎
///imprimant.bosselant.emmailloter
↩︎
Cette appli a été notre compagnon de toutes ces vacances… sauf en France bien entendu.↩︎
Concluez donc avec moi que le Français de plage est un gros bourrin mal élevé.↩︎
La mer est belle, à une température idéale, mais honnêtement, elle n’a rien d’extraordinaire à cet endroit.↩︎
///occultant.poliment.merlette
↩︎
///apte.salariat.liesse
↩︎
En Slovénie est cultivée une variété de poivron vert très pâle et plus doux que le poivron vert classique.↩︎
Prononcer : Tchévap-tchitchi
↩︎
Nous apprendrons plus tard qu’il s’agit de la sauce appelée Ajva, un classique des Balkans, surnommée le « caviar des Balkans ». → En savoir plus↩︎
Prononcer : Lachko
↩︎
///réciproquer.herboriste.louvons
↩︎
Nous a-t-il semblé, mais comment savoir ?↩︎
///décapoter.marbreuse.saladier
↩︎
Désolé, mais étonnamment (ou non ?) je n’ai pas noté les parfums.↩︎
En tout cas Helene en a profité. Moi, je conduis, et c’est pas prudent d’admirer le paysage.↩︎