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Le nouveau jouet qui fait fureur à la rentrée : la poupée Chubky©™® ! Il est petit, rondouillard et court sur pattes. Il est animé par un désir de violence et de mort renforcé par une IA de dernière génération, et livré avec son couteau aiguisé. Mais ne vous inquiétez pas : Chubky©™® a de trop petites jambes pour courir. Passez des heures de rigolades à la regarder se dandiner après vous avec sa démarche de pingouin, son couteau pointé vers vous ! (Piles non incluses)
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Lu sur le panneau d’informations de la mairie d’Austin (Tx) :
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Le camp de vacances de Crystal Lake avait une effroyable réputation. Enlèvements, meurtres, séquestrations, tortures, monstres, aliens, psychopathes et autres serial killers, la liste était longue. Les disparitions d’adolescents atteignaient des sommets en début d’octobre, mais ce lieu restait tout de même l’un des pires du pays. Ce qui pouvait rendre son succès paradoxal. Et pourtant, le nombre de parents désirant se débarrasser de leur progéniture est étonnamment conséquent.
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Votre pull préféré est tâché de sang ? Terni par les limbes ou brûlé par des flammes infernales ? La lessive ProSlasher 2000©®™ est faite pour vous. Grâce à ses enzymes non euclidiennes et ses principes psychoactifs, non seulement elle respecte votre linge signature, mais elle est également capable de régénérer les usures du temps et les dommages causés par des victimes chanceuses. En ce moment, pour l’achat de deux paquets, une figurine vaudou offerte !
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— Sérieux, c’est quoi cet enfer ? — Sacré bestiole, hein ? La Weiland l’appelle «xénomorphe» ou «le spécimen». Ils ont des vues dessus. — Mais c’est une horreur. Sans dec’ ! Le machin a du sang acide et une mâchoire-bélier… C’est n’importe quoi ! — Ah c’est pas le pire. Mon pote du labo m’a raconté que son équipe était chargé d’étudier leur système digestif. — Et alors ? — T’as entendu parler de l’effondrement de la station Tycho ? — Ouais, affreux… — C’est eux. Ils ont réussi à gaver une de ces bestioles au point de la faire vomir. — Je crois que je me sens mal…
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Ici, à Tesla-Town, nous prenons à cœur les problèmes environnementaux. C’est pourquoi la municipalité propose de fournir un équipement complet à tout nouveau résident, comprenant une génératrice électrique autonome fonctionnant au charbon, déchets divers et corps humains, une table de revitalisation par chocs électriques, une cage de Faraday, des gants isolants et des lunettes de soudeur. Ainsi, nous encourageons chacun à isoler l’équipement de sa cave secrète du réseau électrique municipal, évitant ainsi les soucis que nous avons pu connaître par le passé. Chacun a encore en mémoire la nuit du 1er janvier 1818.
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Je fais de la photographie amateure, développement compris. Cet hiver, je fais une série bonhommes de neige. J’en ai prit une dizaine parmi les plus beaux que j’ai croisé dans mes déambulations. Le plus beau reste celui que les enfants de mes voisins ont fait. Il fait près de 1m50, une tête bien ronde chapeautée, des yeux en bouton et la traditionnelle carotte en guise de nez. Lorsque j’ai développé mes clichés, j’ai été frappé par l’allure étrange de sa version négative. Et ses yeux, d’un blanc insondable m’ont tout de suis mis mal à l’aise. Mais, surtout… je n’avais pas remarqué ce sourire aux dents acérées…
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L’attaque des prêtres karatéka nous a tous prit par surprise. Nous étions séparés en deux groupes ; la moitié des survivants était occupée à repousser les assauts des imams tae-kwondistes au sud, tandis que j’étais avec le groupe qui se battait contre les rabbins kravmatistes à la barricade nord. Nous divisant habilement en trois groupes, nous pensions arriver à endiguer ces assauts simultanés lorsqu’un cri retentit à l’est. Les témoins de Jeovah MMAistes s’étaient eux aussi lancés dans la bataille. Nous étions foutus…
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— T’en fait une tête. Y’a un problème ? — Je suis dégoûté. — Le gouvernement a encore décidé un truc débile ? — Non. J’ai voulu faire le bon samaritain, et j’ai aidé mon voisin. — Bah, c’est bien, ça… — Il voulait tailler sa haie et quelques autres bricoles. — Ben, je vois pas où est le problème ? — Il m’a rendu mon matériel dans un état lamentable. Regarde, ça fait deux jour que j’essaye de réparer ma tronçonneuse. — Ah oui, un véritable massacre…
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Qwerkstee, le chasseur de prime, était un fan invétéré de vieux films. Ceux du XXe siècle, en 2 dimensions. C’est de là qu’il a eu l’idée de tester ce que pouvait donner un blaster à canon scié. Si Qwerkstee était un grand cinéphile, il était en revanche complètement nul en technologie. En coupant le canon de son blaster, il avait retiré la cellule focalisante, dont la fonction est de concentrer le rayon en un faisceau droit et fin. Au lieu de cela, lorsqu’il pressa la détente, c’est une sphère parfaite d’un diamètre de 3 mètres d’énergie pure qui l’engloba. Il ne resta de lui qu’un cratère fumant, et la mine étonnée de sa victime putative.
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La nouvelle salle de cinéma proposait un système immersif révolutionnaire. Un procédé mêlant intelligence virtuelle et réalité intelligente permettait aux spectateurs de se retrouvés projetés dans le film qu’ils étaient venu voir. J’avoue que toute la première partie du film m’avait impressionnée par son réalisme. Je commençais à mélanger réalité et fiction sur le grand écran. Même quand le tueur était parvenu à se glisser derrière mon personnage. J’ai commencé à m’inquiéter quand j’air réellement senti la lame de son couteau contre ma gorge…
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Le coup classique : enfermés dans le mall après minuit, avec une invasion de zombs. Et avec l’équipe clichée du genre : la bimbo blonde, le quaterback tout en muscles, le nerd et moi. Moi ? Étant noir, je tâchais de toutes mes forces de blaguer à tout va pour endosser le rôle du comic relief et ne pas être le black-qui-est-la-première-victime. Coincés, le nerd a eu une idée : jeter la bimbo en pâture aux zombs. Et ça ne s’est pas du tout passé comme prévu. Les zombs ont bloqué sur la vue de la bimbo en maillot de bain. Le nerd aussi. Le quaterback est resté protéger sa copine. Moi, je me suis tiré. Autant pour les clichés…
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Tout le monde connaissait le vieil excentrique qui vivait dans le manoir lugubre situé sur la colline dominant la ville. Et tout le monde reconnaissait immédiatement la pétarade caractéristique de son effroyable tacot, cette antiquité qu’il conduisait pour se rendre diable sait où. Nous n’avions jamais eu l’occasion de la voir de près, il ne descendait jamais en ville. Sauf une fois. La rumeur lui attribuait les étranges disparitions d’animaux dans la région, parce que c’était le coupable idéal. Mais lorsque nous avons enfin vu en quoi étaient fait les pièce de son tacot. les sièges, les décorations, les pneus… Nous sommes montés à l’assaut de son manoir, sans imaginer ce qui nous y attendait.
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— Bravo, McReady ! Vous ne vous êtes pas laissé avoir par cette chose ! On a tous failli y passer, mais vous ! Heureusement que vous vous êtes aperçu que c’était anormal qu’il y ait un chihuahua à la place d’un de nos huskies. Vous nous avez sauvé la vie en cramant cette saleté alien ! — De quoi ? Non, mais, moi, juste j’ai horreur de ces sortes de chien, hein.
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J’ignore encore comment la compagnie a su qu’on allait trouver ces trucs étranges dans cette épave de vaisseau alien échoué sur ce planétoïde paumé et sans intérêt. Mais, le fait est qu’on a réussi à en ramener quelques uns malgré les quelques pertes qu’on a eu. C’est qu’ils sont bien défendus, ces gros œufs moches ! Grosses bestioles agressives, Très grosse bestiole ultra-dangereuse, acide et j’en passe. Et tout ça pour quoi ? La pire omelette de tout l’univers. J’en ai encore des haut-le-cœur…
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Les Envahisseurs, pour mettre leur plan d’invasion à exécution, devaient impérativement se fondre le plus discrètement parmi les humains. Les premiers éclaireurs avaient posé les jalons il y a une soixantaines d’années solaires. Leur assimilation avait été efficace malgré l’irritante présence d’un humain qui s’était trompé de route. Cependant, le contingent suivant, fraîchement arrivé, a commencé à étudier l’évolution des modes et des mœurs. Perdus dans les tendances non-binaires, genderfluid et autres, et après avoir grillé plusieurs processeurs intelligents, ils décidèrent de débarquer cul-nus, se disant que maintenant ça ne changerait pas grand-chose.
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— N’oublie pas les dents, mon chéri ! — Ils en ont déjà, m’man. — Oui mais elles sont toutes petites, ça ne fait pas vraiment peur. Coupe comme ça, c’est mieux. — Ah oui, ça fait plus peur encore. C’est quoi le truc rouge qui coule ? — C’est la sève, mon chéri. N’en met pas partout. — Dis, maman, c’est vrai qu’avant c’était eux qui nous faisaient la même chose ? — N’y pense pas, trésor. C’était une autre époque, bien sombre pour la cucurbicité…
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On compare beaucoup la caméra à une arme à feu sans munition. Pour Steve C. il s’agissait de pousser le concept plus loin encore ; transformer une caméra en réelle arme à feu. C’est grâce à cette effroyable invention qu’il devint l’ennemi numéro un au Texas durant plusieurs années. Son sanglant périple prit fin un jour que, roulant trop vite sur l’Interstate, il fut flashé par un radar automatique. Surprit, il perdit le contrôle de son véhicule et se tua après une dizaine de tonneaux. Laconique, le Chief of State Police conclut l’affaire par ses mots : «Qui vit par l’épée périt par l’épée», avant d’ajouter «Nous aussi, on aime les proverbes».
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L’écran du poste de télévision avait la couleur du ciel au dessus du port abandonné.
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La bimbo blonde était sûre de gagner ce concours de beauté pour lequel elle s’était inscrite. Entrant sur la scène en simple maillot de bain suggestif, elle fut surprise d’y découvrir une table d’hôpital entourée de deux hommes habillés comme des docteurs. Troublée, elle sourit tout de même alors que la salle applaudissait son entrée. Avait elle mal compris ? Pour elle, un concours de beauté intérieure signifiait seulement qu’on était pas dehors…
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Une société parallèle s’était organisée au sein du pénitencier. On y trouvait des chefs, des restaurants de différentes qualités, allant de l’étoilé au fast-food populaire. Il y avait même des critiques culinaires et un appli nommée JailAdvisor®™©.
̣Depuis l’abandon du bâtiment par les gardiens et la catastrophe qui a ravagé le pays, la seule question qu’il ne fallait pas se poser, c’est d’où venait la viande…
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Parc Récréatif Municipal d’Austin (Tx) Règlement intérieur :
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Journée terminée. Je ferme mon bureau et je remonte le couloir, vers le parking. À mi-chemin je croise mon collègue, la mine totalement abattue. — Hé, Roger. Quoi de neuf ? Ça a pas l’air d’aller… Un euphémisme. Il lève des yeux de cocker arthritique sur moi. — Ah, bonsoir, Didier. Si, si, ça va… Son ton et sa posture voutée démentent complètement sa réponse. — Désolé, je veux pas insister, mais… — J’ai eu une promotion. — Oh, merde… Ne sachant plus quoi dire, je pose une main compatissante sur son épaule. Sans un mot, nous sortons du bâtiment. À côté de nos voitures respectives, nos adieux muets ne durent que quelques minutes. Travailler pour la célèbre « Carnifices et Victimas » n’est pas une sinécure.
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Je suis debout, sur le quai désert d’une station de métro. Qu’est-ce que je fais là ? Aucun souvenir… Une rame s’arrête en grinçant. Devant moi, les portes s’ouvrent dans un soupir. Les passagers à l’intérieur lèvent les yeux vers moi, avant de se mettre à hurler et paniquer. Mon regard descend jusqu’à ma main, tâchée de sang, qui tient un long couteau. Ah. C’est désormais mon tour. Que le jeu commence. Je lève mon arme et avance vers ma première victime.
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— Hé, gamin ! Par ici ! — Je n’ai pas le droit de parler aux inconnus, monsieur le clown. — Oui, oui, très bien. Mais est-ce que tu peux… — Même si vous êtes un clown. C’est bizarre, d’ailleurs, un clown dans un égout. — Oui, mais je t’expliquerai. C’est rigolo, tu verras. Mais avant, est-ce que tu peux… — Ma maman m’a dit de pas rentrer tard. — C’est bien, mais on a besoin d’aide ici. Il pleut beaucoup et… — En plus mon grand-frère m’a raconté ce film avec un clown comme vous. — Mais c’est qu’un film. Et là, nous, on flotte pas trop en bas, alors… — Bonne soirée, monsieur le clown ! — Hé, reviens ! Gamin ? Putain, il est parti. On va tous finir noyés ! Au secours !
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Ma collection s’agrandit de jour en jour. Et j’adore la faire découvrir. C’est un peu vieux jeu de draguer de cette manière, en mode « Tu veux venir chez moi voir ma collection d’estampes japonaises ? ». Mais, étonnamment, ça marche. Bon, je n’ai pas d’estampes. Je ne sais même pas ce que c’est. Mais je propose de venir voir ma collection de vieilles peaux. Ce qui est rigolo, c’est qu’elles croient toujours qu’il s’agit de cuirs rares ou de fourrures luxueuses. J’aime l’éclat de surprise dans leurs yeux quand elles comprennent qu’elles sont là pour rejoindre ma collection.
27 — Adoption
Adoptez un Alienovum© ! Vous n’en reviendrez pas ! Des heures d’amusement pour toute la famille ! Des activités multiples pour un seul achat : étudier la botanique, jouer à cache-cache, donner le biberon puis jouer à la dinette, et plein d’autres surprises ! Attention : l’Alienovum© est à usage unique. Aucun remboursement ne sera possible en cas de mauvaise utilisation. Une remise familiale est possible pour l’achat de 5 exemplaires.
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Je ne ressens plus aucune douleur. Plus aucune gène. Plus rien. Je flotte. Est-ce agréable ? Oui, mais étrange. Dérangeant, même. Et ce n’est pas normal. J’active un écran holographique devant moi. L’interface se charge, un peu glitchée, mais fonctionnelle. Je demande les diagnostiques de mon caisson. Tout fonctionne. Plus ou moins. Ce n’est donc pas un problème d’interface VR. Je continue à chercher. Et je trouve. Dans l’écran support-vie. Mon corps a cessé de fonctionner. Je suis mort dans mon caisson de réalité virtuelle. Alors… qui suis-je maintenant ?
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J’ai acheté une machine à écrire d’occasion dans une vente aux enchères. Tout le matériel provenant d’un vieil hôtel abandonné dans un coin perdu dans la montagne. Au début, rien à redire. Mais petit à petit, je me suis aperçu en me relisant que des mots, des phrases avaient changées. Au début j’ai mis ça sur le compte de la fatigue, mais le fait est là : quelque chose modifie mon texte à mesure que je le tape. J’ai eu peur pendant un moment. Après tout, j’ai une machine à écrire hantée. Mais quand mon éditeur m’a dit que mon style s’était amélioré et mes histoires d’épouvante étaient plus riches, je me suis contenté de remercier mon démon domestique et j’ai continué à écrire.
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Plus rien ne bouge dans la station orbitale. La lumière de sécurité rouge inonde les scènes de paniques et de chaos qui témoignent des événements dramatiques qui s’y sont déroulés. Le calme est revenu dans la station abandonnée, crépusculaire. Seul le craquement d’un tourne-disque incongru résonne dans une pièce. La créature cauchemardesque pousse l’aiguille vers le bord extérieur du disque, en se disant : « Il y a quand même une chose que les humains ont fait de bien… » Dans le silence de la station abandonnée, retentit la voix rocailleuse de Louis Armstrong chantant « Wonderful World ».
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J’ai été enlevé par des aliens. Je me suis retrouvé allongé sur une table d’opération. Ils ont pratiqué quantités de tests et d’analyses sur moi, tous plus douloureux et humiliants les uns que les autres. Ils communiquent par télépathie, mais la plupart du temps, je ne comprenais rien. Sauf leur conclusion : je ne sers à rien, je n’ai aucun intérêt. Alors ils m’ont transformé en plante verte. J’orne une étagère dans le bureau de leur capitaine. Y’a pire comme fin de vie, j’imagine…