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Trieste-Slovénie - Jour 8

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Je me réveille à 6h301. Plus aucune trace de sinusite, de mal de crâne ou de beureks. Youpi.

Aujourd’hui, on dit au revoir à la côte slovène. On petit déjeune comme d’habitude2 et on prépare la levée de camp.

On discute un peu avec la propriétaire des lieux, à qui l’on achète une bouteille de sa production personnelle d’huile d’olive3 et un pot de sel de la région, parfumé aux herbes de son potager.

Potager qu’elle nous fait visiter en papotant. Elle nous demande également où nous nous rendons maintenant. On lui répond qu’on va au lac de Bohinjska Bistrica. Elle nous raconte alors qu’elle a entendu aux infos que le lac était pollué depuis plusieurs jours par des cyanobactéries responsables de la mort de plusieurs chiens. Ah. Ben super…

Cyanobactéries (selfie) – ©WikimediaCyanobactéries (selfie) – ©Wikimedia

Bon, on va réfléchir à ce qu’on fait de cette information sur la route. Après avoir bourré le coffre de la Berlingomobile, on descend à Izola faire le plein4 et on s’engouffre sur l’autoroute, direction Škocjan5. Pourquoi ? Parce qu’on a dans l’idée de visiter les grottes qui s’y trouvent et qui – paraît-il – sont superbes.

Après une demi-heure de route sans aucun intérêt, nous nous garons sur le grand parking6 du site des grottes7.

Le temps qu’on traverse le parking, suive le sentier jusqu’au complexe hôtelier8 et qu’on arrive à l’entrée des grottes, on se fait saucer par notre première pluie slovène. Ses caractéristiques ?

  • Ça arrive sans prévenir
  • C’est diluvien en mode épique
  • Ça disparait sans prévenir

L’entrée des grottes se compose d’une très grande esplanade zébrée de files d’attente, toutes pleines de gens, et recouverte de tentes9. De l’autre côté, l’entrée proprement dite. À notre droite, un hall dont on ignore la fonction.

Par réflexe atavique, nous nous insérons dans la queue, et tandis que j’essaye de comprendre la logique de ce qui se passe, Helene fouille les internets.

On finit par découvrir qu’il faut réserver ses billets en ligne et choisir quel créneau horaire pour la visite.

On regarde un peu, et on se retrouve confronté à deux écueils : on s’est promis un arrêt à Ljubljana10, et le ticket d’entrée coûte 32€.

C’est (très) cher et on n’est absolument pas sûr de passer avant midi. Donc, on capote, on abdique et on tourne casaque.

Au retour, joli point de vue depuis une passerelleAu retour, joli point de vue depuis une passerelle

On reprend la voiture, et en route vers la capitale Slovène11.

Quelque 10 kilomètres avant d’arriver en vue de la ville, on traverse notre deuxième averse slovène. C’est véritablement frappant. On a l’impression de passer au travers d’une machine de lavage automobile, mais sans les rouleaux. On n’y voit goutte (hahaha), mais une chose est sûre : la voiture sera rutilante.

Lorsqu’on entre dans les faubourgs de Ljubjlana, le ciel est d’un bleu pur, le soleil cartonne et la route est couverte de débris végétaux et de branches d’arbres. Quand ça pleut, ici, ce n’est pas pour rire.

On se gare dans un parking souterrain très proche du centre12. Puis on commence à se balader en découvrant la très belle capitale13 de la Slovénie.

La très belle université de LjubljanaLa très belle université de Ljubljana

On traverse ensuite la Ljubljanika qui traverse la ville14 en admirant les quais et les ponts qui l’enjambent tout au long.

Petit panorama de la LjubljanicaPetit panorama de la Ljubljanica

La Ljubljanica, avec le pont RibjaLa Ljubljanica, avec le pont Ribja

On traverse via le pont Ribja15 pour atteindre la fameuse rue piétonne qui traverse toute la vieille ville, la rue Mestini16.

La rue Mestini, d’un côté…La rue Mestini, d’un côté…

…et une vue de l’autre côté…et une vue de l’autre côté

Au milieu, trône l’hôtel de ville de Ljubljana. L’intérieur proposait une exposition de créations de céramiques contemporaines qui était… bon. On les a vues.

On ressort pour balader, remontant vers le nord en commentant l’architecture, les boutiques pour touristes et les touristes eux-mêmes.

la très étrange porte de l’église Saint-Nicolasla très étrange porte de l’église Saint-Nicolas

Et, bien entendu, on se dit que ce serait bien de trouver où déjeuner17. Cependant, notre déambulation ne nous dévoile rien qui nous donne envie18. Finalement, on se retrouve au niveau du pont Zmajski, également connu comme le pont des Dragons19.

Le pont des Dragons – ©WikimediaLe pont des Dragons – ©Wikimedia

Là, nous découvrons, sur une petite place toute proche, trois foodtrucks encadrant des tables où déjeunent déjà pas mal de monde. Il ne nous faut que quelques secondes pour se dire que c’est parfait pour un cassage de graine.

Les camions proposent trois types de cuisines différents ; des burgers et autres čebapčiči, des pad-thaï, et des poissons et des fruits de mer frits.

On se cale donc dans la queue du dernier et on se commande des jols frits, des sardines frites, et une barquette de… frites.

Alors, oui, j’ai beaucoup reproché le côté gras huileux de la cuisine slovénienne. Mais là, c’est pas pareil. C’est du poisson. Alors, heu… Ça compense, OK ?

Bref, on se régale.

Une fois le repas fini, on continue de cultiver notre flemme en se contentant de traverser la rue pour se mettre à la terrasse d’un café. Avec pour objectif secret d’utiliser leurs toilettes.

Pas de bol, ils n’en ont pas. Il faut remonter la rue jusqu’au pont précédent20 pour y trouver des toilettes publiques21

Une fois réhydratés et recafféinés, on remonte à nouveau la Mestini en sens inverse. Cette fois, avec l’idée de cocher notre minuscule liste de courses des curiosités locales :

  • Du saucisson d’ours
  • De l’huile de potiron
  • Des pâtisseries à la crème de pavot

La liste restera non cochée, à chaque endroit susceptible de proposer ces choses, on est pris d’un sentiment de rejet, trouvant chaque boutique parfaitement attrape-touristique.

Une fois en bas de la rue piétonne22, devant la Herkulov vodnjak (la fontaine d’Hercules), on se dit qu’il serait temps de rendre une petite visite au château qui domine la vieille ville. Pour cela, deux possibilités : y monter en suivant les ruelles en pente, ou prendre un funiculaire.

Ami lecteur, sauras-tu deviner quel a été notre choix ?

Helene dégaine donc son téléphone et jette un œil sur le GPS. Et, bien entendu, le départ du funiculaire est à l’autre bout de la rue Mestini, tout à côté de là où on s’est gavé de fritures marines.

Donc, on retourne sur nos pas. Nos podomètres se régalent.

À l’accueil du funiculaire, nous avons le choix entre :

  • Un aller simple
  • Un aller-retour
  • Un aller simple avec visite du château
  • Un aller-retour avec visite du château
  • Un aller simple avec visite du château et accès à une expo de…

Bon, par flemme, on prend un aller-retour, sans rien d’autre. On a un peu peur que la visite soit trop longue. Mais, au pire, on pourra toujours acheter le billet complémentaire en haut.

Deux allers-retoursDeux allers-retours

Classiquement, on met plus de temps à attendre notre tour qu’à monter. Une fois en haut23, il faut reconnaître que c’est très décevant. On a plus l’impression d’être dans un mélange de parc d’attraction et de supermarché. Il y a un bar, un restaurant, des boutiques à souvenirs, l’esplanade centrale sert le soir venu de cinéma plein air…

On divague un peu, se demandant encore si la visite du château vaudrait le prix demandé. On jette un coup d’œil à l’entrée qui mène à différents lieux, mais sur les quatre, un seul est accessible gratuitement : les cachots.

On va voir à quoi ça ressemble. Il y a quelques photos de l’époque où le lieu servait de camp de prisonniers pour les Italiens durant la seconde guerre, une animation vidéo un peu étrange, et pas grand-chose de plus.

On repart, déçus24. Après avoir passé une vingtaine de minutes sur place, nous reprenons le funiculaire, puis la route vers le parking.

Sur le trajet, on s’arrête acheter une glace citron-gingembre qui s’avèrera la plus quelconque du séjour. Un peu plus loin, nous franchissons le Tromostovje25, autre curiosité de la ville, puisque c’est un triple pont. Celui-ci mène à la place Prešernov où nous sommes accueillis par les premières grosses gouttes.

Parfois, un mélange d’époques pas très heureux…Parfois, un mélange d’époques pas très heureux…

Le temps de se précipiter à l’abri d’un auvent de café, et le ciel se décharge avec une drôle d’énergie.

Vite ! Aux abris !Vite ! Aux abris !

IronieIronie

Après la pluie, les pavés luisantsAprès la pluie, les pavés luisants

Une fois l’averse passée, nous récupérons la voiture et en route vers notre dernier lieu de séjour : la vallée de Bohinjska Bistrica.

La route, comme précédemment, est sans histoire. Le paysage se transforme à mesure qu’on approche des montagnes ; le relief et la végétation changent petit à petit.

Et puis, comme précédemment, la pluie s’invite. À quelques dizaines de kilomètres de Bled26, on se retrouve dans une nébulosité grisâtre et copieusement inondée, au point qu’on n’avait pas 10 mètres de visibilité. Pas très grave parce que l’approche de Bled se fait au sein d’un gros embouteillage.

La traversée de Bled est très frustrante ; on n’y voit rien. La route qui traverse la ville, et qui borde le lac Blejsko est bordée de voitures garées, de touristes qui traversent sans regarder27, et la pluie gâche tout le paysage.

On traverse tout de même sans trop de dommages et on continue la vingtaine de kilomètres jusqu’à notre destination. On voit bien qu’on est sur une jolie route de montagne et que — à priori — c’est très joli.

Comme si quelque chose suivait un scénario bien écrit28, lorsqu’on arrive à Bohinja, le temps s’éclaircit et nous laisse découvrir, alors qu’on se gare devant notre petit appartement29, un paysage digne de Heidi.

On fait connaissance avec notre hôte, une dame très sympathique. On découvre l’appartement, on vide la voiture, on remplit le frigo, et on écoute religieusement tous les conseils qu’elle nous donne, notamment les balades à faire.

Fatalement, on lui parle de la pollution du lac, et elle tente de nous rassurer. D’après elle, le lac n’est pas dangereux. Seuls des chiens sont morts, et à priori un jeune homme qui avait des cicatrices par lesquelles les cyanobactéries l’ont contaminé. Donc pas de soucis à se faire…

OK. On verra plus tard, même si on commence à se dire que la baignade, pas question, et que faire en plan de repli.

De toute manière, pour le moment, ce qui nous intéresse, c’est… manger. Une fois largué les affaires, s’être rafraichi un minimum, on reprend à pied le chemin vers le centre-ville30, à la recherche du Gostilnica Štrud’l31, un restaurant recommandé par notre hôte32 et qui sert des plats traditionnels33.

Sur la route vers la pitanceSur la route vers la pitance

Malheureusement, lorsqu’on se présente au restaurant, il est tard. Et rappelez-vous, les Slovènes dinent tôt. Du coup, on nous annonce que, non, pas de place, et a priori, pas de possibilités dans la demi-heure qui vient. On se concerte quelques minutes, mais on s’avoue qu’on n’a pas la patience de patienter.

Du coup, on se dit qu’on va tenter une approche de la pizzeria qu’on a croisée un peu plus haut. Nous repartons, les jambes fatiguées et l’estomac réclameur.

Nous approchons la terrasse du Restavracija in picerija Tripičavec34 avec la même prudence qu’un dompteur approche un fauve en cage, et demandons timidement si c’est encore possible de manger sivouplé monsieur manger sivôplé ?

À quoi on nous répond avec un grand sourire que oui, choisissez une table, on arrive.

Une fois installés et décontractés, nous commandons les choses suivantes :

  • Une pica Bohinjska, pizza à la klobasa v zaski, une saucisse locale
  • Une Šefova solata, la salade du chef composée de laitue, chou, tomates cerise, oignon rouge, sauce au yaourt, et poulet frit

Le tout classiquement accompagné de nos boissons respectives.

La pizza est très bonne35. La saucisse klobasa est savoureuse, extrêmement fumée, mais bien sympa. La salade était également agréable, hormis la soi-disant sauce au yaourt qui ressemblait plus à une mayonnaise très sucrée.

Une fois rassasiés, on retourne à nos pénates du moment, en faisant un petit détour digestif par l’arrière. Ce qui nous fait passer par un mignon petit parc36 bordant ce qui nous semble être un aquapark37. Juste en face se trouve l’hôtel-bar-restaurant Sunrose 7, très chic, très cher et systématiquement en train de vous avertir que le lieu est « adults only ».

Puis, un peu plus loin, la route nous fait contourner l’impressionnante scierie38 qui, même à cette heure tardive, tourne à plein régime.

On s’amuse d’ailleurs à se dire que le lieu nous fait furieusement penser à celui de la série Twin Peaks.

Une fois notre petite boucle bouclée, on monte à notre petit appartement, on se glisse sous les couettes légères et on capote en quelques minutes.

Un crépuscule qui a du styleUn crépuscule qui a du style


Jour 7 — Jour 9



  1. Comme d’habitude.↩︎

  2. Earl Grey, tomate écrasée sur une tranche de pain, huile d’olive et sel.↩︎

  3. Nous n’avons ouvert et goûté l’huile qu’une fois en France. Elle est très bonne.↩︎

  4. On n’en a pas assez profité, mais l’essence est vraiment moins chère en Slovénie.↩︎

  5. ///figement.hennissement.imminence↩︎

  6. Payant. Pas sur Easy Park.↩︎

  7. ///croasser.mesureur.surbaisser↩︎

  8. Helene y était venu il y a des années. Alors, il n’y avait que les grottes à visiter. Maintenant il y a un hôtel chic, un restaurant, des boutiques, un café…↩︎

  9. Pour la pluie ou le soleil ?↩︎

  10. C’est dur à écrire, mais j’ai appris que les Slovènes disent simplement : Loublana↩︎

  11. C’est plus simple à taper que Ljujbjljanjla…↩︎

  12. ///idyllique.sauver.rabâcheur↩︎

  13. En tout cas, comme toutes les grandes villes, c’est le centre qui vaut le détour, pas la banlieue.↩︎

  14. C’est la ville qui a donné son nom à la rivière, ou l’inverse ?↩︎

  15. ///filerie.attente.bonnetière↩︎

  16. ///bissectrice.complexifier.rembarquer↩︎

  17. Alors, je sais, je le mentionne à chaque fois. Mais, je pense qu’on n’est pas les seuls à apprécier deux repas par jour, non ?↩︎

  18. Ni sur place, ni sur le site de Slovénie Secrète.↩︎

  19. ///cantinier.médailleur.lessiveuse↩︎

  20. ///tenace.fuselant.province↩︎

  21. À l’image de toute la Slovénie, et malgré l’affluence des touristes, ces toilettes étaient étonnamment propres.↩︎

  22. ///marraine.dissipons.actuellement↩︎

  23. ///réexportation.préposons.intérieurement↩︎

  24. Déçus par la proposition, mais un peu coupables d’avoir une grosse flemme et peu d’appétence à dépenser un sou qui ne semble pas très intéressant.↩︎

  25. ///cursif.épuisons.préparatif↩︎

  26. ///bocaux.préposant.indomptable↩︎

  27. Les plus dangereux et décérébrés sont — semble-t-il — des américains…↩︎

  28. Mais un peu cliché, quand même.↩︎

  29. ///nettoyons.étager.matelote↩︎

  30. S’il y a bien un centre, tellement c’est petit, Bohinja.↩︎

  31. ///javeler.céramiste.captieuse↩︎

  32. Et sans doute par Slovénie Secrète, mais on n’a même plus envie de vérifier après le fiasco de la veille à Koper.↩︎

  33. C’est à dire, autre chose que le traditionnel čebapčiči qu’on n’a plus envie de voir non plus…↩︎

  34. ///individuel.bisquer.débardage↩︎

  35. Bien qu’elle aurait gagné à avoir une pâte mieux cuite.↩︎

  36. ///étirement.rebat.tassant↩︎

  37. Brièvement évoqué comme alternative aux baignades dans le lac contaminé.↩︎

  38. ///zoologique.pousser.techniser↩︎

Dans les épisodes précédents… Trieste-Slovénie - Jour 7 Trieste-Slovénie - Jour 9
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