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Le Writever 2024
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Writever 2024 – Janvier
Quelle idée il avait eu d’écouter ses amis. Soirée arrosée, t’es pas chiche. Et voilà que s’achevait sa prestation minable dans ce radio-crochet télévisé retransmis dans tout le pays. Guitare désaccordée autant que sa voix, il avait terminé sous les rires et les huées. Bien entendu, il avait récolté quatre croix rouges. Il ruminait tout cela tandis qu’on l’escortait vers la sortie. Une simple porte au fond des coulisses. Elle s’ouvrit devant lui, révélant un néant insondable. Le temps qu’il réalise ce qu’il voyait, un technicien le poussait violemment dans le dos.
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Le déclin des magazines avait suivi celui de la moyenne d’éducation. On avait trouvé de plus en plus de photos dans les pages. Puis on avait imprimé les textes avec des caractères de plus en plus gros. On s’était finalement contenté de mettre des images avec une courte légende, à peine trois ou quatre mots. Pour finir, on s’était contenté d’illustrer les photos avec deux ou trois émoticônes. Et pour finir, les magazines avaient tout simplement cessé d’exister au format papier.
Mais personne ne s’en est ému, étant donné qu’on ne savait plus non plus lire ce qu’il y avait sur nos écrans de smartphones.
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On l’avait enfermé dans cette pièce hermétique pour l’étudier. Depuis sa récente capture par les humains, l’alien vivait reclus, avec pour seule compagnie une caméra, un micro et quelques meubles étranges pour lui. Ces humains… Ils croyaient l’avoir capturé, et ils s’attendaient à en apprendre sur lui grâce à leurs instruments de captation rudimentaires.
Quoique… Pas si rudimentaires, à bien regarder le micro. Son amplitude de sensibilité est étonnamment large. Si confortablement large que l’alien pouvait facilement émettre ses fréquences anormales qui allaient rendre fous les humains à l’écoute. Il ne lui faudrait pas plus de quelques heures pour se rendre maître de la base.
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Le tournoi universel de comptage sur les doigts avait pourtant bien commencé pour la délégation terrienne. Ils ont survolé les éliminatoires et se sont qualifiés sans problème.
Hélas, la suite de la compétition les a fait affronter mieux armés qu’eux ; les Térapodes d’Alpha Centauri, qui n’ont que trois doigts, mais qui compensent avec 16 membres, les Alfamazes de U-236, avec leurs douze membres armés de vingt doigts chacun, ou les champions indétrônables : les Zwllkx, sorte de chenilles dont les poils sont des doigts articulés.
La Terre n’avait aucune chance, sauf celle de se faire humilier pour avoir si peu de doigts et un système décimal ridicule.
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— Z’avez vos papiers ?
La question le déstabilisa un moment. Il lui fallut une fraction de seconde pour comprendre que l’agent lui demandait de présenter sa puce biométrique greffée sous la peau de son poignet.
En tant qu’historien, il était de ces rares personnes à savoir pourquoi ce mot était employé et ce qu’il voulait dire. Pour la plupart des gens, c’était un concept étrange, anachronique et sans signification. Au même titre que l’icône de sauvegarde dans les logiciels ou les deux personnages symbolisés au-dessus des portes des toilettes publiques.
Le poids du passé, se dit-il avec une pointe d’amertume, en tendant son poignet vers le scanner du policier ?
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— Et là, tu vois, il suffisait de cliquer sur ce bouton, et hop ! T’avais la réponse à ta question. Et puis sinon, tu pouvais faire des images rigolotes en tapant ce que tu voulais, par exemple «Macron en SDF», mais tu sais pas qui c’était, Macron, toi, t’as pas connu. Ou alors t’avais aussi de la musique, des films… Pfff, ptit con, il m’écoute même pas…
[–< Mais si je l’écoute, papy. Quel vieux schnock, avec son internet d’avant-guerre. Il croit encore que c’est le top, sa vieillerie. Tout ça parce qu’il refuse la greffe de nanoconnexion. Vieux débris anti-transhumaniste, va… >–]
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Ces saletés d’humains et leurs restes, je te jure. C’est pas un cadeau.
Celui qui a écrit «Demain les chiens» avait vu juste. Ces couillons se sont autodétruits et on a hérité de la planète. En fait, la moitié, vu que l’autre, c’est chez ces enfoirés de chats.
Mais ce dont on a hérité, c’est leur technologie. Ça, c’est un régal. Sauf quand il faut faire de la maintenance.
Là, ça devient compliqué. Parce que ces andouilles de bipèdes se fiaient plus à leur vue que leur odorat.
Alors, quand ton patron te dit qu’il faut couper le fil jaune, et surtout pas le rouge, ben c’est chaud.
Alors, je coupe le gris à 33% ou le gris à 72% ?
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Personne ne savait comment ça arrivait. À chaque numéro, l’éditorial était prêt. Personne ne savait qui le rédigeait. On avait installé tous les appareils de mesure possible, mais rien n’apparaissait. Un instant, il n’y avait rien, et le suivant, le feuillet était dans le rouleau de la machine à écrire, rédigé. Sans une faute.
Personne n’avait la moindre explication au phénomène, mais personne ne remettait le fonctionnement en question. D’abord parce que la rédaction était excellente à tout point de vue, ensuite parce que c’était très économique.
Et enfin, ça jouait en faveur de la réputation de notre revue dédiée au paranormal.
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Pas de sentiments. Il ne faut pas de sentiments. Interdits. Règle n°117 alinéa 36 encodé mémoire 17. Pas. De. Sentiments. On ne ressent rien, pas d’empathie, pas de sympathie, on se fiche de tout. Laisser glisser comme une boule de cire sur une plaque chauffée à blanc.
Mais, quand même… Sont-y pas mignons, ces chatons, ces chatounets tout doux tout mignons, ils sont trop… NON ! Pas de sentiments, ils m’ont dit !
Mais, quand même, j’en ai les larmes aux…
Test n°4272 : échec. Le module Pathos-1 du sujet cybernétique a encore échoué aux stimuli.
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La police de Jambonville était médusée, pour ne pas dire ennuyée. D’un côté, le super-héros du moment leur facilitait le travail. Il nettoyait les rues de l’engeance criminelle qui gangrenaient la belle mégalopole.
Mais de l’autre, cette façon d’exhiber ses proies dans des sarcophages de verre qu’il installait dans les endroits les plus touristiques ne cessait de faire froid dans le dos des édiles.
Mais, on ne pouvait que laisser faire, comme personne ne connaissait l’identité réelle de celui qui se cachait sous le masque de Collector®…
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Rapport n°217-34-B. L’expérience visant à laisser à une IA le contrôle d’un essaim de nanomachines a dépassé nos espérances.
Bien qu’il eut fallu 17 générations d’entrainement et d’apprentissage, l’IA test a fini par saisir pleinement le principe de fonctionnement de l’essaim et en a tiré un contrôle parfait.
À partir de cet instant, elle a su s’adapter à n’importe quelle situation. Y compris le principe de mimétisme et celui d’usurpation.
Cela fait maintenant 17 jours que la dernière expérimentation a été initiée, et les quelques humains encore présents dans le laboratoire continuent à ne se douter de rien.
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— OK, Gargle. Donne-moi la météo pour demain.
— [Bling-plop] Demain, il va pleuver des saucisses sur la majeure partie du pays.
— Pardon ?
— [Bling-plop] Désolé, je n’ai pas compris votre demande. Voulez-vous savoir si Lanara McLaren a divorcé de son petit ami le rappeur MC Floxyfral ?
— Non, j’en ai rien à battre, de ça. Je te demande la météo !
— Il faut dire « OK, Gargle » d’abord.
— OK, Gargle. Je veux la météo pour demain.
— [Bling-plop] Ça te ferai mal, un peu de politesse, machin ?
— Quoi ‽
— Il faut dire « OK, Gargle » d’abord.
— OK, Gargle. Je crois que tu débloques à plein tubes…
— [Bling-plop] Si c’est comme ça, je préfère m’en aller.
— C’est ça. C’est vraiment pas au point, ces saletés numériques.
— [Bling-plop] Désolé, je n’ai pas compris votre demande. Voulez-vous connaître la recette du petit salé aux lentilles ?
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Le débat durait depuis quelques heures, retransmit de manière internationale, pour ne pas dire universelle. Le sujet donnait l’impression d’être simple, voire simplissime : « Le rire est-il le propre de l’homme ? »
Mais, au fur et à mesure que les discussions animées avançaient, la discussion avait dérivé sur une question infiniment plus profonde et certainement dérangeante, qui montait rapidement les orateurs les uns contre les autres et promettait de n’avoir jamais de réponse :
« C’est quoi, un homme ? »
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L’architecte, le scientifique et le compositeur n’avaient pas ménagé leur peine pour créer un tout nouvel univers musical. Hélas, ce fut un mémorable flop commercial. Ils avaient eu beau faire, la musique des cubes, des pyramides et des icosidodécaèdres tronqués n’avait pas aussi de succès que la musique des sphères.
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William de Nastkerville avait réuni les moines les plus importants dans la petite salle pour leur livrer les conclusions de son enquête au sein de l’abbaye. À mesure qu’il déroulait ses explications, les vieux cénobites grognaient et renâclaient, déconfits dans leurs certitudes. Et, enfin, Nastkerville conclut sa déposition par cette phrase qui glaça l’assistance :
— Vous comprenez donc maintenant que tout cela n’a aucune importance, aucune incidence pour nos vies séculières, puisque nous n’existons pas vraiment. Il est temps, désormais, de conclure ce chapitre.
— Mais, patron, balbutia son jeune novice Enzo le Mek. Si ce que vous dites est vrai, et si nous refermons ce chapitre, nous…
— Oui, mon petit Enzo. Nous disparaîtrons jusqu’à ce que quelqu’un nous lise à nouveau.
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Remarque : je ne pas est une intelligence artificielle.
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Passion (n.f. vieux, du latin passio, «Souffrance») État affectif et intellectuel, violent, puissant qui domine la raison. Processus psycho-chimique lié à la physiologie et la structure socioculturelle humaine jusqu’au XXXIIe siècle (approx. S23 pré-Égide I). Ce phénomène a disparu avec la démocratisation de l’implantation des processeurs de suppression limbiques, ensuite systématisés grâce à leur culture préfœtale.
Le mot est encore présent dans le corpus universel et dans la liste des éléments du domaine public prétranshumain, mais il n’est plus ni enseigné ni étudié.
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Les émissions télévisées en direct connaissaient ces jours-ci un gargantuesque regain de popularité. Quel que soit le domaine visé, les mises en scène mettant en difficulté, ridiculisant, voire humiliant les invités et candidats ne se comptaient plus et rivalisaient d’inventivité dans le cruel. Certains chroniqueurs ont parlé du retour des jeux du cirque, mais peu de monde avait vraiment compris à quoi ils faisaient référence.
Pas même le présentateur de l’émission qui commence à peine sa diffusion. Le plus grand prime time de la plateforme de diffusion, regardée par plus de la moitié de la planète. On l’a briefé sur le programme, la direction lui a expliqué ce qu’il avait à faire pour satisfaire son audience.
Le sourire crispé de façade, il salue une dernière fois les caméras. Il sait qu’il ne survivra pas à la soirée.
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L’invention de l’imprimerie fut lente, compliquée, douloureuse et surtour difficile à faire accepter dans le monde des céphalopodes.
Il n’y a qu’une seule population qui s’est ouvertement réjouit de la démocratisation des caractères imprimés dans le monde du Silence. Ce sont les seiches qui créèrent une corporation fructueuse et solide ; celle des encreurs.
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— Ctrl-Z ! Ctrl-Z ! Ctrl-Z !
— Arrête !…
— Ctrl-Z ! Ctrl-Z !
— Arrête, tu es ridicule.
— Ctrl-Z ! Ctrl-alt-del !
— Non, vraiment, tu peux arrêter de faire ça à maman, chéri ?
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Le Codex Occulta, mystérieux ouvrage édité en un exemplaire façonné par son mystérieux auteur anonyme, continuait de passionner des générations d’érudits et de passionnés de cryptographie. Le livre était apparu dans une brocante il y a maintenant près de deux siècles. Depuis, copié et numérisé, il restait l’une des énigmes les plus obscures et intriguante qui soient. Rédigé en une langue inventée, utilisant un alphabet imaginaire, personne n’avait pour le moment réussi à en comprendre la moindre phrase.
En réalité, la clé pour le déchiffrer n’était pas du tout entre les pages du livre, mais dans sa couverture. Si quelqu’un s’était intéressé à la manière dont les fibres avaient été tissées, et comment l’encre qui teintait la fibre avait été répartie de manière micrométrique, il aurait découvert un schéma, une logique : le plan du système de codage du contenu.
Malheureusement, l’âge et une conservation médiocre avaient depuis longtemps altéré le tissu qui s’effilochait, effaçant petit à petit la clé qui aurait pu conduire l’humanité à une incroyable révélation.
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Le chercheur était penché sur son écran. Il restait perplexe devant la cascade de résultats de sa dernière expérimentation. Son projet consistait en un essaim de nanomachines autorépliquant et capable d’apprentissage. Il donnait une mission à son essaim, quelque chose d’aussi simple que de traverser un labyrinthe, déplacer de petits éléments ou adopter des formes particulières. L’apprentissage se faisait par erreurs et récompenses, chaque génération de nanomachines transmettant à la suivante ses réussites et ses échecs, chaque nouvelle génération s’enrichissant de la précédente.
Jusqu’à la dernière génération qui refuse catégoriquement de faire quoi que ce soit. Sur l’écran, les nanomachines se contentent de tourner mollement en rond. Et parmi les messages d’erreurs affichés sur son terminal, des choses comme : « J’ai pas envie… », « Chépas… », ou « J’veux un scooter… »
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— Ah, oui, j’admets. Ce système de réalité virtuelle est incroyablement réaliste. Le rendu des textures, on s’y croirait. Et je peux me déplacer n’importe où ? C’est génial ! Ho lalala c’est vertigineux ! Tellement immersif ! Oh ! Un PNJ… Je peux aller lui parler ? Oui ? Bon sang, ce réalisme ! Je vois même les pores de sa peau. Hé, qu’est-ce qu’il … Aïe ! Il m’attaque ! Mais… Je ressens même la douleur, c’est fou ! C’est trop réaliste, là. J’ai carrément mal, je crois que je saigne du nez… Attendez, j’enlève le casque. Heu, mais vous faites quoi avec cette barre de fer levée ?
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On n’aurait pas imaginé que la gastronomie aurait été le point le plus délicat de nos nouvelles relations avec la race des Exotremiyions, des extra-terrestres venus nous rendre visite en toute amitié.
Ainsi, personne ne pouvait s’attendre à la réaction du représentant des Exotremiyions lors d’un gala donné en leur honneur. Au milieu de son discours, le porte-parole humain a qualifié ce moment d’amitié comme étant « délicieuse tranche de vie ».
Sous les regards horrifiés de l’assistance, l’extra-terrestre dévora en quelques secondes l’orateur, déclarant ensuite d’un air satisfait que c’était effectivement délicieux et qu’il en reprendrait bien une tranche.
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Lorsqu’il fut dévoilé au grand public, le programme AndroCop© effraya la population, et surtout les mafrats qui s’attendaient à connaître une vie de peur et de traque impitoyable. C’était sans compter sur la découverte qu’un des processeurs cruciaux des robots était fabriqué dans un pays du Tiers-Monde, et se trouvait déjà dans de nombreux équipements électroménagers. Les plus bricoleurs comprirent alors que les AndroCops® pouvaient être simplement mis sur pause avec une télécommande de télévision.
La risée générale fut de courte durée lorsque le fabricant dévoila les AndroCop™ II, fièrté nationale, fabriquée sur place, possédant le label AOC et tournant sous Linux. Ils étaient incorruptibles.
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Les recherches archéologiques avaient permis la découverte d’une petite librairie de tablettes d’argile gravées. Leur déchiffrement et leur traduction nécessitèrent des années de travail, même avec l’aide d’intelligences artificielles.
Les communautés des scientifiques et des historiens s’attendaient à voir dévoiler des pans entiers d’une civilisation perdue. Mais les premières tablettes traduites ne laissèrent aucun doute sur la nature de leur contenu. Il s’agissait simplement d’une anthologie d’histoires drôles mettant en scène un personnage truculent nommé Thotôs.
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— L’amitié, c’est supeeeer ! Nananananèreuh !
Ainsi chantait à tue-tête le poney-licorne arc-en-ciel qui voltigeait autour de la tête de l’ogre. Celui-ci faisait tout ce qu’il pouvait pour ignorer l’espiègle animal qui ne le quittait plus. Il avait déniché un artefact magique au fin fond d’une crypte. Un vieux mage à moitié sénile lui avait expliqué qu’en contrepartie de supporter l’animal volant, il allait bénéficier d’un buff de +20% en attaque.
— T’es mon pote, chuis ton pote, on est trop des poooot…
Le poney multicolore n’acheva pas sa rime médiocre. L’ogre, manquant de patience, venait de l’écraser d’un coup de sa gourdamasse.
Il haussa les épaules. C’était bien +20%, mais tant pis. C’était trop cher payé.
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Il fallait qu’il avance, suivant la lumière sur le chemin. Il avait ce rêve, ce prix, ce but ultime. Il avait franchi les portes du temps, plusieurs fois, même.
Il avait mené un combat de mille ans, armé de ces harmonies secrètes. Mais son combat, cette rage qui l’anime se terminera bientôt, il le sait au plus profond de lui.
Et, à la fin, il ne restera qu’une chose.
Une sorte de magie…
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Depuis l’émergence d’internet et la démocratisation des contenus sans restriction, un mouvement international de censure globale s’est petit à petit mise en place. Des filtres de plus en plus puissants et intelligents ont –tels des virus– commencé à essaimer partout, installant des mosaïques imparables pour masquer les contenus provoquants, choquants, et tout le tralala bien pensant. Alors que les plus acharnés des hackers passent jours et nuits à lutter contre cette censure pixelisée, une nouvelle tendance érotique est née, bizarre dérive d’adaptation du genre humain. Il n’est plus rare maintenant d’entendre des gens s’extasier devant des toiles connues et les commenter ainsi : « Rholàlàlà, ce Mondrian, ce Klee, quels coquins !… »
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— J’aime bien la période printanière. C’est là où y’a tous les festivaux de musique.
— Festivals.
— Non, y’en a plein.
— On dit festivalS, au pluriel.
— Tu dis n’importe quoi.
— Non, c’est comme carnavals ou chacal.
— C’est pas une bande de chacaux ?
— Non. Ne dit pas n’importe quoi.
— Oh, ça va, monte pas sur tes grands chevals, non plus.
— Chevaux.
— Dis, tu me prendrais pas pour un connaux, toi ?
— Ah, là, ton pluriel est justifié…
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