|||

Trieste-Slovénie - Jour 6

ChillageChillage

Aujourd’hui, notre destination de rêve est la petite ville de Piran1.

Après une dizaine de minutes en voiture sur des routes plutôt mignonnes, nous nous garons dans un parking2 pas-tout-à-fait-souterrain3 et sûrement-trop-cher, mais tant pis.

De toute manière, nous n’avons pas le choix : les voitures sont interdites dans l’agglomération même.

On se retrouve à longer le quai vers le nord, où se trouve Piran même, avec un arrêt cappuccino sur le chemin.

Le cappuccino, trop timide, n’est pas visible sur la photoLe cappuccino, trop timide, n’est pas visible sur la photo

On arrive par le petit port de Piran, merveilleusement mignon.

Piran, son petit port, ses petits bateauxPiran, son petit port, ses petits bateaux

L’activité est concentrée le long de la mer et les ruelles du bas grouillent de touristes4. On suit le conseil-sophisme de Slovénie Secrète :

Astuce : prenez aussi absolument les ruelles qui montent. Les touristes ne les prennent pas.

Et c’est exact. Mais c’est également vrai que passé le côté mignon et labyrinthique, à part y habiter, il n’y a pas vraiment de raison d’y rester longtemps.

Du coup, nous retournons dans la foule, et nous arrivons au cœur de Piran : la place Tartini5.

La place Tartini – photo © Slovénie SecrèteLa place Tartini – photo © Slovénie Secrète

On a la surprise de découvrir que l’esplanade est occupée par un marché aux puces. On est déçu de constater qu’on y vent les mêmes merdouilles que n’importe où ailleurs.

Le temps et l’exploration avançant, se pose bientôt une question cruciale : on piqueniquedouille ou on restaurante ?

Comme on se pose la question en longeant le bord de mer, on jette bien entendu un coup d’œil aux menus des terrasses. Mais rien ne nous dit ; on voit bien que c’est du commun touristique, rien qui ne nous appâte.

On s’est bien sûr posé la question de s’acheter du légume frais et un bout de pain, mais on n’a pas vraiment croisé de commerce proposant ce genre de choses.

Finalement, fatigués6 et assoiffés, on décide de prendre un verre à une terrasse occupant l’esplanade surélevée d’une placette7 que nous avions déjà traversée8.

Là, je commande ma désormais traditionnelle pinte de Laško, et Helene prend une limonade au romarin. C’est étonnant, un poil trop sucré, mais très frais et très bon.

Et puis, à force de voir passer des plats autour de nous, en provenance d’un restau-fenêtre juste à côté du bar, on craque.

Le Firtolin pri Cantini est un restaurant au concept rigolo et malin. Il n’a pas de salle, ne servant qu’à emporter ou à la terrasse sur laquelle nous sommes. Il faut aller commander à la fenêtre ouvrant directement sur les cuisines. On reçoit alors un coquillage portant le numéro de notre commande.

Lorsque la commande est prête, ils accrochent un poisson en bois portant le numéro de la commande à une cordelette et font sonner une cloche9.

Donc, nous commandons les choses coupables suivantes :

  • Une assiette de calmars frits comme on adore
  • Une assiette de sardines grillées absolument savoureuses
  • Une portion de polenta grillée

À noter : les sardines sont servies accompagnées d’un ravier d’huile ailée. On a convenu que ça n’allait pas vraiment ensemble. Néanmoins, j’ai mangé toute ma polenta trempée dans cette sauce. C’est honteux, mais c’était bon !

Nous avons donc dégusté tout cela tranquillement, en compagnie — bien entendu — d’une guêpe sans gène et d’une théorie de pigeons effrontés qu’un petit chien voisin tentait de chasser alors même qu’il faisait à peu près leur taille.

Puis, repas fini, nous remontons le quai en sens inverse avec l’idée de piquer une tête digestive.

De ce côté-ci de Piran, la seule plage existante10 est très petite et déjà pleine. L’endroit où l’on décide de poser nos serviettes se trouve un peu plus loin, en bordure d’un grand parking11. La bande de gazon accessible ne fait même pas deux mètres de large, mais on s’en contentera.

Autre inconvénient : il n’y a pas d’accès direct à la mer. Ou, plutôt, si. La promenade longe un quai donnant directement à l’eau, mais d’une hauteur d’environs 1,5m de haut. Il y a des échelles à intervalles réguliers, mais nous avons eu la bonne idée de nous poser là où une échelle manque. Du coup, il faut faire une dizaine de mètres d’un côté ou de l’autre pour en trouver une12.

Bref, je m’amuse à plonger, et constate que sans palmes, je suis aussi véloce qu’une enclume en maillot de bain. Et le fait que la mer ondule un peu n’est qu’une micro-excuse.

De son côté, Helene préfère descendre tranquillement, mais ne fera qu’un court bain ; les barreaux de l’échelle ont accentué la douleur de son pied.

Du coup, on sieste un peu.

Après un moment, Helene propose qu’on aille se faire bronzer ailleurs. Elle a repéré une vraie plage entre Piran et Izola. On rebrousse chemin, on paye un prix aixois au parking, et zou, direction Pomol Strunjan13.

On se gare sur un parking-EasyPark-youpi, et on se retrouve dans un endroit très populaire, très peuplé, mais — étonnamment — très sympa.

Avant de profiter du bain, on se colle à une table du café-bar-snack-burger-glacier-etc qui est juste à l’entrée, et on se commande du frais. Et pour cela, je demande au serveur :

— Can I have a coffee with ice. An ice coffee, a frappé?
— Yes, of course.

Dans la foulée, Helene commande la même chose, mais demande également une water frizante14. Cette décision va lui sauver la vie…

Dans l’idée, je voulais commander quelque chose s’approchant d’un café freddo ou, tout au moins, d’un bête café avec des glaçons dedans.

Ce qu’on nous sert ressemble à des cafés liégeois ; un café dans une coupe, avec une boule de glace vanille, de la chantilly par-dessus et sans doute un sirop de quelque chose en plus. Bref, du sucre, avec du sucre et un supplément de sucre.

En discutant entre nous, je réalise que j’aurai dû demander « a coffee with ice cubes », et que le serveur a interprété le mot ice en tant que ice cream. Merdefuck. En plus, ce n’est pas donné.

Tant pis. Le néanderthalien en moi hausse les épaules et sirote son cocktail glucidique avec un certain plaisir, pour enchainer sur celui d’Helene qu’elle refuse de consommer. Elle se rabat sur sa cannette de water soda avec soulagement.

Ensuite, nous allons squatter deux transats pour le reste de la journée. Par précaution, nous demandons d’abord à une dame qui s’avère ne pas être anglophone, puis à des enfants qui nous disent que non, non, y’a pas besoin de payer.

Donc nous nous installons sur deux places libres et gratuites. En fait, les transats sont payants, mais à l’heure où nous nous y installons, le collecteur d’impôts ne passe plus. De ce fait, pour nous, c’est gratuit. Tout ça pour ça.

Sieste partiellement ombragéeSieste partiellement ombragée

Entre un petit bain, une petite sieste, quelques petites conversations, vient se glisser le sujet le plus important à discuter : mais où est-ce que donc on va bien pouvoir dîner ce soir15 ?

On décide de ne pas se prendre la tête et de retourner à Izola chercher une table sympa.

Donc, acte.

Une fois arrivés à Izola, on remonte depuis le parking vers le bord de mer. En contournant une petite place directement à côté du parking, on découvre un petit restau tout modeste, avec même pas vue sur la mer, le Gostilna Doro16.

On hésite un peu, mais les deux mêmes facteurs que notre premier soir à Izola jouent : C’est plein de Slovènes, et on n’a pas envie de se prendre la tête. On s’installe et on commande :

  • Pour moi, un truc qui s’appelle le mix de grand-père
  • Pour Helene, des brochettes de porc
  • Une salade grecque (si !)
  • Et nos classiques vin blanc sec et pinte de Laško

En ce qui concerne le mix, je m’attendais à une petite sélection de viandes. En réalité, j’ai eu exactement la même farce grillée que la veille, sans le pain ni le fromage17. Les brochettes d’Helene n’ont rien d’exceptionnel. Et le tout est servi sans autres accompagnements que les dés d’oignon jaune frais et la fameuse sauce avja. Quant à la salade grecque… la feta n’en est pas, les tomates sont cerises, et les olives sont des machins dénoyautés qu’on met en général sur les pizzas quelconques. Whow18.

Mais, malgré tout, on fait avec ce qu’on a commandé, bien qu’on commence quand même à saturer un peu question viandasse et grassouille.

Pour essayer de fluidifier ce qu’on vient d’ingurgiter et de faire plaisir à nos podomètres, on part ensuite se balader dans les ruelles d’Izola, sans chercher à s’orienter. On arrive au pied du campanile19 qui sonnait une messe. On admire un peu la vue et la quiétude du moment avant de redescendre sur les quais.

Là, on s’offre une petite glace20, en demandant la quantité française et pas slovène. Puis, on va s’installer sur un banc21 face à la mer, pour déguster notre fraicheur pas trop sucrée.

Là, on passe un moment à regarder les gens déambuler, à observer une gamine se faire tresser une mèche de faux cheveux colorés à un stand juste à côté, et à écouter un animateur de bar pas loin passer des tubes des années 9022 comme s’il était aux commandes d’une boite de nuit.

Compilation de touristes nocturnesCompilation de touristes nocturnes

Et, au bout d’un moment, parce que la glace est finie, parce qu’on a trop de photos en pose longue dans les téléphones et parce que le tressage d’à côté est interminable, on se rentre faire dodo sous les regards désintéressés de Marjan, Danilo, Jadran, Tulio, Vanja, Goran, et Ivan.


Jour 5Jour 7



  1. ///repoussement.susurrer.besognant↩︎

  2. ///califourchon.crêpage.découvreur↩︎

  3. Ça a l’allure d’un parking souterrain, mais en fait pas du tout. Il est construit à flanc de falaise, donc on arrive par la route du haut et on descend les étages en voiture. La sortie piétonne se fait au niveau de la mer. C’est rigolo et un peu troublant : les étages sont numérotés à l’envers…↩︎

  4. Bien plus qu’à Izola.↩︎

  5. ///enceinte.dérouiller.liaisonner↩︎

  6. Gniii, on est vieux, on n’a plus d’endurance, on a les genoux qui flanchent, houlàlà…↩︎

  7. ///amincir.lingerie.atterrante↩︎

  8. On y avait notamment noté un restaurant de pâtes fraîches qui avait l’air sympa, mais qu’on a recalé pour deux raisons : manger des pâtes à midi ne nous disait pas trop, et c’est cher.↩︎

  9. Sonnerie de plus en plus énergique et répétée si le client tarde trop.↩︎

  10. ///aveuglément.coiffons.décennaux↩︎

  11. ///cloner.dissemblable.pinière↩︎

  12. On a une vie difficile, hein ‽ Vraiment, on a de quoi se plaindre…↩︎

  13. ///légiférer.enclencher.tournicoter↩︎

  14. Selon le degré de fatigue et de confusion, il nous arrivait souvent de répondre un mélange de français, anglais, italien et grec.↩︎

  15. En dérogeant donc à une sacro-sainte règle tacite : sur les deux repas du jour, l’un peut être au restaurant, l’autre sera un picnic.↩︎

  16. ///désatelliser.charioter.perdre↩︎

  17. Un čebapčiči sans tchi-tchi, quoi…↩︎

  18. En même temps, à quoi s’attendait-on ?↩︎

  19. ///compagnie.résorbons.peler↩︎

  20. Pomme verte et citron.↩︎

  21. ///appartenance.actuariel.fraîche↩︎

  22. On a même eu droit à ça.↩︎

Dans les épisodes précédents… Trieste-Slovénie - Jour 5 Trieste-Slovénie - Jour 7
Dernières entrées Trieste-Slovénie - Jour 7 Trieste-Slovénie - Jour 6 Trieste-Slovénie - Jour 5 Trieste-Slovénie - Jour 4 Trieste-Slovénie - Jour 3 Trieste-Slovénie - Jour 2 Trieste-Slovénie - Jour 1 La ballade de Snoopy Les Tronches de Tête L’épuisant poids du silence Une parenthèse cinématographique Graphene OS, un mois après Graphene OS - Premier bilan Chronique du petit racisme ordinaire Writever 2024 — Décembre Je me suis enfin décidé… Writever 2024 — Novembre L’éclat de Coquille — Novembre, tome –1 Writever 2024 — Octobre L’éclat de Coquille — Octobre, tome 0 Writever 2024 — Septembre L’éclat de Coquille — Septembre, tome 2 L’éclat de Coquille — Septembre, tome 1 Writever 2024 — Août L’éclat de Coquille — Août, tome 2 L’éclat de Coquille — Août, tome 1 Writever 2024 — Juillet L’éclat de Coquille — Juillet, tome 2 L’éclat de Coquille — Juillet, tome 1 Writever 2024 — Juin L’éclat de Coquille — Juin, tome 2