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Trieste-Slovénie - Jour 4

Le golden globe étoile de la mortLe golden globe étoile de la mort

Ce matin, c’est un petit drame. On voulait se faire des œufs pour le petit déjeuner, mais figurez-vous… il n’y avait rien pour allumer le gaz, c’est ballot !

Donc, on a fait notre eleniko proïno classique. Ça ne nous empêchera pas de profiter de notre journée comme il faut. Il suffira qu’on pense à acheter un briquet ou des allumettes.

Notre premier objectif, est le musée Revoltella1, devant lequel nous sommes passés hier en rentrant. C’est un grand bâtiment classique qui se trouve entre notre appartement et la piazza Unità. Donc, contrairement à la veille, on n’aura pas à faire des kilomètres2.

L’entrée nous laisse un peu perplexes. L’architecture classique du dehors laisse place à un intérieur moderne, un peu futuriste. On paye notre écot et on commence la visite. Et l’ambiance bascule à nouveau.

Premier coup d’œil à l’entréePremier coup d’œil à l’entrée

D’un autre angleD’un autre angle

La cage d’escalier en photosphèreLa cage d’escalier en photosphère

Pour vous dire à quel point nous sommes peu préparés, nous apprenons à mesure que nous avançons que le bâtiment fut bâti pour le baron Pasqualle Revoltella en 1858.

La première partie de la visite, au rez-de-chaussée, offre à découvrir quelques toiles et sculptures.

Une moulure bien moustachesqueUne moulure bien moustachesque

Toiles dont certaines nous ont intriguées par certains détails. Comme celle-ci :

Les ambassadeurs vénitiens reçus par Charles VI, par Francesco Beda (1858)Les ambassadeurs vénitiens reçus par Charles VI, par Francesco Beda (1858)

Vous n’avez pas l’impression, vous aussi, qu’il y a comme un intrus dans la scène ?

Oui, lui !Oui, lui !

La suite, et notamment le premier et le second étage, sont une reconstitution des appartements de la signora e di signore Revoltella.

Une photosphère d’une bibliothèque de rêveUne photosphère d’une bibliothèque de rêve

Un salon en photosphèreUn salon en photosphère

L’auteur, dans une tentative de selfie de luxeL’auteur, dans une tentative de selfie de luxe

Je dois vous avouer que l’ensemble avait un charme fou. Bon, honnêtement, je ne me verrais pas habiter là-dedans. Mais le côté maison de poupées géantes de luxe absolu vaut le coup d’œil et le déclencheur de l’appareil photo.

Une modeste salle à mangerUne modeste salle à manger

Détails piquants de décorationsDétails piquants de décorations

Une chose nous a scotchés, cependant. Monseigneur Revoltella, en homme de son temps, n’était pas qu’homme d’affaires et armateur. Il était aussi un passionné des (nouvelles) technologies de son temps, et en particulier d’optique. Il avait une collection de lunettes astronomiques assez conséquente3.

Mais, surtout, il avait eu une idée en avance sur son temps : installer des caméras de surveillance. Si !

Dans deux pièces donnant au sud-ouest (donc vers le port), une petite ouverture a été pratiquée au travers des murs de manière à installer un système de lentilles qui projetaient leur image sur une toile4 fixée au mur intérieur.

Sur cette toile se projette façon camera ottica, c’est-à-dire une chambre noire la lumière provenant de l’ouverture au dehors. Il pouvait ainsi, sans sortir de chez lui, voir qui approchait de son petit palais ou quel bateau était en train d’accoster.

Après avoir parcouru les appartements Revoltella, la visite nous surprend à nouveau par une rupture de style abrupte. Nous repassons sans manière dans la partie moderne du bâtiment, et la suite de l’exposition nous fait découvrir toiles et sculptures contemporaines.

Je n’ai pris que très peu de photos, d’abord parce que la photographie de toiles donne systématiquement un résultat plein de reflets. Et puis, globalement — à quelques rares exceptions — ça n’a pas soulevé chez nous un grand intérêt.

Du quattrocento à l’ère spatiale en quelques pasDu quattrocento à l’ère spatiale en quelques pas

L’étoile disco de Glam Vador ?L’étoile disco de Glam Vador ?

La balade s’est terminée sur les toits du musée Revoltella, où la vue à quasiment 360 degrés nous a récompensés de cette balade culturelle et artistique5.

Face, c’est la mer…Face, c’est la mer…

…pile c’est la ville !…pile c’est la ville !

Sortant de là, nous sommes allés au fameux Eataly6 pour faire quelques emplettes qui font du bien au ventre, à savoir :

  • De l’huile d’olive bio
  • Du vinaigre balsamique de Modène
  • Des anchois qui donnaient tellement envie
  • Une saucisse piquante qui n’est pas une nduja mais qui a le mérite de ne pas être bourrée de nitrites
  • Deux belles tomates
  • Un concombre doux
  • Des pêches

Puis, on se pose à une table de l’immense café-bar dont la baie donne sur une vue splendide du port.

Belle vue et bons cafésBelle vue et bons cafés

Là, je me suis commandé un classique cappuccino, mais Helene a voulu goûter un café ginseng. Ça s’est avéré être un demi-ristretto parfumé à la racine susdite. Pourquoi pas ?

Nous rentrons ensuite à l’appartement pour un petit-déjeuner en mode piquenique confortable, mais toujours sans œufs, parce que, oh bon hé, on aurait pu y penser à acheter un briquet quand on était dehors, non ? Mais c’est pas grave. Ça ne nous empêche pas de siester un peu sur le pouce.

Parce qu’il faut être en forme pour le programme de l’après-midi : la visite du château de Miramare.

Seule petite contrainte : il faut y aller en voiture7. On fait donc peu ou prou la même route qu’à l’arrivée sur Trieste, mais à l’envers. On remonte la petite route de côte qui mène au domaine, en se demandant si on va trouver à se garer.

La réponse tient en deux mots : y’a un parking payant juste avant. Parfait. On se gare et on remonte l’allée jusqu’au domaine qui comprend le château8 et l’immense parc.

Trieste, vue depuis l’entrée du parc du MiramareTrieste, vue depuis l’entrée du parc du Miramare

Le château est sympa à visiter, et les cartouches ne sont pas avares d’explications. Néanmoins, il y a une certaine artificialité dans la disposition des pièces qui donnent à l’ensemble une ambiance plus muséale que ce que nous a laissé comme impression le Revoltella.

Vue du quai depuis l’une des salles à mangerVue du quai depuis l’une des salles à manger

Selfie au saut du litSelfie au saut du lit

Le château, et l’histoire malheureuse de son propriétaire, Maximilien de Habsbourg, sont intéressants. La dernière partie dénote un petit peu, puisque d’une reconstitution XIXème, on passe à quelques pièces meublées et décorées façons années 409.

Un décors de conte de féeUn décors de conte de fée

Un petit tour dans le parc, qui a été intégralement conçu par Maximilien qui se piquait de botanique, et nous repartons, avec une autre idée de visite : découvrir quel est cet édifice pyramidal vu sur les hauteurs surplombant Trieste…

Une bonne demi-heure de route sinueuse et plutôt montagnarde, et nous découvrons, au-delà du petit bourg de Contovello, le temple de Monte Griza10, ou en français le Sanctuaire Marie-Mère-et-Reine de Trieste.

Au pied du temple du brutalisme religieuxAu pied du temple du brutalisme religieux

Ce temple a été bâti entre 1963 et 1965, inauguré en 1966 et consacré par Jean-Paul II en 1992. C’est un endroit étrange à la fois par son allure de vaisseau spatial à l’extérieur et par son ambiance particulière à l’intérieur.

L’intérieur en photosphèreL’intérieur en photosphère

Du brulatisme si tu aimesDu brulatisme si tu aimes

Les volumes intérieurs sont impressionnantsLes volumes intérieurs sont impressionnants

Autre point de vue photosphériqueAutre point de vue photosphérique

Pour conclure cette visite, nous partageons notre avis sur l’endroit : « _Je n’arrive pas à dire ce que j’en pense… »

Une fois notre balade terminée11, nous reprenons la voiture pour quelques minutes, retournant nous garer dans Contovello pour nous rendre à un petit restaurant-qui-n’en-est-pas-un : l’Azienda Agricola Verginella12.

Nous entrons dans un petit domaine viticole, directement chez les propriétaires. On contourne par le bas une terrasse en dessous de laquelle se trouve un comptoir et, derrière, la cuisine. Nous commandons un pichet13 de vin blanc maison et un plateau mix14, puis nous grimpons l’escalier menant à la terrasse.

Celle-ci est occupée par de grandes tablées et des bancs. La vue donne sur la baie de Trieste à l’heure dorée du début de soirée. C’est magnifique.

C’est beau.C’est beau.

Nous dégustons donc un plateau de différentes charcuteries locales, toutes plus savoureuses que les autres. À titre personnel, hormis le jambon blanc dont je ne suis pas fan, c’est un délice complet15.

Alla nostraAlla nostra

On se régale donc tranquillement, à la fois avec nos charcuteries, mais aussi avec le paysage. Le vin a été plus compliqué (pour moi). D’abord, je conduis au retour, donc… Mais le vin s’avère très jeune, et je l’ai trouvé un peu écœurant à la longue. Bref, on repart de là avec un plateau vide et un pichet encore bien rempli. Tant pis.

AchevésAchevés

Redescente (plus facile) sur Trieste, et on tourne un moment entre la via del Lazzaretto Vecchio et la via dell’Università avec le stress grandissant de trouver une place. D’abord, dans l’idéal, pas trop loin de l’appartement16, puis tout simplement pour se garer, déjà, ce serait bien.

Un coup de bol extraordinaire ; à quelques mètres de notre entrée, alors que je repasse devant, une voiture quitte sa place devant nous. On hésite, car l’espace semble assez court et un scooter est garé juste après. Mais en manœuvrant, guidé au millimètre par Helene, nous parvenons à nous y garer, et la place fait exactement la taille de la voiture17.

Et c’est à ce moment que se rappelle à notre bon souvenir le fait qu’on a toujours rien pour allumer ce fichu gaz et faire bouillir les œufs…

Du coup, on décide d’une petite balade digestive en espérant que la petite supérette où nous avions fait quelques emplettes soit encore ouverte.

Elle ne l’est pas. Dernier espoir : un bureau de tabac. Nous voilà à errer entre la via Hotis et la piazza Unità à la recherche d’un truc qui vend du tabac. On demande une première fois à un commerçant qui nous donne une indication vague et assez lointaine. Peu convaincus, on déambule dans la direction donnée, avant de me décider à demander à un serveur de bar18. En réalité, j’espérais qu’il m’offre une boite d’allumettes.

Mais c’est un client qui m’explique qu’il y a un distributeur au coin de la rue. Pourquoi pas ? Nous trouvons facilement la machine, et achetons pour un peu trop cher un kit de démarrage pour roulées (si !) : un paquet de feuilles, un bloc de filtre à rouler et… un briquet !

Enfin soulagés19, nous rentrons à l’appartement pour l’ultime dodo triestois.


Jour 3Jour 5



  1. ///parfumons.bondir.poétique↩︎

  2. En tout cas pas pour y aller, mais à l’intérieur…↩︎

  3. Malheureusement non accessible au public.↩︎

  4. Joliment encadrée de dorures comme un tableau, ce qui fait qu’on a failli passer à côté sans les voir.↩︎

  5. Non pas que ce fut une aussi dure corvée que la fin de la visite de la Pilotta, hein…↩︎

  6. Que nous nous efforçons encore maintenant d’appeler « Eatitaly » parce que le jeu de mots est trop compliqué pour nous.↩︎

  7. Vous vous rappelez ? On a rien pigé aux bus…↩︎

  8. ///lamer.devancier.téléphonant↩︎

  9. Un certain duc Amédée de Savoie-Aoste y a vécu quelques années.↩︎

  10. ///sacoche.repasser.demandeur↩︎

  11. On n’a pas réellement pu visiter tout l’intérieur, un office était en cours.↩︎

  12. ///recréer.captiver.aridité↩︎

  13. Un litre, le pichet !↩︎

  14. Pour éviter de se prendre la tête en anglo-italien, on s’est contenté de répéter une commande qui venait d’être passée. Le côté mix nous semblait idéal.↩︎

  15. On tente d’oublier la masse de sel nitrité qu’on a avalé ce jour-là…↩︎

  16. Parce que… snif… demain, on quitte Trieste.↩︎

  17. On a lu avant de venir que la police triestoise avait tendance à sanctionner sans hésitation toute voiture dépassant de sa place.↩︎

  18. Avec la conviction qu’ils sont plus habitués à ce genre de demande.↩︎

  19. Mais un peu penauds de ne pas y avoir pensé plus tôt et trouvé plus simple.↩︎

Dans les épisodes précédents… Trieste-Slovénie - Jour 3 Trieste-Slovénie - Jour 5
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