Je vis un sentiment assez curieux que je ne connaissais pas. Ou peut-être que si, mais sous une autre forme, plus sous-entendue. Le fait est que j’ai l’impression de me devoir à ma Puce.
Il faut comprendre que je pense avoir en quelque sorte le devoir d’être là pour elle, de l’écouter, de lui parler, de la soutenir et de lui montrer combien je l’aime et combien son amour compte pour moi. Mais attention, par le mot devoir il faut comprendre qu’il ne s’agit en aucun cas d’un impératif, de quelque chose qui serait une contrainte pour moi. Bien au contraire c’est quelque chose que d’une part je trouve naturel et de l’autre qui est un plaisir.
Non, là où c’est quelque chose de difficile, c’est quand je me retrouve pour une raison ou pour une autre je ne peux joindre ma Puce, comme en ce moment où je suis sur les routes et où je rentre claqué pour dormir et récupérer. C’est quand on me coupe d’elle.
J’ai alors l’impression très désagréable de ne pas pouvoir lui donner ce que je pense lui devoir. Ma présence, le peu de moi que je peux pour l’instant lui offrir. Et ça ça me déchire.
Et, évidemment, j’écris tout cela avec l’idée qu’elle le lira.
Tiens donc. A l’heure où toute la France se rue dans les salles obscures voir le dernier J.-P. Jeunet, Un long dimanche de fiancailles, moi je vais voir de mon côté un film que j’attendais avec beaucoup d’impatience. Le récit longtemps attendu (au moins dix ans) de la confrontation entre les scarabés baveurs et les guerriers rastas extra-terrestres. J’ai nommé AvP, Aliens vs Predator.
Oui, j’attendais depuis pas mal d’année ce serpent de mer. Rendez-vous compte que l’idée et les droits pour réaliser ce film date de la sortie d’Aliens et Predator, mais qu’à chaque nouvelle proposition de scénario, la production refusait le projet. Je pense même qu’il existait des problèmes de droits.
Et puis surprise : c’est Paul W. S. Anderson a qui échoit le projet. C’est lui qui a signé Mortal Kombat, Resident Evil et qui signe le scénario et la production des deux suites et il serait maintenant sur l’adaptation de Driver, le jeu de bagnoles bien connu (mais… où serait le scénario ? ;)
Bref, un type totalement dans son bain préféré : les jeux vidéos.
Et j’y ai prit un réel plaisir. Le film est pour moi une réussite ; respectueux des deux séries et des deux jeux éponymes (dont il reprend le logo AvP). Les acteurs, presque tous inconnus (mis à part Lance Henriksen qui joue le rôle de Charles Weyland qui fondera la bien connue Weyland-Yutani, employeur de Ripley) se débrouillent bien et ne tombent pas trop dans la carricature, et les effets sont à la hauteur du spectacle. Voir la reine des Aliens courrir librement à l’air libre est un moment terrible.
Bref, pour résumer, c’est un film qui ne cherche pas à être autre chose que ce qu’il doit être : un très bon divertissement. On peut reprocher la pauvreté du scénario, mais ce n’est pas un film intellectuel à l’européenne. On peut reprocher l’abondance des effets numériques, mais ils sont bien intégrés et servent l’histoire sans déborder de leur rôle (clin d’oeil aux Spiderman et autres films de super-héros récents).
On peut reprocher l’omniprésence de scène d’actions et de fusillades, oui mais une table ronde entre Predators et Aliens tourne vite court. On peut, enfin, reprocher le fait que «tous le monde meure à la fin sauf la filleuh», et oui c’est ce que je lui reproche. Ca c’est un peu trop téléphoné-américano-facilo-classique, mais ce n’est qu’un petit soucis pour une grande claque visuelle.
Mis à part ça, deux choses encore. Je vais peut-être aller voir Amélie 2… pardon, un Long Dimanche… peut-être… Et l’autre chose : je vais me ruer acheter le DVD (sûrement le collector) de Immortel, ad Vitam. Qu’à cela ne déplaise à certains, j’ai adoré ce film qui pour moi est le premier à arriver à concurrencer Blade Runner sur quasiment tout les niveaux. Et puis merde, un film de cette ampleur made in France, sans verser dans le chauvinisme Améliepoulinesque, ça se garde au chaud.