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Dentisterie, suite

Lors d’un précédent billet, je vous ai narré de manière épique1 ma première séance au sous à chez le dentiste.

Il y a eu une visite intermédiaire, que je n’ai pas relatée, et pourtant ce fut la plus pénible des trois. Du coup, pourquoi vous épargnerais-je, hein ? En plus, c’était gore2 !

Elle a eu lieu il y a pratiquement un mois de cela. En théorie, elle consistait en deux opérations simples ;

  1. Faire un surfaçage des dents de devant pour préparer la pose de l’attelle
  2. Faire un moulage pour réaliser l’attelle et la gouttière

Dit comme ça, on pourrait croire que ça s’est fait en 5 minutes. Que nenni nonnon ! À peu près 1h et 45 minutes le fut vissé au fauteuil baquet, les yeux larmoyants vers cet éclairage que nous connaissons tous comme la prémisse de cette invariable torture bucco-dentaire.

Le surfaçage, c’est un détartrage hyperpoussé. Ça se fait avec des fraises hyperfines et des ultrasons. Et, sous anesthésie.

Donc, la première étape, c’est de se faire poinçonner la gencive pour y injecter l’anesthésiant. Après quelques minutes, j’avais les lèvres de Rocky Balboa à la fin de son match contre un rhinocéros. Ou, tout au moins, c’est l’impression que j’en avais.

Puis, le praticien a commencé à œuvrer. Au début, ça n’était pas particulièrement agréable, mais rien d’extraordinaire ; un son lancinant dans les aigus, des doigts gantés de latex et des coques de meuleuses appuyant sur mes lèvres ou mes dents, et le gargouillis clapouillant et chuintant de la pompe à salive.

Et puis, le dentiste a commencé à toucher le bas d’une des dents de devant, et j’ai sursauté. Ouïe ! Malgré l’anesthésie.

Le docteur a tâté, constaté la sensibilité d’une zone normalement endormie3. Du coup, ni une ni deux, radio. Paf.

Et qu’a-t-il constaté que voici que voilà ? Ben, vlan ! Un abcès, vouis madame, vouis monsieur !

Donc, ré-anesthésie, gratouilla, cotonnage, et… heu… une grosse seringue emplie d’un liquide tout noir4 ? Heu…

Bref, ce petit moment rallonge péniblement la séance qui reprend après au moins 20 bonnes minutes, avec à la clé, la promesse d’une dévitalisation au rendez-vous suivant. Bouh…

Le surfaçage finit, je pense, le plus dur derrière moi. Presque, mais pas tout à fait. Il reste encore le moulage.

Pour que le prothésiste crée mon attelle de contention et ma gouttière, il faut prendre l’empreinte de mes retouches. Ça se fait de la manière la plus commune qui soit.

Sur un support en fer à cheval, on patouille une bonne dose d’une pâte à modeler rose foncé5 qu’on colle dans le bec du patient6, en l’enfonçant bien au fond et en appuyant bien contre la mâchoire.

Ce n’est pas douloureux. Du tout. C’est juste écœurant au point que j’en avais des déglutitions, qui en général annoncent l’incident gastrique, et des renvois pas élégants. Et c’est long, long, long !

Bref, une fois le haut fait, puis le bas7, la séance était levé. Je suis rentré chez moi avec une bouche pâteuse, au sens propre, étant donné que j’avais des résidus de pâte à modeler un peu partout, la lippe triste d’anesthésie, et une douleur crampesque dans la mâchoire inférieure.

De retour à la maison (merci le bus), et après une escale pharmaceutique, because bain de bouche et 3 jours d’antibiotique obligent, je me suis tout simplement écroulé sur le lit et j’ai dormi.

Quelles petites natures, ces artistes…



  1. Selon certains qui se reconnaîtront, en tout cas ;)↩︎

  2. C’est pas tout à fait vrai…↩︎

  3. Et peut être a-t-il vu pire, vu la couleur des cotons qu’il retirera plus tard, seul élément vagement rose de gore de la séance.↩︎

  4. Aucune idée, et pardonnez-moi de n’avoir pas eu la présence d’esprit de demander après.↩︎

  5. Non, pas rouge. Plutôt fushia ? Oh, on s’en fiche.↩︎

  6. Qui n’a jamais aussi bien porté ce nom.↩︎

  7. C’est le haut qui fut le plus difficile. Le bas est plus acceptable.↩︎

Dans les épisodes précédents… Quelques infos, en vrac… En passant…
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