Stagiaire au spatioport Omega 3000 et autres joyeusetés que nous réserve le futur

Une petite chronique lecture

(Parce que ça faisait longtemps)

(Et parce qu’on me l’a suggéré)

(Mais ça me fait super plaisir aussi)

Ploum¹ est quelqu’un que je suis depuis longtemps. Je pense me souvenir que c’est Dimitri qui me l’a fait découvrir. Depuis, je l’ai suivi sur twitter, puis sur son blog (via le RSS), puis sur Gemini, et enfin sur Mastodon. Ce n’est pas vraiment dans un ordre logique, mais c’est au moins chronologique.

Ploum est quelqu’un que je trouve très intéressant. D’abord de par sa démarche d’hygiène numérique², ensuite par son humour. Et enfin parce qu’il est Belge.

Logiquement, j’aurais dû commencer à lire son univers de fiction par son roman, Printeurs. Pourquoi je ne me suis pas jeté dessus ? Mystère. Mais j’ai craqué pour l’opus suivant. Et c’est en grande partie pour son titre…

La couverture du recueil

Comment résister à une telle invitation ? Je l’ai donc fait commander à ma librairie préférée, et après quelques semaines, j’ai reçu le petit SMS sympa qui m’avertissait que l’ouvrage était à ma disposition.

C’est un cas très rare d’inversion des horloges. En général, je mets plus de temps à lire un livre qu’à me le procurer. Là, j’ai dû attendre trois semaines avant de l’avoir en main, et je l’ai dévoré en quelques soirées³.

Le recueil se compose de quinze nouvelles, s’étalant dans la vie de l’auteur entre 2016 et 2022. Assez différentes de tons en général, elles ont toutes en commun d’être des histoires d’anticipation, et très souvent des pamphlets contre la sur-technologification⁴ de nos vies.

Il y a –entre autres– de l’absurde (Stagiaire… Les filons…), de la poésie (Hymne), du Kafka (Formulaire d’admission…), du Clarke (La transparence… ), voire du K.Dick (Le dernier espoir).

Bon, tout ça est très personnel comme ressenti. Mais ce qui domine, c’est un humour parfois noir, un délicieux sens de l’absurde et une plume qui donne envie d’en lire plus⁵.

Sans compter que l’auteur (et son éditeur) s’est permis de faire dans l’expérimental.

D’abord, jamais vous n’aviez vu ça, mais vous aurez la surprise de découvrir à quoi ressemble un livre qui démarre. Ploum a en effet choisi de booter l’OS de son recueil en mode verbose, ce qui permet de déterminer quels privilèges utilisateur il a accordés à son lectorat. Sympa.

Il y a, dans un autre registre, le cas de la nouvelle intitulée Hymne. On est tous passés par cette mode⁶ de fournir la playlist audio du livre. Ploum va plus loin ; il a créé la première nouvelle à lire en synchro avec la musique. Et pas n’importe quelle musique ; c’est l’excellentissime Hymne du regretté Vangelis.

Enfin, et c’est pour moi la perle sur le gâteau, il y a dans ce recueil une piste cachée. Oui, comme ce fut le jeu avec les CD à une époque. Certains albums comportaient un morceau caché, en général sous la forme d’une très longue piste⁷ comportant le morceau titulaire en premier, suivi d’un très long passage silencieux, puis le morceau caché.

Ploum a repris le principe et l’a adapté à un livre. C’est tellement malin et inattendu que j’ai sincèrement cru, au départ, à une erreur d’impression.

Bref pour résumer, ce recueil, que j’ai choisi sur l’impulsion irraisonnée de son titre, fut une lecture des plus chouettes de ces derniers mois (années ?), et je ne peux que le recommander à ceux qui partagent le sens de l’absurde comme moi… ou Ploum.

D’ailleurs, pour la petite anecdote, Olivier Gechter et moi partageons la même date d’anniversaire. Depuis qu’on se connait, on s’offre un cadeau croisé. Parfois on se passe commande, et parfois on se fait une surprise. Cette année, Olivier a reçu « Stagiaire au spatioport Omega 3000 et autres joyeusetés que nous réserve le futur » et j’espère sincèrement (sans grande crainte) qu’il va l’adorer autant que moi.

Et vous aussi !

Bonne lecture.