Dans l’épisode précédent :
Nous sommes rentrés contents, et moi je n’espérais qu’une chose : une curain de bonne nuit de sommeil, bourdayle !
Et maintenant, dans notre série « C’est pas des vacances ! » :
Ben, non. Encore raté, je n’ai pas eu ma bonne nuit de sommeil. D’abord, il y a eu le vent. Je vous en ai parlé du vent ? Non ?
Normal, c’est un sale sournois.
Il y a toujours eu du vent sur cette île. Plus que sur la précédente. Mais rien de folichon, au contraire. Sachant les pics de chaleur en Macronistan France, on était contents de nos 30-35° de bord de mer ombragé de tamaris.
Mais y’a des rafales, surtout la nuit. La nuit, quand on ne dort pas, on a l’impression d’être dans un avion au décollage.
Et, justement, je dormais pas. Parce queeee… sinusite, ma caille.
Le bus. Vous vous souvenez du bus qui nous a amenés du port du Pirée au port de Lavrio ? Celui en mode congélateur ++ !
Ben, il a réussi son coup. C’était pas un ptit Covid des familles à la grecque. C’était une curain de sinusite !
Moins que la nuit dernière, j’ai tout de même dégusté. Je n’étais pas en feu, mais les sensations délicieusement habituelles de la crise de sinusite ; le crâne qui donne l’impression de vouloir s’ouvrir en deux façon coque de noix, les yeux qui veulent faire pop ! et les dents qui donnent l’impression à la fois d’exploser et d’imploser en même temps et au ralenti…
Bref. J’ai un peu dormi, mal, et je me suis retrouvé debout vers 5 heures du mat, la tête en mode disque dur défectueux. Mais, miracle de la viscosité et de la gravité, la station debout a tendance à soulager les sinus.
J’avais encore salement mal au crâne. Lorsque tout le monde fut plus ou moins réveillé, j’ai réussi à mettre la main sur un bout de paracétamol1. Me restait plus qu’à attendre que les miracles de la chimie moderne opèrent leur tour de magie.
Du coup, comme je finis par être assez alerte pour bouger et profiter de la journée2, on s’est décidé pour aller voir à quoi ressemble la grande plage de Kanalà, à l’est de l’île.
La descente vers la plage nous dévoile une disposition rigolote ; le village d’Ammoudáki forme une sorte de promontoire coupant le littoral en deux. À notre gauche, une route descend vers la plage de Antonidès, et à notre droite un serpent de bitume dégringole vers la plage de Mégali Ámmos3.
Après une interminable demi-seconde de concertation, nous optons pour la gauche.
La plage de Antonidès est toute mignonne, bien abritée, quasiment déserte et l’eau est très attirante.
Seule originalité, trois bancs littéralement enterrés dans le sol…
Bref. On y plonge, on y barbote4, on grignote, on sieste, on papote, et au bout d’un moment on décide d’aller voir de l’autre côté.
Hop ! Un ptit saut de Suzuki-puce plus tard et nous voilà devant la plage de Mégali Ámmos. À peine plus grande que la précédente, en fait, mais plus peuplée, et surtout plus aménagée. La plage est bordée sur presque toute sa longueur de petits studios en location et de deux tavernas dont l’une nous fait de l’œil.
On y commande notre content de bière, du poulet au four et… oui, un dakos en entrée.
Un bon, un vrai et pour le coup un délicieux dakos !
La suite est une redite de la précédente plage ; bain, sieste, bain, sieste…
Une fois repus de bonnes et belles choses, on se décide à aller voir un des rares villages du centre de l’île ; Dryopida.
D’après les quelques internets qu’on regarde sur la route, Dryopida se distingue par deux choses ; ses toits de tuiles rouges5, et sa grotte en plein milieu du bourg.
Pour ce qui est des toits, la case est cochée. Pour la grotte, on a bien vu des panneaux qui nous ont plus perdus qu’autre chose, on a demandé à deux petites yayas6 qui nous ont plus ou moins bien expliqué, mais en nous précisant qu’elle devait être fermée à cette heure de la journée. Tant pis.
Dryopida n’échappe pas à l’urbanisme particulier des villages de ces îles ; un véritable labyrinthe dont les élévations et les angles sont guidés par les reliefs du sol d’origine.
Ce qui nous a confortés dans l’idée qu’il y avait bien une grotte quelque part ; la roche affleure partout, certaines maisons sont bâties sur des promontoires rocheux (avec terrasses en dessous) et sans qualifier ça de grottes, il y a plusieurs passages creusés dans le rocher.
Une partie de la ballade s’est faite accompagnée d’un félin quadrupède qui s’était mis en tête de nous adopter. On a pu remarquer la territorialité des chats. Alors qu’il venait de passer plus d’une demi-heure à se coller à nous7, trottiner pour nous rattraper ou prendre les devants, une fois arrivé à une rue en particulier, il s’est posé et nous a regardé nous éloigner d’un air… ben aussi penaud qu’un chat peut adopter.
On a fini la ballade par l’un des points les plus hauts du village, une ruelle qui mène à une église. Nous y avons été chaleureusement accueillis par une théorie de poules qui devaient se dire que c’était l’heure du grain.
Après avoir visité l’intérieur du temple8 et discuté quelques minutes avec les gallinacés, nous sommes redescendu au centre. Là, une discussion sérieuse s’est engagée : apéro ici ? restau aussi ? ou on prend de quoi et on rentre faire les deux à la maison.
On a fait ce qu’il faut de courses et nous sommes revenus à la maison9. Étonnamment, nous avons fait une entorse à notre régime crétois grec avec un apéro dégustation de bières (Mythos, Alfa, Fix et Mammos) accompagnée d’un guacamole maison, suivi de spaghettis à la tomate et poivron. Un régal, quand même !
Pour l’anecdote, nous n’avions à ce jour pas encore acheté de bouteilles d’ouzo10, mais nous avions repéré une bouteille présente sur un buffet, en compagnie d’une bouteille de tsipouro et de metaxa. Comme tout dans la maison était à notre disposition, on s’est dit qu’on pouvait également s’offrir l’ouzo du jour.
Deux verres ont été servis, deux glaçons plongés dans chacun.
L’ouzo, à l’instar du pastis, ça blanchit lorsqu’on le dilue. Là, ça restait gentiment transparent. On renifle, on goûte du bout des lèvres, et…
Diantrefuck, c’est du tsipouro !
Trahison. Déception… Et jetage dans l’évier, parce que, sérieusement, vraiment, le tsipouro, c’est dégueulasse.
Bref, sur ce, ce fut l’heure de coucher les petits. Je n’aspirais qu’à une bonne grosse nuit bien reposante.
Vais-je y avoir droit ? Ce suspense me tchue…
J’avais passé une partie de la nuit à en chercher où je pouvais, en vain.↩︎
Étonnament, l’amélioration de mon état était toujours accueillie avec beaucoup de scepticisme, je ne sais pas pourquoi…↩︎
_Mégali Ámmos : le grand sable.↩︎
Mais je me vois interdit de masque, par précaution pour mes sinus. Décision que je trouve tout à fait à propos.↩︎
Même s’il y a des tonnes d’exceptions, les maisons grecques sont tout de même très souvent à toits plats ou à tuiles d’ardoise.↩︎
Yaya : grand-mère.↩︎
Un coup à se chopper la gale, moi j’vous dit…↩︎
Pas grand-chose, hélas.↩︎
Même si je suis toujours partant pour une terrasse ou un restau, dans mon état de pseudo-convalescence et de fatigue, c’est la solution que j’ai préférée.↩︎
Que de toute manière n’étaient pas destinées à être ouvertes sur place…↩︎