Hier, j’avais donc rendez-vous avec mon rhumatologue pour —le croyais-je— faire le point avec lui sur mon état.
Le fait est que plus d’une semaine après l’infiltration sportive, mon état s’est sensiblement amélioré. Beaucoup, mais pas complètement. Même si je pouvais alors me tenir relativement droit, dormir comme un loir et faire semblant (pendant un temps assez court) de marcher presque normalement, j’avais tout de même la jambe traînante et il m’était difficile de faire 50 mètres sans devoir m’arrêter me reposer quelques minutes.
Lors de la petite consultation téléphonique, mon rhumato m’a dit qu’il m’ausculterait et qu’en fonction de son diagnostic, il ferait éventuellement une deuxième injection.
Pour moi, vu son attitude toujours très optimiste, je m’attendais à ce qu’il me dise que tout suivait son cour, qu’il me fallait simplement du temps pour que ça se remette.
J’ai donc été commander une boite d’Altim1 en me renseignant bien auprès de la pharmacienne sur l’éventuel remboursement en cas de non-utilisation du produit.
Hier à 14h15, conduit par ma belle-mère, je me retrouve confiant et vaillant dans la salle d’attente. Contrairement à la précédente fois, l’attente est très courte. Je devais être le second patient de l’après-midi.
Je me retrouve donc rapidement dans la salle de radio en compagnie de l’assistante du docteur avec qui je discute à bâtons rompus sur à peu près tout et rien (mais tout tournant de toute manière autours de mon état dorsal).
Entre le docteur. Il me fait m’allonger sur la table sous l’impressionnante colonne de l’appareil radio et teste mes réflexes.
Son diagnostic fut vite établi ; il m’a demandé de m’installer sur le ventre.
Bon. J’allais donc recevoir l’injection. La grande différence avec la première fois, c’est que l’amélioration de mon état m’a permis de prendre position de manière idéale. Bien allongé, très détendu, un seul coussin sous le bassin.
L’injection a été bien plus rapide que la première fois, mais elle fut également plus douloureuse ; j’ai ressenti beaucoup plus fortement la piqûre. Cela dit, ça n’a pas duré et à peine une minute après avoir senti la petite douleur de l’aiguille, l’assistante me déclarait que c’était terminé.
C’est là que ça s’est moins bien passé. Je n’avais pas bougé d’un iota, attendant que l’assistante applique le pansement. Ceci fait, elle me dit que je peux descendre de la table. J’entame le mouvement de rotation du bassin pour me mettre sur le dos lorsque je reçois un véritable coup de bâton dans le dos, coup qui se met à rayonner très douloureusement tout le long de ma jambe gauche. Une horreur. Je pousse un véritable cri et je me recroqueville instantanément. L’assistante se précipite pour m’empêcher que je me cogne contre la colonne du radioscope.
Pendant que j’attendais que la douleur se calme en étant à la limite de l’hyperventilation et en sueur, l’assistante a entreprit de me rassurer en m’expliquant ce qui venait de m’arriver.
Je venais de recevoir une injection d’1,5 millilitre de produit. Le volume correspondant a forcément prit une certaine place à l’intérieur de mon organisme. Plus précisément —et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’opération est faite sous contrôle radioscopique— tout à côté du disque endommagé, extrêmement près entre deux vertèbres. Ce qui se passe quasiment à chaque injection, c’est que le volume du produit exerce une pression sur le nerfs, ce qui induit une réaction qui est l’exacte réplique de la hernie elle-même2.
En résumé, l’injection venait de me ramener en arrière, au moment où je n’avais pas encore reçu ma première injection d’antidouleur et où mon état était lamentable.
J’ai supporté la douleur tout le reste de la journée (malgré un regain de prise de Dafalgan codéiné), alternant position debout ou assise selon comment la douleur irradiait, guettant le moment où je pouvais sentir avec certitude que la pression exercée par l’injection commencerait à s’estomper.
J’ai ensuite passé une nuit complètement blanche, m’étant rendu compte à 2h30 du matin qu’il était évident que je ne pourrais pas dormir, aucune position n’estompant suffisamment la douleur pour me laisser dormir.
J’ai donc passé les 6 heures suivantes à jouer un peu sur l’ordi et à me faire une saison complète de The Big Bang Theory en compagnie du chat, trop content que quelqu’un reste avec lui.
À l’heure où j’écris ces lignes je peux sans l’ombre d’un doute dire que j’ai retrouvé à peu de choses près la mobilité d’avant la deuxième infiltration, mais je ressens quand même une douleur légèrement plus vive. Il ne me reste plus qu’à attendre les désormais traditionnelles 48 à 72 heures que le produit fasse son effet.
Je vais donc attendre tranquillement, en faisant d’autant plus attention à moi et en me reposant3.