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Des trains qui passent…

De quoi vais-je vous causer ?

De plein de chôzes. J’avais promis de le faire si j’avais du temps… Si vous saviez le temps que j’ai ! C’est une petite rentrée pour moi. Déjà que je reprend un vendredi pour que ça soit pas trop dur, c’est pour m’aperçevoir que c’est une période creuse. Tant mieux, hein ?

Alors voilà, que vous dire sur mes pérégrinations ? Que le voyage aller a été une totale catastrophe. J’ai commencé à raconter ça en bédé, mais comme je vais pas pouvoir la terminer avant 2023 au plus tôt, je pense que je peux vous confier par écrit le menu de mes zaventures.

Ca a commencé par l’achat sur internet des billets. Vous avez du en entendre parler dans un post précédent sur mon blog précédent. Le fait est qu’au lieu de me vendre un billet aller pour le 27/12 et un retour pour le 04/01, le site merveilleusement conçu et magnifiquement programmé de la SNCF m’a fourgué un aller pour le 04/01 et le retour le même jour. En me débrouillant bien, j’aurai pu passer hô bien une bonne vingtaine de minutes sur le quai de la gare avant de rentrer… Soit 10 heures de trajet pour 20 minutes de vacances. C’est con un ordinateur, hein ? Enfin, fatalement moins con que celui qui l’utilise, heureusement… Bref, me v’la parti pour le guichet d’la gare, afin de faire échanger les susdits billets mal formés contre un aller correspondant à l’attente légitime du consommateur innocent et de bonne volonté qui vous raconte ça. Moi. Le type au guichet, avenant par devant, m’explique attentivement que 1° ces billets ont été achetés sur internet, il n’a donc rien à voir avec ceux-ci, c’est pas lui qui me les a vendu, il est pas responsable, faut pas l’accuser de tout les tords non plus bientôt on va lui reprocher le mauvais temps ou la shoah et que 2° j’ai payé ces billets une misère (110€) parce que ce sont des promos de fin d’année, donc pour ce prix si bas qu’il en est insultant pour le commun des agents du chemin de fer, faudrait déjà que je m’estime heureux qu’on me laisse monter dans un train, et qu’il serait totalement déraisonnable d’imaginer qu’une entreprise aussi intègre et généreuse vis-à-vis de sa clientèle n’aille pas commettre l’impair de privilégier l’un d’entre eux en lui échangeant un billet promotionnel non mais, faut de l’égalité pour les clients, la même merde pour tous, ni plus foncée ni plus claire, ni plus dure ni plus molle, la même diarrhée pour les français. Mais je m’égare…

En fin de compte je repars chez moi la queue entre les dents, le regard de chiot battu derrière l’oreille et pour paraphraser un poète célèbre : «Triste comme un menhir».

Là, mon cher paternel me dit que c’est pas grave, tous des cons, on va les niquer en utilisant mes points Grand Voyageur. Sauf que figurez-vous, entre le moment où j’ai commandé mes billets et ce moment décrit ci-après, quelques 24 heures se sont écoulées, et à bien y regarder sur le site (le même qu’au début, toujours aussi pourrave), la moitié de la France s’est soudainement sentie attirée par Marseille et qu’il n’y a plus un train de libre, sauf à passer par Toulon pour changer à Guéret, remonter à Coudequerke-Branche en bus puis prendre un avion pour La Ciota et finir à la rame entre Mexico et Vladivostock. Là bas je pourrais espérer prendre un taxi s’il n’est pas trop tard. Las, on finit par trouver un train partant à 18h et quelques de Douai, changement à Paris et arrivée probable à Aix à 22h. Pas mieux, je prend.

Kess que j’avais pô fait là ma bonne dame !

La partie Douai-Paris gare du Nord-Gare de Lyon se passe relativement bien. A gare de Lyon je me pose un moment avec un sandouiche en attendant que le quai de mon train soit affiché. Je patiente… je patiente… je suis très patiente… Le panneau dit «Le quai sera affiché 10 minutes avant le départ du train au plus tard». 10 minutes après l’heure hypothétique du train, le quai daigne s’afficher. Je m’y précipite en compagnie des forçats du voyage. Je m’installe tranquillement à côté d’un beur dans la cinquantaine en costard-cravate qui râle à juste titre sur la probité ponctuelle de la Sneuf. Petit à petit le calme après l’embarquement retombe sur le véhicule, lui aussi très calme pour un train qui doit rattraper tant de retard. Figurez-vous qu’on est parti avec 15 nouvelles minutes de retard. Près d’½ heure dans la vue. Comme je suis assis et que je ne devrais rien faire d’autre d’ici Aix, je sors mon portable et je SMS à ma Crou que je risque d’avoir un léger retard, qu’elle consulte les horaires pour pas glander pour rien. Quel naïf je fus…

Nous tégévéisions à vive allure dans la campagne que je ne vis point tant elle était baignée d’une nuit sans reflet. Ou était-ce tout simplement qu’il n’y avait rien à voir. Nous avions passé l’aréoporc Charles De Gaulle et roulions vers Lyon. Je m’occupais, partageant mon temps entre du gribouillage, du lecturage et de la traductage sur mon vieux mac orange. Le train s’arrête doucement. Je ne vois rien dehors mais je m’en fous; on était encore loin d’être à Aix. Au bout d’un moment, la douce voix du chef de train, teintée juste ce qu’il faut de cet accent du soleil, nous prie de bien vouloir ne pas essayer d’ouvrir les portes, ne pas descendre sur les voies, ne pas fuir sous peine d’une rafale dans le dos sans sommation. J’obtempère bien volontiers, peu décidé au reste à bouger mon fessier que j’ai fort joliment calé dans mon fauteuil de seconde classe, certes, mais classe quand même.

Et on attend…

Ca a bien dû durer trois quarts d’heure, voire plus, d’attente impatiente et plus ou moins muette, quand le chef de train a daigné venir nous informer : «Une motrice a cagué, puting cong, le mécano il a été l’isoler peuchère, et dès qu’il a fini, oh fada, on repart, té.»1 On a encore attendu 10 ou 20 minutes, avant de repartir à une allure de 103sp mal kitté qu’est pas loin de serrer pour s’arrêter à nouveau pas très loin après, quelques minutes, puis, enfin, nous sommes reparti presque comme si de rien n’était… Juste avec 1h30 dans les dents.

Je suis arrivé à Aix avec plus d’une heure de retard. Heureusement j’avais tenu ma Crou informée au fur et à mesure des nouvelles par SMS.

Moralité : Mieux vaut faire confiance à son téléphone portable qu’à la SNCF. Moi j’dis.


  1. Je sais, je caricature un max, et ça m’aurait fait plaisir qu’il dise aussi un truc du genre : «Eun’moteur l’ô crâmé, fieu, eul’méchano s’en va quère l’aut, hein, et pis quand qu’c’est fin bien on s’en r’tourne, dis.»↩︎

Dans les épisodes précédents… Passez la balle, que je me la colle dans la tempe Le fantôme dans la coquille Non, rien à voir avec ce blog. J’ai même pas fait exprès. C’est la traduction d’une série de manga animé OAV machin tout ça qui s’appelle en anglais
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