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Le petit voyage en Crète — Chapitre 4

Jour 4

La Crète – Jour 4La Crète – Jour 4

Il y a de fortes chances pour que ce billet soit plus court que les précédents. Pourquoi ? Parce que nous sommes en vacances, et qu’après la journée et surtout la soirée d’hier…

On s’est tous réveillés tard, et avec beaucoup de mauvaises volontés. S’ensuit un débat qui commence durant le copieux petit déjeuner, qui continue pendant qu’on se prépare. L’une des questions les plus compliquées à répondre durant tout le séjour :

Bon. On fait quoi aujourd’hui ?

La réponse a été proposée par Helene et s’est finalement imposée après quelques cafés supplémentaires : allons visiter le nouveau musée archéologique de Chania.

Donc, une fois rassasiés, apprêtés et encouragés, nous faisons le petit bout de route jusqu’à la proche banlieue1 de Chania, dans un petit quartier calme, où se dresse fièrement la flèche du tout nouveau musée.

Le musée (côté terrasse) encore en construction en 2014. Revenez sur ce billet dans 5 ou 10 ans, ça sera peut-être mis à jour…

L’intérieur du musée est vaste, aéré, bien éclairé. Très agréable d’autant qu’il est climatisé. Oui, ça compte. On y a vu beaucoup de belles choses pour qui l’antiquité intéresse. Notamment de belles mosaïques et des reconstitutions de tombeaux. Il y a également des géants de pierre qui habillaient les colonnes d’un immense temple. L’un d’eux domine la plus grande salle du musée sur une hauteur de deux étages, et ça vaut quand même son coup d’œil.

J’y ai aussi vu un outil présent en quelques exemplaires appelé un strilige, et dont la forme (une longue cuillère recourbée en serpe) m’a copieusement intrigué. Jusqu’à ce qu’une recherche rapide sur internet2 m’apprenne qu’il s’agissait d’un accessoire d’hygiène corporelle ; le strilige permettait, entre autres, de racler les peaux mortes après un bain ou un sauna. On trouve encore ses descendants sous la forme de couteaux à racler les peaux chez les tanneurs ou des peignes fins pour étriller les chevaux.

J’aurais au moins appris ça, et vous aussi.

Ensuite, selon la patience et l’appréciation de chacun, nous nous retrouvons petit à petit au café en terrasse du musée, pour un freddo bien frais, à défaut d’être mérité.

Une vue passionnante de Chania depuis la terrasse du musée archéologiqueUne vue passionnante de Chania depuis la terrasse du musée archéologique

Nous faisons un rapide crochet à la supérette la plus proche, avant de revenir à la maison où on improvise une salade plus ou moins grecque où se côtoient feta et gravieri, et un œuf mollet. Parce que pourquoi pas ?

Toujours aussi dynamiques et hyperactifs, la digestion se passe mollement en demi-siestes et occupations ne consommant que très peu d’énergie. Helene se lance dans une aquarelle, les amis dans leurs lectures. Quant à moi, j’en profite pour pisser de la ligne écrire. Outre les notes pour raconter le séjour, je me suis également lancé dans un nouveau Conte Grec qui raconte la rencontre d’un vieux touriste aigri et asocial et d’un chien errant en Crète. Voilà, voila…

Une fois le quota de « repos et occupations oisives parce qu’on est en vacances quand même » atteint, nous reprenons à nouveau la route, Jack, pour se rendre à la plage de Kalatha, qui semblait bien chouette aux yeux de Pascal, et qui se situe un peu au nord de Chania, sur la côte ouest juste en bas du Stavros.

La plage de Kalatha, vue de GogleMapLa plage de Kalatha, vue de GogleMap

L’endroit est plutôt sympathique. La plage est grande, avec tout le côté gauche occupé par ce qu’il faut de sunbed, mais toute la partie droite laissée à la jouissance des usagers à serviettes et sacs en vrac, dont nous faisons partie. On se pose donc, on s’apprête3 et on se rue dans l’onde soyeuse de ce bout de mer. Et, là… vous connaissez l’expression « la douche froide » ? Maintenant, imaginez l’inverse : le bain bouillant.

C’était, à une exagération près, presque ça. L’eau était encore plus chaude que lors de notre premier bain, en bas de la maison, à la plage d’Agios Onoufrios. On s’est dit entre nous que l’eau devait –au moins– être à 30 degrés. On n’a jamais pu vérifier, mais c’est vraiment le ressenti qu’on a eu. Bien entendu, la balade sous-marine en palmes et tuba n’a pas été très palpitante ; tout au plus les classiques croisés habituellement qui n’avaient pas grand-chose de farouche au point qu’on s’est dit qu’eux aussi étaient assommés de chaleur.

Sur le retour, on a croisé4 deux petites, mais très jolies méduses. Étonnamment, malgré la chaleur de l’eau, ce seront les seules que nous verrons de tout le séjour. Chance ou autre symptôme que rien ne va plus ?

Finalement, après un ou deux bains courts, nous avons rassemblé nos affaires et sommes allés nous caler sous l’immense préau de la petite taverna de la plage. Pour nous, il n’était que l’heure de se boire une bière bien fraîche5 tout en discutant joyeusement de l’effondrement climatique, du fait que des gens sont encore/déjà en train de manger6, que les chats du coin s’en donnent à cœur joie avec les restes disposés sur une table pas loin le temps qu’ils soient débarrassés, et bon sang, où va-t-on bien aller manger ce soir ?

Finalement, comme la journée est placée sous le signe du « mais on ne va pas se prendre la tête, non plus ! », on décide d’aller à nouveau au petit resto en bas de la rue. Sur cette décision dont tout le monde se félicite, on se rentre.

Après un moment de décrassage corporel, de désensablage des serviettes et de séchage du reste, nous descendons (oui, toujours en voiture) à la terrasse du restaurant de l’agios Onoufrios.

Et là, je dois vous avouer deux choses.

Premièrement, je n’ai pas eu la présence d’esprit de noter ce que nous avons mangé. Il y avait de l’ouzo, et des trucs chouettes, mais je ne m’en rappelle plus.

Deuxièmement, j’ai eu droit à mon premier moment d’anti-gloire en voulant raconter une anecdote totalement lambda7, j’ai donné une précision qu’Helene m’a assuré ne pas avoir pu se passer. J’avoue qu’entre le fait d’être interrompu dans mon histoire, et l’assurance que j’étais en train de m’inventer un souvenir impossible, je n’ai pas réagi comme il faut. Ça a légèrement jeté un froid sur le moment8, qui a fini par se dissiper, non sans laisser ensuite cette blague récurrente d’avoir ma belle-mère associée à tous ce que je racontais ensuite.

Bref, on a réussi à passer une bonne soirée malgré ma tentative, et nous sommes remontés, repus et contents, tenter de passer une bonne nuit de cuisson à petit feu.


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  1. La Canée, c’est tout petit. Donc il faut imaginer que, bien que n’étant pas près du centre et dans un quartier calme et résidentiel, le musée n’est qu’à quelques minutes de marche du vieux port Vénitien.↩︎

  2. Car, non, la fonction n’est pas explicitée sur les cartouches des présentoirs du musée. C’est couillon.↩︎

  3. Ce qui consiste en général à virer chaussures, shorts et t-shirts et sauter à la baille.↩︎

  4. Je suis le seul à les avoir vues.↩︎

  5. Je précise, et j’insiste, sur le terme de fraicheur, car je sais, inutile d’insister, qu’une bière ne désaltère pas quand il fait chaud. Mais sur le moment, on s’en fiche bien.↩︎

  6. « Des Allemands, sans doute… »↩︎

  7. Au retour d’un séjour en Grèce en passant par l’Italie, nous nous sommes arrêtés à un café-resto à Vintimille pour faire une pause. Fatigué et un peu perdu, je n’arrivais plus à savoir dans quelle langue, entre le français, le grec, l’anglais ou l’italien, je devais répondre à la caissière. J’ai donc dû sortir le « oui » le plus linguistiquement compliqué du monde.↩︎

  8. Qui aurait pourtant dû être apprécié à sa juste valeur, étant donné la canicule que nous subissons.↩︎

Dans les épisodes précédents… Le petit voyage en Crète — Chapitre 3 Le petit voyage en Crète — Chapitre 5
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