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Nouvelle à la Carte n°2 : VOTEZ !

Les extraits :

N°1 - Tsunami

Roger se dirige d’un pas décidé vers la porte d’entrée, la déverrouille et, à peine a-t-il abaissé la poignée, qu’il est rejeté en arrière avec une violence sans nom. Son corps est fracassé par le choc démesuré de la porte contre son corps et balancé plus loin, comme la pierre d’une fronde, dans l’entrée du salon.

L’eau s’engouffre par la porte d’entrée comme si le cours d’eau du fleuve tout proche avait changé de lit et s’était décidé à l’établir à travers la porte du pavillon. Le bras d’eau colossal et destructeur emporte tout sur son passage, Roger compris. Sa tête heurte les murs et les meubles à plusieurs reprises, ses membres sont ballottés et le sang ne tarde pas à former des rubans pourpres qui disparaissent instantanément dans l’écume hurlante.


N°2 - L’épave

La gamine courait pieds nus dans le sable, son pantalon jean’s retroussé un peu en-dessous des genoux. Elle riait tandis qu’elle chassait les mouettes, qui prenaient leur essor gracieux vers les nuages cotonneux. Comme à son habitude, elle prit en direction du phare qui se dressait au bout de sa jetée naturelle de pierres. Là, elle retrouverait Jacquot, son compagnon de vacances, et ils passeraient la journée à s’imaginer des histoires fantastiques. Mais aujourd’hui, alors que la marée était anormalement basse, son regard fut capturé par le gigantesque squelette d’un navire abîmé.

Mais ce n’était pas un vaisseau moderne, ainsi qu’en témoignaient sa coque en bois vermoulu, les voiles en toile déchirée, et la figure de proue d’une laideur repoussante, qui évoquait à la fois l’homme et la pieuvre.

Jacquot était déjà en train d’explorer les abords, se débattant dans les algues qui semblaient avoir été arrachées aux fonds marins en même temps que l’épave.


N°3 - L’Immortel

À 100 ans, je me suis dis que j’avais de la chance. À 120 ans, que j’étais incroyable. À 130… j’ai commencé à me poser des questions. Des chercheurs se sont penchés sur moi. Ils ont conclu que, génétiquement parlant, j’étais immortel. Tout le monde m’aimait, j’étais l’espoir d’éternité. Ça a vite changé quand ils ont découvert qu’ils ne pouvaient pas reproduire mon cas. Ils ont alors eu peur que je devienne un nouveau Dieu, j’étais « potentiellement dangereux », le prédateur suprême. J’ai eu beau leur expliquer que ça me prendrait beaucoup de temps et que sans moi l’homme se débrouillait très bien pour s’autodétruire, rien n’y a fait. Un referendum a été organisé pour juger de mon sort.


N°4 - Décidé

« Oh ! Et puis zut ! » se dit-il. « Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. »

Il descendit de sa voiture, ouvrit le coffre et sortit le magnifique fusil à pompe que sa maman lui avait offert pour son anniversaire.


N°5 - L’invasion

Ne pas avoir peur. Garder les yeux fermés. Respirer. Ne penser à rien d’autre que le moment présent : je suis en vie. Je ne suis pas encore mort. Je ne mourrai pas. Ne pas imaginer la suite, car on imagine toujours le pire. Garder les yeux fermés pour se concentrer sur la réalité : je suis debout, maître de mes mouvements et des pulsations de mon cœur dans ma poitrine. Je sens mes jambes, les muscles de mes cuisses, ceux que je vais utiliser pour courir le plus loin d’ici. Je n’ai pas peur. Je ne mourrai pas. Je vais m’en sortir. J’inspire. J’expire. J’ouvre les yeux.

Les rats sont toujours là, partout, tout autour, infestant chaque recoin de cette immonde ruelle, et ils me fixent de leurs yeux rouges.


N°6 - Hémma

Hémma rassembla ses forces pour tenter à nouveau de se redresser. Mais au tout dernier instant, alors qu’elle bandait ses muscles, un raton-laveur dressé sur ses pattes arrière avança dans son champ de vision et se pencha vers elle. Il tenait un long bâton dans ce qui ressemblait plus à une main humaine qu’à une patte d’animal. Ledit bâton s’achevait sur un crochet de métal auquel étaient attachés plusieurs bracelets d’obsidienne.

« Un shaman Manaak, c’est bien ma veine », songea Hémma en soupirant avant de se frotter les yeux. Lorsqu’elle rouvrit les paupières, la créature était toujours là.

— N’aies crainte, femelle humaine, il n’y a plus de péril. Mais tu aurais dû m’écouter et faire preuve de davantage de prudence. La magie que tu as utilisée est dangereuse pour le corps de qui l’emploie. D’un autre côté, tu as ainsi montré à mon peuple que tu es bien la Malaya annoncée par la vieille prophétesse. Je peux te révéler mon nom, à présent : je suis Ashakula, le doyen des shamans de mon clan.

« Pour une fois qu’un Manaak dit plus de deux mots à la suite, il faut que ce soit pour parler par énigme… »


N°7 - Je pense donc vous êtes

Maintenant, les catastrophes naturelles s’abattaient sur toute la planète. Et l’humanité sombrait dans une sorte de torpeur comme si, peu à peu, jour après jour, lui et ses congénères se vidaient de toute de leur âme” avait fait remarqué un pasteur à la télé. Il luttait contre ce sentiment, mais cela devenait de plus en plus dur.

Il fut soudain tiré de ses pensées par le signal sonore indiquant une urgence à la porte principale. Une fois sur place, il vit des brancardiers s’affairer autour d’un vieillard, très mal en point, qu’on venait de sortir de l’ambulance.

Le brancardier dit :

— On l’a trouvé dans la rue, nue, anémié et ne répondant quasiment à aucun stimuli.

Adam, se penchant sur le patient :

– Je suis le Docteur Adam, vous m’entendez Monsieur ? Si oui, dites moi votre nom, clignez des yeux ou serrez mes mains.

Le vieillard murmura dans un soupir :

— Ici on m’appelle Dieu.


N°8 - L’atelier

(…) n’ose même pas y penser ! Et la prochaine étape, ce sera quoi ? Foutre des micro-bonbonnes d’hélium dans les alvéoles pulmonaires des dodos pour qu’ils puissent enfin voler ? Et chanter comme des colibris par la même occasion ?

Il était manifeste que ma dernière idée n’était pas du goût de mon chef. Je le savais obtus (bien que je me sois toujours étonné que ce mot soit utilisé dans le sens qu’on lui prête quand pour ceux qui ont quelques notions de trigonométrie), mais jamais il n’avait été aussi vindicatif. Je jetai un coup d’œil sur mes co-équipiers autour de la table, mais je ne vis que sourires narquois ou indifférence crasse. Gwenaëlle me fit un clin d’œil discret, sans que je ne sache l’interpréter.

— Ok, dis-je enfin, du ton le plus neutre possible.

Je pris mes feuilles de propylène entre mes mains, les tapotai pour les rassembler et effaçai d’un geste leur contenu. Puisque cette boîte ne voyait pas le potentiel de mes concepts, autant les garder pour moi et aller voir ailleurs.

— Je démissionne.

J’hésitai un instant à lâcher une insulte bien sentie, comme les clichés les demandent, mais je me retins, restant digne. Toutefois, je me retournai pour (…)

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