Comment rentabiliser l’épaisseur du zéro quand on est nul en maths ?

Certain iconoclastes sans cervelle pourtant de gauche me demandent avec ce ton désagréablement suffisant qui les caractérise, pourquoi le chiffre zéro a une épaisseur alors que, par essence, le zéro vaut zéro. C’est pourtant simple, bande d’invertébrés privés de système nerveux central. Écoutez bien.

Le chiffre zéro a été inventé il y a fort longtemps par Abdel Emir Zeroski, un africain du nord qui, comme ses semblables, avait oublié d’être con malgré le fait qu’il vivait à une époque sans téléphone portable et une fâcheuse tendance à vouloir venir manger le pain des français.

C’est idiot, le pain azyme c’est tellement meilleur…

(Abdel Emir Zeroski)

Ce chiffre a été inventé parce qu’à l’époque on sentait bien qu’il manquait un truc, là, et puis aussi et surtout pour faire rien que chier les romains qui n’y avait pas pensé avant, bien fait pour eux.

Sorti de ça, Abdel Emir Zeroski était bien embêté parce qu’il ne savait pas quoi mettre dans son zéro, alors il ne mit rien, ce qui était aussi bien comme ça et qui confirme l’adage populaire entendu au comptoir du bar-PMU « Le Gouliaud » en bas de chez moi, qui dit :

« Aha, encore un travail d’arabe, René remets-moi la même chose, aha ! »

C’est un fait reconnu de tous, depuis Emmanuel Kant qui a beaucoup réfléchi par écrit malgré une paraplégie stylistique et une absence totale de scénario à rebondissement, jusqu’à ma concierge qui sait manier la rhétorique aussi bien que la spatule ; que même vide, un contenant reste un contenant.

Beh oui, tas de boudins blanc ! Une bouteille d’eau vide reste une bouteille ! Alors un zéro reste un zéro, comme l’aimait à nous répéter un amical professeur de mathématiques qui n’a jamais réussi à aller jusqu’au un.

C’est pourquoi, mesdames et messieurs, devans vos yeux ébahis et mal lavés, je vais reproduire ce soir une expérience incroyable dont l’inventeur original s’est perdu au fin fond de l’histoire, troisième étage, cinquième porte en sortant de l’ascenseur, tiroir du bas, essuyez-vous les pieds en entrant, merci.

Maintenant que nous avons prouvé avec brio -ce qui n’est jamais rentable au regard du nombre d’imbéciles présent ici- que le chiffre zéro possède une épaisseur comme tout objet ne contenant rien, nous allons vous montrer comment utiliser ce chiffre, qui en apparence est aussi utile qu’un cerveau pour un journaliste sportif, et ce de manière concrète et utile.

Prenez un zéro. Non, pas votre beau-frère, je parle du chiffre. Prenez un zéro. Posez-le à plat, comme ceci. Prenez-en un autre et placez-le à côté, tout contre. Poussez légèrement, et voilà qu’ils s’interpénètrent langoureusement. Essayez de ne pas bander à cette pensée, j’ai horreur de ça. Vous voici avec deux zéros accrochés.

Certains cucurbitacés votant à droite et se croyant éduqués me diront « Tiens, mais on dirait le chiffre huit ! »

À ceux-là, je ne répondrais pas car il convient parfois de faire montre d’une saine et hautaine ignorance face à certains individus. Par conséquent, je continue ma démonstration.

Prenez autant de zéros que vous voudrez, et continuez l’opération précédente, toujours avec la même délicatesse, toujours avec le slip en berne.

Et au final, qu’obtiendrez-vous ? Bravo ! Une magnifique chaîne !

Vous pourrez alors à loisir décorer votre sapin de noël d’une guirlande inédite, ou vous en servir pour attacher mamie à son fauteuil roulant pour éviter qu’elle ne s’échappe encore.

Étonnant, non ?