Je suis plutôt du genre à parler sur les rézôsossiox de ce que j’aime, ce qui me fait vibrer, et rarement l’inverse. Mais là, je vais faire une exception : « Mickey’s Craziest Adventures » dessiné par Keramidas et scénarisé par Trondheim.
Ce truc a été encensé à peu près partout sur à peu près tout les médias. Pourquoi ?
Hé bien, j’en sais rien. Je ne connaissais pas Keramidas, mais son trait respectant le Mickey canonique de la grande époque parvient à frôler l’étrange, on sent souvent sourdre sous la surface quelque chose d’irrévérencieux, de sombre, voire de glauque, mais… non, ça n’arrive jamais.
Trondheim, d’un autre côté, je connais bien et j’ai tendance à adorer son humour lent, posé, travaillé comme du Desproges de bédé. Mais il était où quand il a signé cet album ? Les dialogues et situations sont aussi classiques et nunuches qu’un véritable numéro d’époque. Il a fait œuvre d’hommage, mais à quoi bon ?
À l’arrivée, j’ai lu ce truc d’un bout à l’autre, en baillant deux ou trois fois. Puis je l’ai refermé. J’ai cligné deux, trois fois des yeux, j’ai baillé une dernière fois, puis j’ai ouvert « Ce qu’il faut de terre à l’homme », du Tolstoï magnifiquement mis en cases par Martin Veyron.
Ça c’était une véritable expérience de bédé !