Il aura fallu la conjonction de trois événements apparemment sans rapports entre eux, mais simultanés pour que l’envie d’écrire réapparaisse…
Suivre Poirpom et, surtout sa quête des outils les plus profilés, les plus aiguisés pour travailler et communiquer n’est pas un exercice nouveau pour moi.
En fait, c’est surtout grâce à Dimitri Régnier, qui est un de ses co-Nantais, que je suis les aventures numériques de la Poirpom. Les deux individus se connaissent depuis un certain moment, et se sont trouvé pas mal d’intérêts communs (que je partage aussi). Et lorsque Poirpom est passé à Blot, Dimitri a cafté m’en a aussitôt parlé, trouvant le concept génial.
Je dois donc confesser que je connaissais Blot.im depuis un moment. Alors, pourquoi je me décide que maintenant à l’utiliser et vous en parler seulement maintenant ?
Deux raisons à cela, les deux plus nulles l’une que l’autre.
La première, c’est que la solution est payante. Oh, rien d’énorme en regard du travail fourni par le seul et unique auteur du système David Merfield et le confort du système. Blot.im coûte 4€ par mois, hébergement compris.
Et pourtant, ça m’a fait reculer. Pour une raison économique idiote. Je suis parfois prêt à dépenser 7€ par mois pour Spotify, mais pas 4€ pour un outil génial.
D’autant que c’est totalement sans engagement ; je peux suspendre la souscription à n’importe quel moment, et je garde absolument tout, puisque le principe est d’héberger ses articles, pages, et même templates dans une Dropbox. Donc, bon.
L’autre raison, c’est que j’ai finalement rencontré Poirpom. En chair, en poils et à vélo. Et nous avons copieusement discuté, notamment de cette philosophie émergeant dans le monde du développement, qui consiste à conduire quelques personnes bien intentionnées à créer un outil fait sur mesure à leurs besoins, et de le partager, parfois sans contreparties (Writemonkey, par exemple), contre une petite contribution (Blot.im, donc) ou contre une somme proche d’une édition professionnelle (IA Writer entre autres).
Discuter avec Poirpom de ces logiciels futés, simples, apaisants même, devant un pad thaï et une pinte de bière nantaise, a fini par me convaincre que je ne risquais rien à tenter l’aventure. Même si je me donne 3 mois d’essai avec Blot, cela ne me coûtera pas grand-chose à l’arrivée.
Donc, la première étape pour prendre Blot en main est de plonger dans les méandres de l’ancienne Coquille pour y récupérer les articles les plus pertinents.
Qui ne sont pas les plus lus, curieusement. Comprenez-vous quelque chose au fait que le billet le plus lu et commenté s’intitule : «Tuto : créer une paire de clés cryptées et vérifier une clé publique»1 ?
Bref, un travail de tri s’opère pour déterminer ce qui mérite de rester lisible ici et ce qui disparaitra dans les limbes de l’oubli du néant du grand rien internettique.
Cette ancienne version du blog a vécu de manière chaotique, à coup de périodes d’abondance en billets (parfois très courts), et de disettes ponctuées de «Je devrais me remettre à écrire ici».
Et puis, remontant toujours plus loin dans le temps, je suis tombé sur un lien conduisant à une existence rédactionnelle antérieure à ma découverte de Wordpress.
J’avais complètement oublié que je bloguais déjà avant. Longtemps avant, étant donné que le tout premier billet lisible sur la plateforme Blogger
date du 30 juin 2004 ! À l’heure où je tapote ceci, je suis blogueur depuis plus de 16 ans…
C’est vertigineux.
J’ai donc replongé dans un passé fait de trous de mémoire. J’ai revécu mon accrochage avec ma Twingo, mon lumbago qui fut une des prémices ignorées à ma hernie discale des années plus tard, à mes atermoiements quand ma compagne ne se connectait pas au chat pour passer du temps virtuel avec elle, etc.
Je me suis rendu compte, dans le même temps, que ma production était, pour l’époque, abondante2. Bien plus que les mois, les années qui ont suivi, lorsque le blog est passé sur Wordpress, puis que l’ensemble a muté petit à petit, d’un petit blog intimiste à une grosse usine, pleine de plug-ins, d’effets, de réseaux et d’autres sucreries inutiles.
En d’autres termes, c’était le bon temps.
Il ne me faut plus que le déclic pour revenir à une habitude d’écriture raisonnable et praticable.
Durant la dizaine de jours passés à Nantes, Dimitri et moi nous avons beaucoup discuté réseaux sociaux, hygiène numérique et outils sympas.
Mais c’est grâce à ces conversations débridées, ces bières nantaises plutôt sympas et ces kilomètres à pied auxquels je ne m’attendais pas que j’ai pris conscience de quelque chose.
Et puis, au détour d’une conversation, Poirpom et Dimitri ont parlé de l’intégration de liens sociaux dans leurs plateformes de blog respectives3. Ça m’a fait réaliser quelque chose ; je ne m’étais même pas rendu compte, ni préoccupé que Blot, nativement, ne proposait –à l’instar de tout gros moteur de blog à la Wordpress– aucun moyen natif d’ajouter du «partager sur les réseaux» ni de système de commentaires ou de votes.
Et, surtout, j’ai réalisé que je n’en voulais pas !
Excuse-moi, auguste lecteur, qui que tu sois. Mais je ne désire pas que tu interagisses directement avec ma prose. Il y a encore beaucoup de moyens de me contacter, mais ce blog n’en fait plus partie.
Et cette idée m’a rendu bizarrement serein.
Je crois avoir compris ce qui m’importait dans l’écriture d’un blog.
J’ai essayé d’écrire pour être lu à travers ce blog. J’ai essayé d’en faire un outil de promotion pour mes productions personnelles, puis mes productions professionnelles. J’ai essayé de le faire vivre au travers des commentaires, des réseaux sociaux.
Même la newsletter a été une tentative dans ce sens.
Alors qu’en fait, en combinant tout ce que je viens de raconter, je me suis rendu compte que le plaisir, l’impulsion d’écrire ici venait simplement de pouvoir me relire quand bon me chante, oublier les bêtises posées ici pour les retrouver plus tard.
Ce blog reprend donc sa fonction première ; un réceptacle (filtré, tout de même) de mes petits fragments de vie. Rien d’autre.
Et, je n’attends rien en retour. Et c’est, finalement, le plus important.