Des flashes reviennent parfois de mon enfance. Je me souviens de moments fugaces des cours de récré de ma primaire. Je devine sans voir réellement les copains et les ennemis de ces années-là. Mes souvenirs sont confus et obscures, ne remontant que par sensations ou phrases tronquées. Pas de visage, que les lieux (que je n’ai pas reconnus lorsque j’y suis retourné il y a quelques années).
Et je me demande toujours… que sont-ils devenu ?
Toutes les hypothèses sont possibles à vrai dire. Je me dis que la plupart doivent maintenant être mariés, parents. Le petit turbulent grossier, mal élevé et bagarreur qui me terrorisait, est-il devenu flic ou truand ? S’est-il rangé, a fait de longues études et travaille dans un laboratoire de recherche ? Ou s’est-il tué au volant d’une grosse Golf un soir de beuverie, écrasé contre une pile de pont ?
Certain me manquent. Je n’ai pas retenu beaucoup de noms, mais je me souviens de deux filles, deux copines (j’étais surtout avec les filles en ce temps-là… je ne sais pas si c’est pour cela que j’ai eu le plus grand mal à les aborder quand fut venu l’âge de s’y intéresser vraiment). Elles s’appelaient Cécile Delorme et Nadia Pleybert.
Je rêve qu’un jour je puisse de nouveau entrer en contact avec elles. Elles n’ont jamais quitté mes souvenirs.
Je prend même le risque de penser qu’on ne puisse plus du tout avoir d’atome crochu. Rien en commun. Ne plus les retrouver telles qu’elles restent dans mes souvenirs (le contraire serait charmant mais effrayant). C’est tout à fait probable, mais je voudrais pouvoir risquer cette déconvenue.
Là, je devrais terminer sur une citation philosophique ou spirituelle sur le temps qui s’enfuie, emportant avec lui les souvenirs de nos enfances passées, mais j’ai non seulement pas de mémoire mais je n’ai pas assez bûché mes classiques. Je me permettrai donc uniquement de m’auto-citer, sachant qu’il y ait de fortes chances que je paraphrase un auteur plus connu que moi :
« A mesure que les heures passent plus pesant se fait le temps qui s’enfuit, emportant avec lui les souvenirs de nos enfances passées. »
C’est beau, hein ?