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Depuis que je suis revenu de Nantes j’ai attaqué la lecture de l’étrange Maison des feuilles de Mark Z. Danielewski (ed. Denoel), qui est au roman ce qu’est Chris Ware à la bédé, au moins du point de vue narratif1.

Je vous avoue que je pense mettre plus de temps qu’à l’ordinaire pour le lire ; plus on avance dans la déstructuration de la mise en page, plus c’est laborieux à lire.

Logique ? Faites moins les malins, allez le lire en entier, oui, même les notes de bas de page2 et on en reparle après, ok ?

Non mais.

  1. Ça, ça fait un.

Du coup, pour soulager un peu, j’ai lu très vite Moi, Cthulhu de Neil Gaiman (ed. La clé d’argent, 44 petites pages) et Drame de troll de Terry Pratchett (25 pages) nouvelle publiée et offerte par l’Atalante quand j’ai été y faire mon pèlerinage et que je me suis présenté à la caisse avec La longue terre (du même, accompagné de Stephen Baxter) sous le bras et deux cartes postales de Plonk & Replonk entre les dents.

Mais, trop vite lus, trop de pas assez, j’ai commencé à caresser sa tranche, puis sa couverture, je lui ai délicatement écarté le bandeau, il a légèrement entrouvert ses premières pages et, ni une ni deux, sans qu’on s’en rende compte et j’avais déjà attaqué la préface de World War Z de Max Brooks (ed. Orbit, intégrale comprenant le roman, le guide de survie et 4 nouvelles inédites)3.

Auparavant j’avais fait une brève et vague tentative avec Flatland de Edwin A. Abbott (ed. Zones Sensibles) mais sa trop grande promiscuité de thème et de maquettage avec La Maison m’y a fait renoncer pour le moment.

  1. N’empêche, et de deux.

« Jamais d’œufs sans roi ! » disait un Louis ou un Philippe (ou un composé des deux, va savoir) devant une plâtrée d’omelette aux oeufs.

J’ai une demi-tonne de bouquins papier prête à dégringoler de ma table de chevet, mais vous croyez que je m’en contenterai ? C’est sans compter la demi-tonne d’ePubs tankée dans ma liseuse.

Alors, parmi tout ces livrels4 en attente, et entre deux Bradeburiennes5, lequel allais-je attaquer ?

Étant donné le sujet du livrel en question, c’est finalement plutôt lui qui m’a attaqué : Mon donjon,  mon dragon de Lilian Peschet (ed. Walrus). Manifeste en forme de roman (ou l’inverse6) de la geek way of life. Si vous ajoutez à cela la couverture qui me titille le Zelda de mes années de collège et des situations professionnelles qu’on croirait copi-collées de ma propre expérience et narrées avec l’humour de monsieur Peschet, j’ai tout pour passer un bon moment.

  1. Donc, trois. Et paf.

Tout ça pour dire quoi ?

Bon, en premier lieu pour me la péter quant à la quantité indécente de bons bouquins qui m’attendent. Ça, c’est pour moi, c’est cadeau, ça me fait plaisir.

Ensuite pour dire que ça en étonne toujours plus d’un quand je dis que je lis deux livres en même temps. En fait ma moyenne est plutôt de trois. Et sans confusion. Et j’adore ça !

Enfin, pour revenir au cas Lilian Peschet, que je découvre7, c’est encore un exemple typique d’amour-haine.

J’ai pour habitude pas si vieille (presque une dizaine d’années) de détester les gens que j’admire. Ça a commencé avec Joan Sfar, qui réussi presque8 tout ce qu’il fait.

Plus récemment j’ai aimé commencer à détester Julien Jomunsimoneil pour les mêmes raisons, avec la valeur ajoutée qu’il m’avait fait des compliments sur mes propres textes et invité à participer au très secret projet Radius9.

Et puis, par l’intermédiaire de Natalia Arribas (et par la magie blanche de Twitter) vlatipas que Lilian Peschet se met à me suivre et va même, cet outrecuistrant godelureau, jusqu’à me dire qu’il a bien aimé un de mes textes.

À moi.

Lilian. Peschet.

Aimer. Un texte.

À moi…

Non, mais vous vous rendez compte ?

Alors, je le dit ici, solennellement : à l’instar de Sheldon Cooper, je suis fier d’ajouter Lilian Peschet à ma courte liste des gens que je déteste aimer (ou l’inverse). Il y sera en bonne compagnie, avec des gens qu’il connaît déjà, par exemple entre autres Olivier Gechter ou Jacques Fuentealba.

Et, c’est tout ce que j’avais à dire.


  1. Ok, ok, ils sont également tout les deux bons à enfermer. Enfin, non. Pour une fois qu’on peut se régaler de tels délires…↩︎

  2. Qui font parfois un chapitre entier à elles seules.↩︎

  3. Note du futur : comme tout ce qui touche aux zombies en ce qui me concerne, m’est tombé des mains.↩︎

  4. Note du futur : Sans dec ? J’ai vraiment utilisé cette monstruosité de mot ???↩︎

  5. Bach avait ses Brandebourgeoises, Neil Jomunsi a ses Bradeburiennes, c’est comme ça.↩︎

  6. Ou j’ai tout rien compris, ce qui est possible. On néglige trop souvent la troisième voie.↩︎

  7. J’ai quand même son livrel-dont-vous-êtes-la-victime Plongée sur Rlie’h (ed. Walrus) mais c’est pas pareil et j’y meurt tout le temps ça m’énerve.↩︎

  8. Son Journal de la Croisette et son Petit Prince sont tout juste oubliables.↩︎

  9. Note du futur : Projet qui s’est terminé façon Challenger, et qui fait que je ne lui parle plus.↩︎

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