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L’éclat de Coquille — Mai, tome 1

Un cul de tortue, parce que pourquoi pasUn cul de tortue, parce que pourquoi pas

Encore et toujours Le Machin à 3 Trucs

Hé oui. Faut dire que ça nous occupe pas mal en ce moment. Surtout que là où la série Netflixienne raconte 1 livre ¾ en huit épisodes de 45 minutes environs, la version de l’Empire Céleste reste fidèle au seul premier tome et le raconte en… 30 épisodes de 45 minutes également.

Du coup, même si on passe sur les schismes culturels et l’inégalité de traitement des effets spéciaux, forcément la version chinoise se permet bien plus largement de raconter son histoire tout à fait correctement.

Je reste toujours sceptique sur l’intérêt global du récit. Mais, au moins et à contrario de son pendant américain, il se passe deux choses :

  1. On comprend bien mieux les enjeux pour chaque personnage1. Ça les rend infiniment plus charismatiques et humains.
  2. On a bizarrement l’impression agréable de ne pas être pris pour des cons bas du front. Et ça, ça n’a pas de prix.

Du coup, soyons francs ; ce n’est pas tout les jours qu’on découvre qu’une contrefaçon américaine est médiocre face à son original chinois.


Les tropes étranges de la mémoire

Je me suis fixé comme choses à faire en ce moment2 l’établissement d’une série de playlists Spotify/Nuclear des tops de chaque mois depuis 1980 à 1989.

Ce qui m’a fatalement fait retomber sur le top de décembre 1986 : The Final Countdown du groupe Europe3.

Forcément, tous les boomers/X du coin connaissent ce tube, bien entendu. Sauf que pour moi, il revêt une dimension supplémentaire. En effet, ceusses de ma génération se souviennent sans doute de cette étrange époque post-internet où pour se tenir au courant, il n’y avait pas grand-chose d’autre4 comme solution que de regarder la télé5 ou aller sur place prendre ses renseignements soi-même.

Donc, il m’arrivait fréquemment de passer rendre une visite impromptue au cinéma de ma ville d’alors, pour savoir ce qui passait d’intrigant sur le moment. Et, pour ce faire, nous n’avions que l’affiche du film, un résumé tiré d’un grand titre de la presse cinéma6 et, surtout, des photogrammes. C’est-à-dire des photos tirées du film7. Maintenant, on parlerait de captures d’écran, de screenshots, mais rappelez-vous que nous sommes en 1986, à une époque où internet porte encore des couches et Steve Jobs s’intéresse à l’image numérique en posant les bases de ce qui deviendra, presque 10 ans plus tard, la société Pixar8. Et moi, j’ai 12 ans.

Au moment où je déambule dans le hall du cinéma, Europe fait un carton avec son tube planétaire. Forcément, je l’ai en tête quand je regarde les titres à l’affiche à ce moment-là. Et, parmi ces titres se trouve quelque chose d’étrange et intrigant : The Vindicator.

Portrait du fameux Vindicator…Portrait du fameux Vindicator…

Sur le moment, même avec le succinct résumé du film, je ne sais pas ce que je suis en train de regarder. Des photos d’un pseudo-film de science-fiction, avec notamment le gros plan du visage d’un homme en armure hi-tech dont certaines parties transparentes laissent voir sa mâchoire et son cerveau à nu.

L’image en question, qui peut être choquante

Ce qui se passe alors, dans ma petite tête de préado en cours de mûrissement, c’est qu’un circuit de neurones effectue les opérations suivantes :

_The final Countdown_ + _Vindicator_ → Gravé dans la mémoire à vie

Voilà, c’est fait, stupidement. Pour moi, désormais, quelques notes du tube d’Europe projettent automatiquement cette image de ce visage hi-tech gore. C’est con, hein ?

Et qu’en est-il de ce Vindicator9 ? En fait, c’est un film un peu étonnant, que j’ai fini par voir il y a quatre ou cinq ans de cela. L’histoire est la suivante :

L’officier de police James Murphy est laissé pour mort après une fusillade. Il devient alors le parfait cobaye pour la création d’une nouvelle arme, un policier hybride mi-homme, mi-robot.

Oups, pardon. Je me trompe de film.

Carl Lehman, scientifique travaillant sur un projet secret, est assassiné par ses employeurs. Cobaye idéal dudit projet, il est ramené à la vie sous la forme d’un robot de guerre programmé pour détruire et tuer.

Car, oui, on est très proche du pitch de Robocop. Et j’ai cru un bon moment qu’il s’agissait d’un bis peu inspiré et surfant sur la vague du succès du film de Verhoeven. Or, que nenni, Vindicator est sorti un an avant Robocop. Rigolo, non ?

La bande-annonce du « machin »

Bon, ça reste un petit film de S.F. assez moyen et peu mémorable. Même Nanarland a refusé de le chroniquer en en disant presque du bien.

Mais, pour moi, le film Vindicator qui n’existe que dans mon esprit aura toujours pour bande originale The Final Countdown. Et j’ai appris à vivre avec cette fausse vérité personnelle.


Photosphères & cyberfun

J’ai récemment changé de smartphone. Je suis passé d’un Redmi T8 gavé à l’extrême d’obsolescence programmée à un Pixel 6 reconditionné10. Outre que je suis très content de mon achat, j’ai découvert récemment les options rigolotes de l’appareil photo.

Il y a plusieurs modes de prises de vues panoramiques. Le classique panorama horizontal, l’intriguant panorama vertical11, la très longue à faire, mais très rigolote vue à 360°.

Et puis, il y a aussi la photosphère. C’est une vue anamorphosée à 180°. La réaliser nécessite de prendre 37 clichés guidés par un repérage dans l’espace.

Une photosphère en cours de réalisationUne photosphère en cours de réalisation

Cela donne un cliché sphérique, comme pris par un objectif ultra fish-eye. Et j’adore l’effet produit.

Exemple de photosphère sympaExemple de photosphère sympa

Bref, je m’amuse bien. Et si jamais vous suivez de près ou de loin mon Instagram12, je ne poste presque que cela en ce moment.


Allez, on se quitte ici, on se retrouve là-bas.



  1. Et le fait que le personnage principal n’ait pas été découpé à la tronçonneuse en plusieurs archétypes frôlant le ridicule est quand même un gros atout.↩︎

  2. Bien entendu, je n’ai que ça à faire…↩︎

  3. Un de ces innombrables groupes connus pour un seul titre.↩︎

  4. 36—15 paye ta facture Minitel…↩︎

  5. L’époque où 6 chaînes, c’était le summum.↩︎

  6.  Il s’agissait souvent de Télérama. Que j’ai appris au fil du temps à détester.↩︎

  7. Ce qui, quelques années plus tard, m’a fait aller voir l’étrange et plutôt chouette Kafka de Steven Sodelberg.↩︎

  8.  Non, je ne déconne pas.↩︎

  9. Qu’on pourra aussi trouver sous le titre alternatif très inspiré de « Frankenstein 2000 »↩︎

  10. Récupéré en promo « comme neuf » sur Backmarket.↩︎

  11. Je ne l’ai testé qu’une fois. Je ne pige pas trop l’intérêt.↩︎

  12. Alors qu’il n’y a aucune raison de le faire.↩︎

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