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Antisocial je perd machin tout ça

Quand on me connaît, on peut être amené à se demander si je ne cherche pas tout simplement à fuir toute réunion sociale quelle qu’elle soit ; bistro d’après boulot, pendaison de crémaillère, ciné, apéro quelconque ou partouze bon enfant.

C’est pas faux. Mais je peux m’expliquer. Je peux ? Je m’en fous, je le fais quand même.

Au début, on va parler de timidité. J’ai toujours eu énormément de difficultés à aller vers les autres. A tel point qu’il fallait que ce soit ma propre mère qui appelle mes copains si je voulais les inviter à la maison. J’avais une trouille humide et froide d’avoir au bout du fil quelqu’un que je ne connaissais pas.

Ca ne s’est pas amélioré avec l’âge puisque après, une fois seul à Paris, il m’était par exemple totalement inconcevable d’appeler pour commander une pizza. Et le fait que j’étais tellement fauché que je n’aurai pas pu la payer n’y était pour rien dans l’affaire. Les années passant, je me suis affirmé, j’ai mûri… bon, disons que j’ai vieilli, mais mon problème relationnel n’a pas tellement changé. J’ai le contact direct facile, mais je suis toujours une nouille tiède au téléphone (demandez à ma Puce), ce qui –prenant sur moi- n’a pas eu beaucoup d’incidence sur mes qualités professionnelles. Y’a peut-être une explication, mais on verra ça une autre fois.

Mais je continue à décliner systématiquement toute invitation à une activité sociale. Les dernières en date : faire du foot « pour de rire » en corpo à la Caisse ou la pendaison de crémaillère de Martre.

Et pourtant, au fond de moi, je sais que j’aurai sûrement aimé participer à ces deux trucs, de même que tous les autres évènements auxquels j’ai répondu un « Non, désolé » un peu timide et pathétiquement pas très franc.

Pourquoi ?

Je n’ai pas la réponse, mais j’ai cerné un élément d’un début de tentative d’embryon d’élément de réponse. Ouaip.

Je prend beaucoup de précaution, parce que tout simplement ça ne tient pas la logique. Mais bon, ca vaut toujours le coup d’être développé, hein ? Non ? M’en fout, je le fais quand même. Bref. Tout ça c’est la faute de ma Crou. Ma Puce. Mon Amour. Ma n’Aze.

Je sais, ça paraît facile comme ça de rejeter la faute sur quelqu’un qui est même pas au courant que je parle d’elle. Mais voilà la conclusion à laquelle je suis arrivé, bien assi au fond d’un quelconque véhicule, parce que voyez-vous, cette note a au moins été rédigée en trois fois à différents endroits.

Or donc, ce que je voulais dire, c’est que je pense avoir été inconsciemment jaloux et frustré d’avoir à côtoyer des gens –si sympa soient-ils- qui avaient une vie de couple –et par extension une vie sociale, à l’époque où j’étais tout seul. Quitte à se sentir seul, autant y aller à fond. C’était pour moi des activités qu’il fallait partager.

Heureusement j’ai rencontré mon amour. Malheureusement elle est loin de moi (de mes yeux, du cœur, etc…) et en attendant que je va, que je cours, que je vole à sa rencontre pour ne plus repartir, je vis avec son amour mais sans elle.

Hé ben pour les activités sociales, c’est pire. Con hein ? Mais savoir que je pourrais prendre du plaisir à aller faire un tour chez des amis avec elle (sous réserve que ça la branche, je suis pas sadique non plus) mais que je devrais y aller sans elle, tout seul, c’est une double torture morale pour moi.

Enfin, voilà. Pour résumer, tout célibataire c’est chiant, tout seul par la force des choses, c’est douloureux.

Alors merde, je reste devant mon ordi, la fenêtre du tchate ouverte, le message « en attente de sa Croucrou » calé bien visible, à attendre le « priloulit ! » mignon qui signale qu’elle s’est connecté. Et j’attend avec impatience notre prochaine rencontre.

Et pour tout vous dire, je rédige ceci sur mon vieux tacot orange dans le train qui m’amène tranquillement (et avec 1/2 heure de retard, merci la Sneuf) dans le beau pays de ma Douce. Bonne nuit à tous, et très certainement à l’année prochaine si tout n’a pas sauté d’ici là.

Dans les épisodes précédents… Hi-tech Minitel Paris, dimanche 11
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