Ce petit billet fait suite à ce précédent billet, où je narrais mon deuxième déboire mécanique sérieux après une sortie pédalesque.
Que s’est-il passé entre-temps ? Petit rappel des options devant lesquelles je t’avais laissé pantelant, cher lectorat :
- Tenter à nouveau de déloger ce caillot mécanique, en espérant ne pas trop endommager quelque chose pour espérer pédaler à nouveau.
- Amener la carcasse à l’atelier Penthatlon©® pour les laisser se débrouiller avec.
- Racheter un pédalier et une chaîne, et remplacer le tout moi-même.
Il y avait un autre chemin, une quatrième option…
On m’a fait découvrir l’existence d’une association pour la promotion du vélo, nommée Adava. Celle-ci, outre plein d’activités découvertes, apprentissage, etc. propose également l’accès à un atelier participatif.
Le principe est simple et –pour moi– génial : on ne vient pas faire réparer son vélo dans cet atelier. On apporte son vélo, ses soucis, ses questions et un bénévole vous explique comment faire. Bref, on ne fait pas réparer ou entretenir sa bécane, on apprend à le faire soi-même. Et ça, j’adore.
Donc, un début d’après-midi, ayant vérifié les horaires d’ouverture de l’atelier d’Aix, j’ai chargé ma mule boiteuse dans le coffre de la bétaillère, et je suis passé jeter un œil à l’atelier.
Super accueil, bien qu’un peu frénétique, la raison étant un moment d’affluence au moment où un seul bénévole était présent. Le pauvre courrait partout.
J’ai donc discuté un moment avec la gentille dame de l’accueil, le temps qu’elle m’explique comment fonctionnaient l’adhésion et l’atelier. Elle m’a tout de même précisé que comme je n’étais pas encore adhérent1, je n’aurais pas l’occasion de faire joujou avec les outils ce soir-là.
Néanmoins, le bénévole, passant en coup de vent, me demande tout de même ce qui m’amène. Je lui explique brièvement la catastrophe majeure qui est mon fardeau du moment.
— Mais, t’as quand même amené ton vélo ?
— Oui, il est dans le coffre.
— Ben ramène-le, on va quand même jeter un coup d’œil…
Ok. Je ramène la bécane, et je la stocke devant l’entrée2. Après moult minutes à passer donner un conseil à chacun, le bénévole revient vers moi et s’agenouille devant ma mule.
Tandis que je renarre en version Reader’s Digest à quel point j’ai réussi la fusion froide de la chaîne et du plateau, il attrape une pédale et donne deux petits coups secs de pédalier vers l’arrière. J’entends un cling-kloïng puis le cliquetis délicieux de la roue libre. La chaîne tournait sans à-coups et sans problèmes. Et moi, je regardais ça avec des yeux cons ronds, ma dernière phrase en suspens.
À deux, puis tout seul, après avoir passé plus d’une heure à tenter tous les coups bas et violents pour décrocher cette ███████ de chaine, le brave type de l’Adava l’avait libérée sans effort en moins de 10 secondes.
Comment vous dire ?
Bref, je suis reparti avec un vélo fonctionnel, tout content.
Il s’est laissé couler quelques jours avant que je reprenne le guidon, pour différentes raisons, toutes plus nulles les unes que les autres. Mais, je me suis finalement décidé3 à refaire un petit tour. Pas bien grand, une quinzaine de kilomètres ; une ballade tranquille le long du canal.
Rien de spécial, plutôt cool, et pour moi le début d’une nouvelle série.
Puis, trois semaines après (hum…), à nouveau cette envie de sauter en selle et tracer ma fine route entre les graviers du coin.
Las, 400 mètres après le point de départ, demi-tour penaud : pneu avant à plat.
C’est, pour tout dire, le pneu que j’avais changé après le retour du Viêt-nam. J’étais un petit poil agacé par cet acharnement.
Néanmoins, j’ai démonté la roue, déjanté la chambre à air, fait trempette, vu le petit poinçon duquel s’échappait de paresseuses bulles d’air, séché le tout, frotté au petit papier de verre la zone et appliqué un pansement Hello Kitty dessus, en terminant par un bisou prophylactique. Puis j’ai laissé le tout tranquille, histoire que la colle colle.
Ce matin, j’ai vérifié que la rustine tienne bien4, j’ai soigneusement essuyé jante et intérieur du pneu, rejanté le tout, gonflé le pneu5, réinstallé la roue, refermé les mâchoires des freins.
Et puis tant qu’à faire, je me suis attaqué au problème du frein arrière ; depuis le changement des patins de frein, il était très mou. Oh, il freinait suffisamment, mais la course de la poignée était trop grande, c’était très désagréable (et je sais que ça n’est pas censé être comme ça).
Sauf que, encore une fois, je me suis retrouvé comme une perdrix devant un katana. Je ne comprends rien aux réglages de tension des câbles sur un vélo. Bon. Soit je laisse tomber et j’attends l’occasion d’aller payer mon écot à l’Adava et passer un moment à l’atelier, soit je trouve moi-même.
Et j’ai trouvé. C’est con, hein, mais l’explication la plus claire n’est certainement pas dans les tutos made in du site © Décaphlon, mais sur l’excellent (bien que bordélique) WikiHow.
WikiHow : Comment régler les freins d’un vélo
C’est tout con, mais j’ai réussi en un tour de clé Allen. Du coup, potentiellement, j’ai un vélo en état de marche. J’ai été faire 30 secondes de tour de quartier pour tester le tout, et… ça a l’air de tenir6.
J’ai presque eu l’impulsion d’aller faire un vrai tour sérieux, mais en revenant vers le portail de la maison, j’ai entendu les flatulences sèches des connaux à fusils dans le lointain.
Sans aucune envie de croiser des gens qui tirent parce qu’ils sont éblouis ou « au dessus de la route, c’est sans danger, je tire pas sur la route », j’ai renoncé… pour le moment.
Bref, de toute manière il faudra que j’amène le vélo à l’atelier de l’Adava, parce qu’il a besoin que j’apprenne à l’entretenir correctement.
Donc… suite au prochain épisode !
J’étais dans des dispositions financières compliquées et très basses à ce moment là, au point que je n’avais pas du tout de quoi acquitter de la cotisation, si ridicule est-elle.↩︎
Le reste du local –déjà pas très grand— avait continué de se remplir entretemps.↩︎
Sous une impulsion extérieure un poil culpabilisante, mais ça a le mérite de marcher…↩︎
Ça a l’air de tenir…↩︎
Ça a l’air de tenir…↩︎
Ça a l’air de tenir…↩︎