Je suis un grand garçon qui sait affirmer et assurer ses affirmations. Même si elles peuvent sembler blessantes et absurdes pour le plus grand nombre.
Ce matin, en écoutant la radio1, une grande évidence gustative m’a frappée. Par derrière, en lâche, alors que je me gelais les mains à faire la vaisselle2 3. L’invité de je-ne-sais-plus-quelle-émission qui passait à ce moment là était le directeur de l’I.N.A. venu parler entres autres du site I.N.A. Chansons4.
Comme de bien entendu5, on lui a demandé de choisir des chansons pour illustrer l’émission. La dernière fut La Quête de Jacques Brel. Donc, j’ai écouté Brel.
Brel. Le belge. Grand, brun, pas beau. Une voix forte, pleine d’effets de glotte, tout ça. Vous voyez qui ?
Alors il est temps que je vous saisisse d’effroi par ma révélation scandaleuse :
C’est fait. J’ai fait mon coming-out. Maintenant je peux me lâcher dans les grandes longueurs. Rhaaa lovely.
Brel chante. Enfin, il chante… Il brèle. Voilà, en fait je trouve qu’on peut lui emprunter son nom pour qualifier une certaine façon de déclamer baveusement de la polésie musicale. Bréler. Allez, je vous la sert :
BRELER
[brɛle]
v.tr. : Chanter, crier, hurler, postillonner de manière à faire penser à Jacques Brel.
Ex: Windows me fait bréler (Vincent devant un plantage).
Bref.
Brel a sans doute été le fer de lance d’un mouvement musical à l’époque. Sans doute, sans doute. Mais maintenant je ne peux que faire face à ma propre réalité, ma propre perception en ce qui concerne ce chanteur; c’est chiant à écouter. On croirait presque entendre une mauvaise parodie de vieilles chansons du début du siècle.
Ça chevrote, ca tonne, ça se complet dans des effets de style, des effets de bouche absolument indigestes. Et ces pauses en plein milieu de mots, juste pour les app— … —puyer plus, n’est-ce pas tout simplement fatiguant à entendre ?
Brel qui chante, c’est un peu comme le brame du cerf. Certain trouvent ça beau et passent chaque année à guetter cet évènement majestueux. Si vous vous demandez quel rapport il y a entre les deux, je peux simplement répondre que pour moi, les deux sons sont les même.
Bon, n’allez pas non plus croire que je veux systématiquement taper sur Brel. C’est déjà pas joli de taper sur des vieux sans défense, à plus forte raison quand ils sont à terre. C’était sans doute un magnifique artiste, et certaines de ses chansons (Amsterdam, les Vieux…) si elles n’avaient pas été abusivement diffusées à outrance resteraient encore dans ma mémoire comme des chefs-d’oeuvre.
Mais bon. Faut simplement dire ce qui est : je peux pas écouter Brel.
La semaine prochaine, je vous parlerai de Claude «Clocloche» François, l’asticot permanenté qui même mort, enterré6 depuis longtemps continue à nous gonfler lors des soirées mariage & camping. Le cuistre.
France Inter, ça aussi j’assume.↩︎
Oui, on peut faire la vaisselle à l’eau chaude et avoir les mains glacées, je vous jure.↩︎
Oui, je fais la vaisselle le dimanche matin à 9 heures, et j’assume, ça aussi.↩︎
C’est comme Rire & Chanson, sans les rires.↩︎
Dit la formule consacrée.↩︎
Et sans doute composté.↩︎