La Scribulerie

Jeu n°1 —

Décrire une scène ou un événement, mais uniquement par les sons.

La pièce est silencieuse, si ce n’est un tic-tac lénifiant quelque part dans l’appartement, et le ronronnement proche du bruit blanc d’un ventilateur d’ordinateur.

Un profond soupir, des doigts qui craquent. Puis une pluie de cliquetis mécaniques, en un staccato aléatoire, qui dure de longues secondes, qui s’étirent en interminables minutes.

Suivent une poignée de secondes suspendues. Un autre type de clic, plus sec, plus nerveux.

Le silence, perturbé par le ronron électrique et le tic-tac étouffé, s’installe de nouveau.

Un ting. Une notification claire et numérique. Un nouveau soupir. Le mouvement provoque le craquement d’articulations pas assez sollicitées. Le claquement mécanique d’un interrupteur convoque un silence encore plus présent ; le ronronnement du ventilateur s’est tu. Des pas feutrés, une porte qui se referme.

Et, vraiment, le silence de la nuit.

Jeu n°2 —

Il faut Faire parler un animal comme un humain, en tentant de faire deviner de quel animal il s’agit aux autres.

— Bon. On y va ?
— Oh, oui ! Allez ! Allez !
— Oh, calme-toi ! On va juste dehors.
— Mais c’est super !
— Si tu veux. Tu vas t’habiller ?
— Oh oui ! Je vais m’habiller ! Mais je sais pas comment faire.
— Tu en mets de la mauvaise volonté.
— J’y arrive pas, je te dis. Et puis j’aime bien quand c’est toi qui le fais.
— Ben voyons. Bon, tu es prêt !
— Oh, oui ! Allez ! Allez !
— Putain, mais calme-toi, enfin ! On dirait que tu prends des trucs…
— Prendre des trucs ? Où ça ? Où ça ?
— Oh, tu me fatigues… T’es prêt ?
— Oui, oui, oui !
— Allez passe devant, je te rejoins.
— Et on va où ?
— Oh là là, mais comme tous les jours, enfin ! On va au parc.
— Ah, oui, le parc ! J’adore ! J’adore !
— Mais oui, allez. Arrête de sauter partout, c’est n’importe quoi.
— Oui, mais je suis tellement content…
— Comme tous les soirs. Allez, prends ta balle et on y va.
— Gnmmmbaballe !…

Jeu n°3 —

On tire (virtuellement) cinq cartes sujets (une par catégorie) et une carte de fin d’histoire dans le set Science-Fiction des Univers à la Carte. Ensuite, on écrit une courte histoire mettant en scène au moins trois de ces éléments et dont la fin est celle donné sur la carte.

Vincent a reçu les cartes suivantes :

Personnage : Des jumeaux — Aspect : Anomalie Temporelle — Objet : Des plans secrets Lieu : Une cité sous-terraine — Événement : Un duel aux armes laser

Alors que les jumeaux galactiques avaient réussi grâce à la rébellion qu’ils avaient rejointe à récupérer les plans secrets de la base sous-terraine de la Prépotence, et avoir fait exploser une station spatiale en forme de boule de billard, ils parvinrent à confronter le grand Prépotent, figure mystérieuse et maléfique.

Alors que le jumeau dégainait son épée laser pour provoquer en duel la sinistre figure, celle-ci leva une main et déclara :

— Arrêtez, ça suffit ! Vous allez trop loin dans la violation de copyright !
— Quoi ? J’ai rien compris.

Rejetant son capuchon en arrière, le prépotent dévoila une figure ronde, voire goitreuse, ornée d’une barbe grise, et portant des lunettes incongrues.

— Je parie que tu t’appelles Luc, c’est ça ? Et ta sœur c’est Lila ?
— Heu…
— Laissez tomber, je vais tout vous expliquer. Je m’appelle Georges…

Son ennemi juré lui avoua être son père, et il accepta de lui pardonner.