Raconter une histoire inspirée par trois dés Story Dice choisis ah hasard parmi les sets Fantasia et Heroes.
Les trois dés (15-09-2023)
Le clonage génétique, quel incroyable progrès ! Un progrès que le commun des mortels croyait inaccessible à cause d’une technologie balbutiante. En réalité et dans le plus grand secret, ses merveilles bénéficiaient déjà aux plus grandes fortunes de la planète. Se clonant à foison pour être à plusieurs endroits simultanément, pour défier la maladie et la mort, ces applications finirent par conduire à des déviances extrêmes, comme ces incroyables self-orgies.
Lorsque l’information fuita, ce fut l’apocalypse. Les marchés s’effondrèrent, bientôt suivis par les fondations mêmes de la société. Finalement, de ces monstrueuses pratiques de clonage, le seul bénéfice qu’en tirèrent les survivants fut qu’ils n’allaient pas manquer de protéines.
Écrire un texte utilisant la synesthésie, et les mots suivants :
bleu
,amen
etpiano
Assis sur le tabouret du capitaine, je scrute l’horizon. Mes mains courent sur les touches comme des vagues en furies, rouleaux et ressacs propulsant mon piano de mer au gré de ma partition maritime. Au-dessus de ma tête, couvrant tout l’horizon, l’amer de nuages forme comme une autre mer inaccessible, cachant l’assourdissant bleu du ciel. Ma musique clapote et écume, et j’erre de ci, de là, ivre et sourd. Un jour, peut-être, entendrais-je la terre ferme faire taire mon piano. Enfin.
Écrire un texte de trois paragraphes. Le premier sera au passé, le second au présent et le troisième au futur.
La nuit des temps et l’aube de notre histoire se confondaient. Nous étions pourtant déjà là, valsant sur les prairies immaculées, chantant sur les sommets acérés d’un monde à peine né, nous enlaçant au-dessus d’abymes marins aux mystères inavoués.
À midi, je te retrouve parmi le monde, ni jeune ni âgé, au firmament de son histoire. Tu es la même, et nos danses, nos chants, nos embrassades aussi. Même s’ils sont maintenant assourdis par le tumulte qui nous noie.
La nuit des temps et le crépuscule de notre histoire vont finir par se confondre. Nos pas ralentiront, nos voix s’éteindront, nos accolades se figeront. Nous ne ferons plus qu’un, puis plus rien.
Un participant va choisir un livre dans les rayonnages de la librairie. On ouvre une page au hasard et choisit un passage. Les participants doivent s’en servir comme point de départ ou chute de leur texte.
Extrait de « Du thé pour les fantômes » de Chris Vuklisevic, éd. Denoël :
Je l’ai vue. J’étais là-haut, sur ma poutre. Je n’ai pas voulu la croire, mais j’ai décidé de partir quand même. (page 171)
— Oui, monsieur le constable. Elle était bief là. Non, j’ignorais qu’elle était recherchée. Je ne me mêle que rarement des histoires des humains. Comment ? Oui, vous avez sans doute raison, on pourrait débattre de la question de l’humanité des sorcières. Mais, encore une fois, je ne me préoccupe guère de ces questions-là. Oui, oui, j’y viens… Elle m’avait donc assuré pouvoir me fournir une véritable pierre de lune à un prix défiant toute concurrence. Mettez-vous à ma place, c’était vraiment tentant. Donc je lui ai demandé à la voir avant d’acheter, histoire de ne pas me faire arnaquer. Alors, oui, je l’ai vue. J’étais là-haut, sur ma poutre. Je n’ai pas voulu la croire, mais j’ai décidé de partir quand même. Pas envie de perdre bêtement de l’argent dans un vulgaire galet translucide. Comment vous dites ? Le témoignage d’un vampire n’est pas recevable ? Sale spéciste, va !