D’un mot valise inventé, une absurDéfinition, imaginer sa définition et la mettre en scène. Le mot :
Bibliologique
(adj.)
Je n’aime pas casser du pain béni sur le dos voûté de la religion, mais il faut admettre que ces cathos vont trop loin. Ils cherchent tout le temps à légitimer la croyance par d’hypothétiques recherches scientifiques. Ils ont même inventé un nouveau domaine de recherches appelé la bibliologie. Pourquoi pas, hein ? Chacun s’amuse comme il veut. Mais là, je trouve qu’ils ont été trop loin avec leur dernière « découverte », les midichloriens. Et maintenant, ils sont à la recherche d’un gamin doué en pilotage et qui serait l’élu. N’importe quoi…
On tire cinq cartes sujets (une par catégorie) et une carte de fin d’histoire du jeu « Il était une fois ». Ensuite, on écrit une courte histoire mettant en scène au moins trois de ces éléments et dont la fin est celle donné sur la carte.
Cartes tirées par Vincent
Chaque fois que sa majesté le roi traversait la ville pour se rendre au palais, lui et sa suite passaient devant une chaumière
délabrée. Sur le seuil se tenait assit un mendiant
. Le roi s’en offusquait à chaque fois, s’empourprant de colère à voir ce gueux jurer sur la magnifiscence de sa cité royale. Mais à chaque fois son conseiller, un vieil homme empli de sagesse
, parvenait à le calmer et lui faire oublier l’injure.
Cependant, un jour que le roi était de particulièrement mauvaise humeur, même la diplomatie de son éminence grise ne sut calmer son ire. Parvenant in extremis à ce que le roi ne fasse pas immédiatement exécuter le pauvre hère, il suggéra au roi de le soumettre à une épreuve
.
Le roi vint se placer devant le pauvre homme et lui déclara :
« Si tu peux me donner l’anneau
que mon père perdit il y a de cela tant d’années, je consentirai à te laisser vivre ici comme ça te chante, mécréant. Maintenant, va ! Part me chercher mon trésor ! »
L’homme, loin d’être impressionné, entra un instant dans sa masure avant d’en ressortir, pour poser dans la paume du roi une magnifique chevalière d’or.
« Mais… que… comment ? » balbutia le monarque médusé.
« Vous êtes bien couillon, mon roi. Vous ne reconnaissez même pas votre Grand Argentier, gardien de votre fortune. »
Alors, forcément, le roi lui fit grâce.
On compose un texte constitué de trois paragraphes. Les deux phrases qui articulent ces paragraphes sont données. Chacun écrit une première partie, puis donne, texte caché sa feuille à un autre participant. Sur celle qu’on a reçu, on écrit la deuxième partie, et on recommence les échanges, jusqu’à ce qu’on ait complété le troisième paragraphe. Les deux phrases en italique sont celles imposées pour cet exercice.
On sonna à la porte. Un homme au regard sombre et entièrement habillé de noir se dressait devant lui. « Un coli pour votre jeune frère. » Le paquet n’était pas carré. Il avait une forme suspecte et une odeur encore plus suspecte. Il le prit du bout des doigts après un long moment d’hésitation, mais l’homme en face de lui ne lui laissait pas le choix.
Il devait donc livrer cet étrange paquet à son destinataire légitime.
Sauf qu’une fois arrivé devant la maison de ce fou de Jack, ses deux chiens le poursuivirent et manquèrent de lui arracher une jambe. Il réussit à fuir malgré tout.
Après tout ce qu’il avait enduré pour parvenir à son but, il avait mérité de découvrir ce que renfermait le paquet.
Il hésita un instant. Après tout, son client avait été strict : il devait le livrer en mains propres. Il regarda ses mains, moites et qui auraient bien besoin d’un coup de savon. Autant pour les mains propres. Haussant les épaules, il déchira le scotch et déplia les rabats du paquet. Dedans, un amoncellement de flocons de polystyrène. Il farfouilla et toucha un objet rectangulaire. Il extirpa un téléphone portable. Aussitôt l’écran s’alluma. Un appel entrant. Il décrocha : « C’est toi, le chat ! ». Il reposa le paquet, et se mit à courir, évitant de regarder derrière lui.
Carine, Jérémy et Vincent
Il était postier depuis 50 ans. Mais, ce coli, là… Il était là depuis plus de deux siècles, avec une note indiquant « à livrer à cette adresse en 2023 ». Bon, 2023 c’était aujourd’hui.
Il devait donc livrer cet étrange paquet à son destinataire légitime.
Il n’avait pas un instant à perdre. Traverser la ville semblait une balade de santé, mais c’était sans compter l’armée de cyber-ninjas que le grand Zül avait lâché à ses trousses. Il devait également affronter le clan des amazones zombies, et les loup-garous nazis, parce que pourquoi pas ? Il était parvenu à semer tout ce petit monde en prenant la ligne 6 du métro, plutôt tranquille à cette heure. Assi dans la rame, il soupira.
Après tout ce qu’il avait enduré pour parvenir à son but, il avait mérité de découvrir ce que renfermait le paquet.
De ses mains délicates, il caresse le scotch qui l’entoure. Il rapproche son nez du carré cartonné, et hume pour mieux s’imprégner des odeurs dégagées. Tout le plaisir est là, dans l’attente. Lorsque ses mains délient la corde qui le ligotait, il frôle l’orgasme. Sous ses mains, le paquet s’est révélé. Il ouvre enfin ses yeux jusque là fermés, et admire le contenu dévoilé. Des figues. Ce sont des figues.
Heilani, Vincent et Timothy
Il avait besoin d’argent. La dèche totale, au point d’en arriver à dérouler ses clopes, imbiber le tabac et le manger en salade. Il était prêt à toutes les bassesses pour mettre du beurre dans ses Gauloises. Ça tombait bien, son pire ami, un homme sans scrupule ni beaucoup d’hygiène, avait une course à lui proposer ; un truc à livrer à l’autre bout de la ville.
Il devait donc livrer cet étrange paquet à son destinataire légitime.
S’armant de courage, il enfourcha son fidèle destrier et partit à la recherche du fameux propriétaire de cet étrange paquet. Trois épreuves l’attendaient. Les deux premières furent une véritable formalité ; affronter un dragon et résoudre l’énigme du sphynx. Mais la dernière… ne pas ouvrir le paquet.
Après tout ce qu’il avait enduré pour parvenir à son but, il avait mérité de découvrir ce que renfermait le paquet.
Pris de folie, il décida de l’ouvrir les yeux fermés. Il déchira l’emballage avec rage et enfonça sa tête dedans. Il se badigeonna de son contenu et, tout content, sorti dans la rue dégoulinant et puant de viscères de sa famille.
Vincent, Barbara et Carine