Un lancé de trois dés du set Original des Story Cubes.
Tirage du set Original des Story Cubes du 16/02/23
Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais rencontrés. Pourtant, leurs destinées ont été diamétralement opposées. Ainsi, quand le petit Jonas passa son enfance au sein d’une maison cossue, le pauvre Absalon naquit au pied d’un arbre, de parents sauvageons.
Les deux grandirent. Absalon parvint tant bien que mal à s’élever, seul, et à réussir sa vie. D’abord sous une tente faite de matériaux de récupérations, avant de profiter d’une circonstance opportune de vie qui le fit sortir de la misère. Il finit sa vie dans son manoir, riche et entouré.
De son côté, Jonas fit des choix de vie critiquables qui le firent dégringoler l’échelle sociale. Abandonné de tous, sans ressource, il vécut en ermite solitaire, s’éloignant de plus en plus de la société. Il s’endormit une dernière fois au pied d’un arbre durant une nuit d’hiver redoutable.
Alors, si on pouvait leur demander quel est le sens de la vie, nul doute que la réponse aurait de quoi faire perdre le nord à une boussole.
La chute de l’histoire est donné, il faut raconter ce qui y conduit.
Bob se retrouvait seul sur le strip de Vegas, en pleine nuit, sous une pluie battante. Il réfléchissait aux moyens de dépenser l’argent qu’il venait de gagner. Il fallait vite trouver une idée, car…
Il fallait vite trouver une idée, car… Non, vraiment, c’était tellement improbable !
D’abord à quoi ça rime, une voyante au milieu d’un casino ? Quelle drôle d’attraction ! Est-ce que ça fait partie d’une mise en scène ?
L’esprit de Bob passa un instant en mode paranoïa. Drôle de coïncidence, quand même. Il gagne un pactole de rêve, et tout de suite après il tombe sur cette vieille sorcière à moitié folle, qui lui fiche ses miquettes avec ses histoires d’avenir.
Bon. Faut le reconnaître, son numéro était au point. Surtout quand elle s’est mise à hurler comme un animal avant de s’évanouir devant tout le monde.
Et alors ? Et après ? Quoi faire de tout ce fric, tout de même ? Des filles ? Open-bar au champagne ? Bah… Bob n’a jamais eu trop d’imagination. Au point de ne pouvoir prendre les soi-disant prédictions de la sorcière au sérieux. Et puis, il n’a jamais aimé le champagne…
Pendant toutes ces réflexions, Bob était resté debout sur le trottoir du strip, rincé de pluie. Son regard fut alors attiré par un effet étrange. Son ombre ne cessait de grandir à vue d’œil. Intrigué, il se retourna pour contempler, bouche bée, l’astéroïde en fusion qui emplissait maintenant le ciel.
— Merde ! Alors c’était vrai ? La fin du Monde ? Là, tout de suite ?
La dernière pensée qui traversa l’esprit de Bob avant qu’il ne soit vaporisé avec le reste du continent fut :
— En y réfléchissant, j’aurais dû aller voir les filles…
D’un mot valise inventé, une absurDéfinition, imaginer sa définition et la mettre en scène. Le mot :
Péninsulte
(n.f.)
Nous débarquons du bus grillagé, en ligne, entravés de chaînes. Devant nous, le paysage désolé de cette langue de terre grise qui s’avance sur la mer grise, sur fond de ciel gris. Tout est gris, comme toute prison se doit de l’être.
Parmi mes compagnons, que des hommes, naturellement. Et nos matons ? Des valkyries en uniformes de garde-chiourme, armées de matraques et pour quelques-unes d’armes à feu.
Ce bagne, quelle tristesse…
Et tout ça pour quoi ? Parce qu’on est des hommes. Des mâles, des mecs. Et, qu’à un moment, on a fait une blague, une réflexion. Peut-être un geste mal placé, oublieux un instant fatidique du bonheur qu’était le nôtre de vivre dans une idéale société matriarcale.
On en est tous là, maintenant, mes compagnons de galère et moi-même. Au bagne, pour une poignée d’années, peut être une ou deux dizaines au pire. Tous coupables de péninsulte.
Commentaire : Ceci est une œuvre de fiction, ne reflétant pas la position de l’auteur.