|||

La Scribulerie

Jeu n°1 —

On compose un texte constitué de trois paragraphes. Les deux phrases qui articulent ces paragraphes sont données. Chacun écrit une première partie, puis donne, texte caché sa feuille à un autre participant. Sur celle qu’on a reçue, on écrit la deuxième partie, et on recommence les échanges, jusqu’à ce qu’on ait complété le troisième paragraphe. Les deux phrases en italique sont celles imposées pour cet exercice.


Dans l’arène d’Esperia, de nombreux guerriers venaient s’essayer à croiser l’épée pour devenir des mages-chevaliers. C’était l’occasion de divertir la population et d’animer les cités désertes durant les hivers glacés.

Un guerrier entra dans l’arène, déterminé à affronter son adversaire ; un célèbre mage qui espérait devenir chevalier dans les rangs du roi Héryde.

Mais, tandis que le champion priait ses divinités avant le début du combat, son ennemi murmurait des incantations et jura que le monde cesserait d’exister après sa victoire. Il était reconnu pour sa force, son sérieux et sa capacité à prédire l’avenir.

Le discours de son adversaire l’avait ébranlé. Et s’il avait raison, finalement ? Pendant ce temps-là, son interlocuteur se préparait à ne pas se laisser faire.

— Tu restes ? Me serais-je trompé sur ton compte ? Es-tu prêt à affronter ton destin, à accepter ta place, à me vaincre pour l’obtenir ? Es-tu prêt à sacrifier ta vie ?

Le prix à payer était immense. Était-il prêt à tout sacrifier pour cela ? Il fallait qu’il prenne une décision.

Son sang coulait contre son flanc, il sentait sa vie lui échapper. Il fallait réagir. Il décida de jouer son va-tout. Il prononça muettement l’incantation interdite.

Aussitôt, le paysage sembla basculer autour de lui. Ça avait marché ! Il gisait à terre. Devant lui, comme en miroir, son propre corps s’écroula, désormais blessé à mort. L’échange de corps avait fonctionné.

Il voulut en rire, mais un flot de sang jaillit de sa bouche. La douleur s’éveilla aussitôt, lui révélant la cruelle vérité : il avait, sans le savoir, déjà mortellement blessé son adversaire.

Texte composé par accident et par Noor, Victor-Pierre et Vincent.


L’inconnu se trouvait à l’endroit qu’il lui avait communiqué. Il n’avait jamais vu ce lieu, caché aux yeux de tous, loin des faubourgs les plus fréquentés. Il était prêt à régler ses comptes et exiger des réponses.

L’homme encapuchonné se retourna et l’invectiva :

— Alors, sûr de vous ? Tous les hommes de votre rang le sont. Mais je suis persuadé que c’est moi qui vais vous convaincre !

Il avait prononcé ceci avec une telle assurance…

Le discours de son adversaire l’avait ébranlé. Et s’il avait raison, finalement ? Pendant ce temps-là, son interlocuteur se préparait à ne pas se laisser faire.

Plongé dans des abîmes de réflexions psychologiques, il ne vit pas le coup venir. Son adversaire, qu’il croyait défait, remonta le bras en un éclair métallique, enfonçant une dague cruelle sous le défaut de sa cuirasse.

Il était perdu. À moins qu’il n’utilise son ultime atout : le sortilège interdit.

Le prix à payer était immense. Était-il prêt à tout sacrifier pour cela ? Il fallait qu’il prenne une décision.

Le regard perdu dans le vide, ses pensées se mélangèrent dans sa tête. Son corps se mit à bouger seul, comme animé par une force intérieure. Sa main vint chercher son arme qu’il dégaina à la vitesse de l’éclair.

Le coup partit si vite ; un nuage de fumée et ce fut terminé. Son adversaire s’écroula dans le sable, devant le saloon.

Texte composé par accident et par Marine, Vincent et Victor-Pierre.


Le choc des lames résonnait encore dans la vallée. Les deux armées agonisaient, mêlées sans plus de distinction d’uniformes ou d’oriflammes. Le prince dominait son adversaire, écroulé, épuisé et vaincu.

Reprenant son souffle, il toisa son vainqueur, et lui lança :

— Est-il vraiment triomphant, celui qui a sacrifié tous ses hommes à une victoire ?

Le discours de son adversaire l’avait ébranlé. Et s’il avait raison, finalement ? Pendant ce temps-là, son interlocuteur se préparait à ne pas se laisser faire.

Il essaya de ne pas rougir, sa diction étant si parfaite. Est-ce pour cela qu’il voulait lui donner raison ? Il fallait qu’il se reprenne. L’autre était à trois centimètres de son visage.

— Je… Arrête-toi, je ne veux pas te tabasser, t’inquiète.

Interloqué, l’autre s’arrêta.

— Quoi ? Mais qu’est-ce que tu fous là, alors ? Explique, et dépêche !

Le prix à payer était immense. Était-il prêt à tout sacrifier pour cela ? Il fallait qu’il prenne une décision.

— Je… je…

Les gens autour, attentifs à la scène, commencèrent à taper des pieds et des poings. S’il refusait, il était évident qu’il serait humilié à vie, d’office ! Il n’avait pas le choix.

— J’accepte !

Les deux zigotos assis se préparaient, stylos tendus. La tension était à son comble !

3… 2… 1…

Dans un fracas assourdissant, le sol se déroba sous leurs pieds à une vitesse affolante. Les deux débiles se retrouvèrent deux étages plus bas, entassés dans les décombres.

La foule riait !

— Excusez-moi, messieurs. J’ai un peu trop forcé sur la perceuse, avoua un moustachu.

Texte composé par accident et par Vincent, Clotilde et Vincent.


Jeu n°2 —

Fake News : Raconter un événement qui ne vous est jamais arrivé, mais de manière à ce que ce soit crédible.

Un jour qu’il était invité en dédicaces à la très regrettée Librairie de Provence, j’ai enfin eu l’occasion de rencontrer l’auteur Andreas Eschbach, que j’admire beaucoup.

Alors que je faisais la queue avec mon exemplaire des Milliards de Tapis de Cheveux sous le bras, je découvre enfin son visage. C’est un choc pour moi : il m’est familier ! Pendant le temps qu’il faut pour arriver jusqu’à sa table, je repasse dans ma tête tout les moments où j’aurai pu le rencontrer avant.

Quand j’arrive enfin devant lui, j’ouvre la bouche pour le saluer. Alors que nos regards se croisent, et avant que j’aie pu émettre le moindre son, il me demande :

— Mais… On ne s’est pas déjà rencontrés ?

Pendant les heures qui suivent, nous éplucherons mutuellement nos histoires respectives pour trouver un point commun, un moment d’intersection de nos destins. Et finalement, nous y parvenons : Andreas est un lointain cousin dont l’arrière-grand-père s’était égaré en Bretagne durant la Seconde Guerre mondiale.

Je l’ai depuis recroisé aux Utopiales. Il m’avait oublié.


Jeu n°3 —

Chaque participant pioche trois cartes Dixit au hasard, puis rédige une courte histoire mettant en scène des éléments figurant sur les cartes.

Cartes tirées par VincentCartes tirées par Vincent

Le petit Luno faisait la fierté de sa famille d’adoption, des gremlisinges qui admiraient ses facultés de déduction et sa vive intelligence. Il était si doué qu’il parvint à obtenir son diplôme de mage en quelques années. Au point que, pour la cérémonie de remise des diplômes, il dut porter une fausse barbe pour ne pas se faire remarquer.

Las, il était également si ambitieux à brûler les étapes qu’il finit un jour par commettre une grave erreur. Un sort trop puissant, mal maitrisé, le catapulta hors de notre univers.

On ne le revit plus jamais.


Dans les épisodes précédents… La Scribulerie Writever 2024 — Janvier
Dernières entrées Anti-Gravité Trieste-Slovénie - Jour 12 Trieste-Slovénie - Jour 11 Trieste-Slovénie - Jour 10 Trieste-Slovénie - Jour 9 Trieste-Slovénie - Jour 8 Trieste-Slovénie - Jour 7 Trieste-Slovénie - Jour 6 Trieste-Slovénie - Jour 5 Trieste-Slovénie - Jour 4 Trieste-Slovénie - Jour 3 Trieste-Slovénie - Jour 2 Trieste-Slovénie - Jour 1 La ballade de Snoopy Les Tronches de Tête La Scribulerie La Scribulerie Séance Spéciale - Heilanie’s Scribulerie La Scribulerie L’épuisant poids du silence La Scribulerie Une parenthèse cinématographique Graphene OS, un mois après La Scribulerie Graphene OS - Premier bilan Chronique du petit racisme ordinaire La Scribulerie Writever 2024 — Décembre Je me suis enfin décidé… Writever 2024 — Novembre La Scribulerie