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Elite:Dangerous veut me faire rage-quitter :(

Petite mésaventure d’hier…

Comme à presque chaque séance dans ce jeu, j’accepte cinq ou six missions commerciales, dont une devant me rapporter à elle seule quelque un million de crédits. C’est une offre qu’on ne peut pas refuser, m’a dit quelqu’un avec un vilain accent sicilien.

Bref, me voilà parti. À peine ais-je dépassé le sas de la station qu’un message me parvient. L’un des chargements que j’ai accepté de convoyer intéresse un pirate. Coup classique mais ennuyeux ; le dit pirate s’inscrivant alors, dans la mécanique de jeu, dans la mission. Cela veut dire qu’il ne cessera de m’attaquer que si je livre la marchandise ou si je le détruit. Ou…

Bref, je décide que cette livraison sera prioritaire, histoire qu’il me fiche la paix pour la suite.

Je fais le premier des trois ou quatre sauts devant m’amener au système ciblé. À peine sorti d’hyperespace, un pirate se colle à moi. Une rapide analyse m’indique un novice à bord d’un vaisseau assez peu impressionnant. Une cible facile, surtout s’il s’agit de celui convoitant ma cale1.

Je me laisse capturer et déploie mon armement. Le combat est assez rapide et ma pauvre victime tente de prendre la fuite. Je pousse mes réacteurs à sa suite pour l’achever. Malheureusement, j’ai mal dosé mon élan, et je l’ai si bien rattrapé que je l’ai percuté de plein fouet. Le pauvre petit ne s’en est pas remis ; son vaisseau a explosé sous l’impact.

Double peine pour moi : mon propre vaisseau a prit cher en dégâts, ne me laissant qu’avec à peine 14% d’intégrité de la coque2 et pas de prime. Oui, techniquement je ne l’ai pas abattu. Bon.

Toujours en route pour ma destination de livraison, je fais escale dans une station pour réparer. Vu l’état de mon appareil, je n’aurai pas survécu à la moindre nouvelle escarmouche. Vu l’état pitoyable de mon Python, les réparations me coûtent très cher ; 125.000 crédits. Ouch. Mais je repars, coque à 100%, bouclier et armement rechargés.

Le reste du trajet se fait sans soucis et, à l’instar de l’équipe d’Apollo 13 devant un réacteur défaillant au décollage, je me suis dit «C’était le pépin de la mission.» Et, comme eux, je me trompais lourdement.

J’arrive enfin dans le système solaire visé, et je pointe mon appareil vers la station (un simple avant-poste commercial). J’avoue que je n’étais pas fondamentalement serein ; le pirate de la mission ne s’était pas encore manifesté, et j’avais 2000 soleils3 à parcourir pour atteindre ma destination, quatre fois ce qu’il faut de distance pour se faire attaquer.

C’est d’ailleurs ce qui s’est passé ; la dite crapule s’est rapidement manifestée. Un scan rapide m’apprend qu’il s’agit d’un vétéran à bord d’un Python lui aussi.

Là, j’ai commencé à serrer les fesses. Je savais que ça n’allait pas être un adversaire facile, un Python équipé pour le combat est l’équivalent d’un char d’assaut sous anabolisants. J’ai déjà décidé de ne pas l’affronter, et de fuir aussitôt qu’il m’aurait harponné. Quitte à le faire autant de fois que nécessaire pour atteindre la station. Je l’avais déjà fait, la manœuvre est sûre mais pénible et longue.

Le Python, appareil versatile de taille moyenne fabriqué par Falcon Delacy.Le Python, appareil versatile de taille moyenne fabriqué par Falcon Delacy.

Coup de harpon. Je me laisse faire, garantissant ainsi une récupération rapide de mes systèmes et un départ rapide de la zone de combat. À peine sorti de l’hyper-vitesse, j’encaisse deux coups violents. L’ordinateur m’avertit que j’ai prit des dégâts thermiques, signature d’un armement non conventionnel, et je vois avec horreur mon bouclier tomber aussitôt à zéro.

Je ne souriais plus. Du tout.

J’accélère à fond, donnant un coup de boost pour m’éloigner le plus vite possible. J’enclenche le FSD4, espérant me tirer de ce guêpier le plus vite possible. Las, l’ordinateur de bord me balance un «FSD impossible : masse perturbatrice niveau 17».

La «masse perturbatrice» est une masse gravitique exerçant son influence sur l’appareil. Tant que celle-ci est trop forte, le FSD ne peut s’enclencher. C’est pour cela qu’il est impossible d’activer le FSD aux abords des stations ou qu’il faille attendre de s’éloigner des planètes desquelles on vient de décoller avant de sauter vers un autre système. Là, en l’occurrence, le Python pirate, appareil relativement massif, me bloquait le champ.

Que me restait-il comme solution ?

Zig-zaguer en tout sens, martyriser la touche de boost pour tenter de m’éloigner suffisamment de lui pour récupérer mon FSD et invectiver tout et n’importe quoi.

Sans mes boucliers, ça n’a pas duré bien longtemps. Il aura fallu deux ou trois coups placés pour que toute l’interface s’éteigne, et que la dernière phrase lancée par mon ordinateur de bord soit un laconique «Eject! Eject!».

Et, boum. Environs 30 secondes après le coup de harpon.

Bilan.

J’ai perdu mon vaisseau. L’assurance me permet, moyennant la franchise, de le récupérer tel quel, avec tout ses équipements. Cependant, l’assurance ne couvre pas la cargaison. Or, celle-ci concernait les livraisons des missions en cours. Il va sans dire que je ne pourrais pas les honorer.

Perte sèche, bien entendu. Mais pas que, puisque si une mission est un échec, la faction avec qui vous signez le contrat vous colle à l’amende. Voici donc la note que m’a coûté cette mésaventure :

  • 1ère escarmouche : 125.000 crédits de dégâts
  • 2ème escarmouche : 3.500.000 crédits d’assurance + 2.500.000 crédits de bénéfices potentiels perdus + 200.000 crédits d’amendes
  • Total : 6.325.000 crédits perdus.

Bref, je suis rage.


  1. Malheureusement pour la suite, ce n’était pas lui.↩︎

  2. Autant dire que je volais les fesses à l’air.↩︎

  3. Unité de mesure de distance lorsqu’on vole dans un système.↩︎

  4. Frame Shift Drive, moteur de saut stellaire.↩︎

Dans les épisodes précédents… Trondheim m’a déçu Petite 8stoire
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