_Dans le sein opulent d’un cargo spatial ondoyant J’errais, solitaire, en quête des lieux d’aisance Car, privé de toute aide je reniflais moralement Et mon intestin, traître ! semblait en déliquescence
L’appel désespéré de mon ami colon Me déchirait l’oreille avec l’assiduité D’un rat hydrocéphale posé sur un poupon Ou d’un expert-comptable punissant un bébé.
Et si jamais, Ô mon Intestin maître de ma destinée Je ne parvenais à évacuer toute cette viscosité S’en suivrait une explosion viscérale, humide, sale, suintante, malodorante et verdâtre
J’aimerai pourtant que tu puisse comprendre Viscères adorées, qu’en me faisant trop attendre Tu vas, imbécile, nous tuer tous les quatre_
Nota bene : Le poème original en Vogon du Sud fait un peu plus de 276 pages. Néanmoins comme le texte source utilise une variété de figures de styles absolument intraduisible (sans parler du vocabulaire de physiologie organique propre aux Vogons), nous avons choisi de le réduire à son essence poétique. Cependant, comme en témoigne la ligne onzième, le Vogon parfois s’éternise sur des descriptions difficilement résumable. Il est également indéniable que la traduction a fortement et malheureusement réduit la dangerosité du poème.
Écrit le 18/09/09 - publié dans le Codex Poeticus d’octobre 2010