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Vincent prend la pose

Hier, de deux à cinq (papotage, thé et transport compris) j’ai prit la pose. Sur la demande de Nath, j’ai remplacé au pied levé un modèle n’ayant pas pu venir. Elle m’a donc proposé de venir poser comme modèle vivant —et je vous arrête tout de suite : pour du portrait !— à son cours de peinture. Une première :)

Il s’agissait donc de rester pendant deux heures, entrecoupées de trois poses, assit sur un tabouret. J’avais le droit d’être mobile jusqu’au cou, au delà duquel même les yeux devaient bouger le moins possible. Bizarrement, j’avais le regard braqué sur un tableau représentant un buffle africain peint par Nath.

J’ai noué une relation étrange, complexe, métamorphique et ambiguë au fil du temps avec ce buffle. Comme mon regard était collé au siens, focalisé géographiquement, mais l’esprit en ballade, ma vision de ce buffle a changé du tout au tout pendant ces deux heures.

Ce buffle se présente cadré de tête, le corps de profil mais le museau face au spectateur. La première chose que l’on voit ce sont ses yeux globuleux à demi-fermés, créant deux belles ombres portées sur son visage allongé dont on ne fait que deviner le bas tant il part dans l’ombre. Devant, son mufle est fortement éclairé, contrastant avec le reste du visage. Sur les côtés on ne fait que deviner ses cornes et une oreille.

A force de le braquer, mon esprit a fini par le transformer. Tout d’abord son visage bovin s’est paré d’attributs humains (surtout les yeux, normal), puis je lui ai trouvé quelque chose de canin.

Ensuite tout s’est décalé vers le haut, et son muffle s’est bizarrement inversé pour me donner à croire qu’un visage extra-terrestre (sans nez) me tirait la langue.

Plus tard, j’ai vu dans la courbure du crâne le regard éteint d’un saint-bernard. Puis le muffle s’est transformé en museau de tortue. Enfin, les paupières et la continuité du contour du visage m’ont fait apparaître une face simiesque. Terrible. Inquiétant, même, parfois…

Le court du temps s’est entrecoupé de pauses, mais aussi de quelques craquements de sourires dus aux commentaires des peintres. J’ai eu droit à tout; Travolta, James Dean, Clint Eastwood, un peu de Patrick Devers, j’ai aussi beaucoup entendu parler de mon menton, mes oreilles, mes yeux et surtout mon nez.

Bref, dans l’ensemble ça n’a pas été si pénible que je le pensais, et le résultat fut surprenant. Je vous laisse y goûter sans vous donner mon avis, peu objectif.







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