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Ελλάδα 2022 — Jour 8

16 juillet 2022

Vous croyez qu’après plus de 30 heures de veille et un transit alambiqué de 12 heures j’allais dormir comme une souche parfumée à l’anesthésiant pour éléphant ?

Moi aussi, j’y croyais.

Sauf que j’ai passé une nuit d’enfer. Je me suis réveillé un nombre incalculable de fois, trempé, avec un mal de crâne à fendre la souche décrite plus haut.

J’ai passé la nuit à me réveiller, me tourner dans tous les sens pour finir par me lever, aller prendre des douches fraiches, à tester tous les canapés et le lit de la mezzanine, somnoler quelques minutes et recommencer le cycle infernal.

Le matin, l’ami graine m’avait plus ou moins lâché la grappe et je me sentais presque revenu dans l’univers cohérent et séculier. Mais j’étais encore plus vidé qu’avant, ce qui s’est manifesté par une mauvaise humeur, certes caractéristique et plus ou moins compréhensible, mais passablement pas sympa pour les autres.

J’ai dormi, du coup.

Je ne pouvais rien faire, je n’avais envie de rien faire de toute manière. Du coup on m’a laissé tranquille, telle l’épave échouée que j’étais.

Les autres se sont occupés qui en aquarelles, qui en petites courses. Et moi je pionçais comme je pouvais.

Interlude : vue de la petite plage en contrebas de la maison que l’on voit tout en haut au centreInterlude : vue de la petite plage en contrebas de la maison que l’on voit tout en haut au centre

Incidemment et sans trop de surprise, on s’est tous demandé1 si je n’avais pas réussi d’une manière ou d’une autre choppé le Connard-19. Je me suis même fait la réflexion que ce virus était une sorte de tourista des temps modernes.

Oui, bon, d’accord. Mais souvenez-vous dans quel état j’étais.

À midi, je me suis senti assez vaillant et d’appétit pour avaler quelque chose2.

Le temps de manger, la migraine est revenue. J’ai donc passé l’après-midi à dormir. J’ignore si ça a comblé le déficit de sommeil accumulé, étant donné que j’étais quand même une sorte de lavasse essorée, mais j’ai rarement dormi aussi longtemps d’affilée.

Le soir, je me sentais déjà beaucoup mieux. Oui, pour moi, la journée a passé aussi vite que ça.

Du coup pour ne pas vraiment fêter ça, mais parce que c’était plus simple comme ça3, nous sommes allés manger à la taverna Katerina, petite terrasse surplombant le bord de mer à 2 minutes à pied de notre maison.

Autant le Sofrano était décevant –pour des amateurs d’authentique cuisine grecque que nous sommes, autant Katerina cochait quasiment toutes les cases.

Presque la vue depuis le restaurantPresque la vue depuis le restaurant

La vue sur la baie était idéale, on ne nous a pas donné de menu, mais il nous a été récité, on ne nous a pas annoncé les prix4, les plats proposés étaient kanonikoi5, voire paradosiakoi6, le service était efficace, plein d’amabilité et d’humour, et le reste du repas fut à l’avenant.

En vrac de souvenirs, nous avons dégusté de la horta (salade cuite), du briam (sorte de ratatouille) et, forcément, un dakos

Nous sommes rentrés contents7, et moi je n’espérais qu’une chose : une curain de bonne nuit de sommeil, bourdayle !

Du repos, enfin ?Du repos, enfin ?




  1. Moi le premier, malgré mes dénégations insistantes et convaincues.↩︎

  2. Les autres avaient fait des courses et décidés de cuisiner et manger à la maison. Je regrette de le dire, mais je ne me souviens plus du tout quel était le menu…↩︎

  3. Après tout, même si moi je dégustais sévère, les autres étaient aussi en phase de récupération du voyage précédent.↩︎

  4. Ça peut sembler bizarre et surtout faire peur, mais c’est une marque de qualité.↩︎

  5. Kanoniko, canonique. L’habituel idéal.↩︎

  6. Paradosiako, traditionnel.↩︎

  7. Enfin presque. Certains n’ont pas trouvé le briam à leur goût…↩︎

Dans les épisodes précédents… Interlude Note : J’avais publié ce billet le jour même, lorsque nous étions sur place. Je le garde tel quel, mais les billets datés à partir du 11 juillet Ελλάδα 2022 — Jour 9
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