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Ελλάδα 2022 — Jour 14

22 juillet 2022

C’est le jour du départ, la migration de retour.

Nostalgisme. Tristitude… Déjà.

Le plan, établi de longue date, et encore validé la veille était que, comme l’avion ne décolle qu’à 16 heures, nous avions largement le temps de rejoindre l’aéroport. On s’était donc dit qu’on ferait le trajet en métro.

Dès le réveil, on a finalement fait le calcul suivant : à quatre, le métro va revenir aussi, voire plus, cher qu’un trajet en taxi. De plus, dans le métro, il va falloir se charrier les bagages. Et, argument terminal : on en a plein les bottes, quand même.

Donc, rapide coup de fil à notre ami Panos1, qui accepte de nous ramener (presque) chez nous, histoire de boucler la boucle.

Du coup, l’esprit tranquille, nous profitons de notre dernière matinée hellène en déambulant dans le quartier et faire un peu de lèche-vitrine2, acheter quelques ultimes achats3 et un dernier frappé ou helléniko.



Dernière terrasseDernière terrasse

Puis, l’heure arrive, Panos nous embarque tout sourire. On essaye de lui raconter le coup du dakos de chez Sofrano mais visiblement nos deux anglais ne sont pas complètement compatibles, et je me prends un anemos dans le museau. Pas grave, ça fait passer le temps.

Panos nous débarque devant l’aéroport, décharge nos valises-boulets, nous demande s’il doit aller chercher un chariot, nous donne notre reçu et nous salue de quelques accolades4 avant de repartir vers de nouvelles aventures sur fond de soleil couchant alors qu’il est à peine 13 heures. Sont forts, ces Grecs.

Nous voilà donc dans le hall de l’aéroport d’Athènes. Première râlerie : on va vraiment se charrier nos lourdingues bagages jusqu’au moment de l’enregistrement ? Nenni, Aegean5 est au taquet : plus de 3 heures avant le départ, 6 guichets sont déjà ouverts6.

À peine 10 minutes que nous étions là, et on avait déjà les mains libres et nos billets d’embarquement. Sont forts, ces Grecs.

Du coup, on a un peu déambulés, et comme c’était bien l’heure et qu’on n’avait rien pris avant de monter dans le taxi, on s’est mis en quête de quoi manger.

C’est avec dépit qu’on a atterri dans un lieu qu’on fuit d’habitude en Macronistan.

Depuis que je pratique l’aéroport d’Athènes7, on sait qu’il y a à l’intérieur du terminal un McDonald’s. Bien entendu, quand nous y allions encore avec les enfants, c’était presque une étape incontournable au même titre que l’enregistrement, les contrôles de sécurité et le pipi express avant de monter dans l’avion parce qu’une fois à bord c’est pas cool.

Mais, il y a une chose amusante à savoir ; le McDonald’s en Grèce ne propose pas les mêmes recettes qu’en France, et c’est à peu près vrai dans tous les pays8. Les ingrédients sont subtilement différents, les sauces n’ont pas le même goût et il y a même des exclusivités, comme le rigolo McPita™©®.

On a découvert qu’en place du McDonald’s de nos habitudes se trouve maintenant un Burger King.

Hé beeeen. Ce que propose B.K. est absolument strictement résolument identique à ce qu’on trouve en France et –j’imagine– partout ailleurs.

Trahison. Déception…

Bref, on mange notre gras salé sucré saturé, et on passe à autre chose, à savoir passer le contrôle de sécurité, et déambuler dans le purgatoire des boutiques de la zone franche en attendant que l’heure arrive.

L’heure arrive. On monte. On s’installe. Comme nous avons les tout derniers fauteuils à la queue de l’appareil, on se voit confier un frère et sa sœur, dans les 10-12 ans9, qui voyagent seuls. Comme ils ne parlent pas un mot d’anglais, les hôtesses nous demandent de servir d’intermédiaire en cas de. Chose qu’on n’aura pas à faire, du coup on n’aura pas échangé plus de trois poignées de mots de tout le vol. Qu’est-ce qu’ils étaient sages. Et qu’est-ce que la batterie de leurs téléphones tenait bien, vu le nombre de parties de jeux médiocres ils ont pu faire !

Moi, pendant ce temps, j’ai fini de lire Les Voleurs de Curiosités de Jess Kidd (sur une recommandation du sieur Foveau), et c’était génial. J’enchaine sur Le Retour du Hiérophante (Les Maîtres Enlumineurs, tome 2) de Robert J. Bennett (sur une recommandation de l’ami Maciej), tout aussi génial.

Néanmoins, et après un aterrissage étrange qui a nécessité un rebond10 et nous voilà en train de débarquer à l’aéroport de Marseille.

Premier constat dès qu’on a quitté la passerelle de débarquement : la ██████ sa ██████████ de ███████ de sa petite ████████ de mes ██████ qu’est-ce qu’il fait CHAUD !

Nous suivons les labyrinthiques couloirs qui, en théorie, nous amènent aux carrousels des bagages, mais à mi-chemin, paf ! Embouteillage.

Je ne peux pas dire que je suis un grand voyageur, mais de mémoire c’est la première fois qu’on se retrouve bloqué comme ça pour sortir. Évidemment, toutes les théories y vont bon train, mais on apprend assez vide qu’en fait, il y a un contrôle d’identité au bout du tas de gens qui n’avance pas.

En bref, voilà ce qui s’est passé ; une erreur d’aiguillage.

Normalement, lorsqu’on descend d’un avion, le circuit qui mène les passagers jusqu’aux bagages est unique ; on ne croise personne d’autre, pas d’autres passagers d’autres vols.

Or, là, par erreur, inconscience ou incompétence11, on s’était retrouvés mélangés aux passagers d’un autre vol arrivant exactement à la même heure. Lui, par contre, venait de Constantine (Algérie), un vol provenant de dehors la zone de Schengen. Du coup, eux, avaient obligation de passer le contrôle de douane. La Grèce étant bien nichée dans l’espace Schengen, n’est pas soumise à ce genre de corvée.

Ben, là, comme ils nous avaient tous mélangés, on y a eu droit. Ça a duré pas loin d’une heure trente.

Bon. On a fini par passer, récupérer nos bagages, dire bonjour à nos chauffeurs respectifs, se promettre un debrief ouzo-freddo12, se dire au revoir, et partir chacun vers sa maison sur fond de soleil couchant même si c’est pas encore tout à fait l’heure pour ça.

Il est content, monsieur CorlaixIl est content, monsieur Corlaix

Fin des vacances grecques, fin du carnet de voyage. On va pouvoir revenir à des considérations plus terre-à-terre, même si la mer va beaucoup me manquer13.

Et merci à vous si vous avez suivi ces non-aventures avec moi.




  1. Panayotis Varvakis, le chouette et serviable taxi qui nous avait amenés de l’aéroport au Pirée le premier jour du séjour.↩︎

  2. Contempler les vitrines des boutiques proposant du prêt à porter ou du sur-mesure pour les officiants du culte orthodoxe, c’est assez extraordinaire.↩︎

  3. J’ai craqué pour une eau de toilette de chez Korrès, appelé Kíma (la vague). Je content.↩︎

  4. À presque avoir l’œil humide.↩︎

  5. Petite compagnie grecque qui assure les vols que nous prenons.↩︎

  6. Pour différentes destinations, mais quand même, la nôtre incluse.↩︎

  7. Plus de 10 ans, mais finalement rarement puisque dès que possible, on préfère se rendre en Grèce par voiture/bateau.↩︎

  8. D’où l’extraordinaire monologue de Vincent Vega (John Travolta) à propos de la différence entre le Big Mac aux USA et le Big Mac en France, dans l’excellent Pulp Fiction de Tarantino.↩︎

  9. Approximativement, hein. J’ai pas demandé, et tant qu’il n’y a pas de barbe, j’ai du mal à évaluer l’ancienneté.↩︎

  10. Une seule andouille, parmi tous les passagers, a tenté d’applaudir. Il s’est vite rendu compte de sa solitude.↩︎

  11. Cochez la mention choisie. Plusieurs choix possibles.↩︎

  12. Qui n’a pas encore eu lieu.↩︎

  13. Oui, on a la Côte Bleue à 40 minutes de voiture, mais… quand même… c’est pas tout à fait pareil.↩︎

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