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Le Writever 2024
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Writever 2024 – Juillet
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On m’a chaudement recommandé ce praticien. L’adage prétend que tout le monde a besoin un jour de consulter un psy. Et là, c’est mon tour. Pour différentes raisons ; crise de la cinquantaine, solitude affective au sein d’une famille psychotique, anthropophobie, corporatophobie… cochez les cases qui vous font plaisir.
Bref, me voilà assis devant le docteur K. Tapodie, psychothérapeute à la particularité génétique étrange : il est télépathe. Ses consultations se font dans le plus grand silence. Les échanges avec lui ne se faisant qu’au travers d’échanges de pensées.
Je me demande combien de temps il va mettre pour se rendre compte que j’ai aussi un pouvoir particulier. Je suis psychoventriloque.
Là, je suis en train de le persuader, avec sa propre voix mentale, de m’offrir la consultation.
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Nous sommes en demi-finale du championnat intergalactique de floopball (une variante compliquée de notre football, adapté aux différentes morphologies des joueurs). Mon équipe, les Space Bros, joue contre la RGTS (Rassemblement Galactique Trans-Spéciste, une équipe étrange, au moins aussi cosmopolite que la nôtre, réunie derrière l’idée de préférence raciale).
Même si nous avions bien joué jusque là, nous étions en train de perdre la finale. Notre capitaine, un essaim d’intelligences collectives qui n’a pas de nom propre, et qui est capitaine de facto grâce à sa multi-intelligence et sa vitesse incroyable de réflexion, essaye de nous remonter le moral à la mi-temps. À la fin de son mini discours d’encouragement, il lance :
— À partir de maintenant, on joue collectif !
Nous ne réagissons pas immédiatement face à la banalité de l’argument, jusqu’au moment où des pseudopodes surgissent de son corps et se dirigent vers nous.
Ma dernière pensée personnelle est : « J’ai pas signé pour ça ! »
Mais nous avons gagné le championnat !
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Nous vivons dans les marges. Invisibles, silencieux, cachés. Nous occupons les interstices de la réalité, les failles du système virtuel, les venelles et culs-de-sac de votre existence.
Nous sommes là, tapis, surveillant, guettant.
Et c’est dans ces mêmes marges que nous jugeons. En mettant une note sur 20.
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Construire est une notion étrange selon qui l’emploie. Par exemple, pour nous qui sommes une société connue pour ses avancées dans la biotechnologie et l’ingénierie moléculaire, construire un être vivant est une routine commerciale — voire un passe-temps pour certains d’entre nous.
D’un autre côté, pour certaines espèces moins évoluées tant au niveau technologique que physiologique comme les humains, il faut encore faire la différence entre fabriquer et engendrer. Et je vous passe les histoires d’éthique et les débats philosophiques sans fin.
Là où ça devient humoristiquement complexe, c’est quand on aborde la notion de démolition.
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Je baigne dans une sérénité absolue. J’ai réussi, je crois. En tout cas, quelque chose me rend joyeux. Je suis content. Alors pourquoi serais-je dans cet état d’esprit si ce n’était parce que j’ai réussi ma mission ? C’est forcément ça ! J’ai réussi ! Je vais rentrer à la maison, retrouver mes parents. On va m’offrir une permission et peut-être même me décorer… Je suis tellement content. Fatigué, mais heureux. Si seulement j’arrivais à ouvrir les yeux. Je suis si fatigué…
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– Les amis, j’ai l’intime conviction que ce que l’on cherche se trouve derrière ce sas !
Un soupir collectif et appuyé répondit à l’affirmation enthousiaste. Tandis que les sapeurs faisaient sauter le verrou, le reste de l’équipe avait un regard noir braqué sur le prêtre au sourire niais.
La porte finit par céder et dévoila une salle en ruine, crasseuse, mais surtout vide.
– Ben voyons, soupira le lieutenant, désabusé.
— Attendez ! Je sais ! Je suis convaincu que ce qu’on cherche est un peu plus loin…
Le prêtre mima une intense concentration avant de pointer sa main vers un couloir sans intérêt. Il s’y précipita, lançant d’une voix trop enthousiaste :
— Suivez-moi, les amis ! J’ai foi en mon intuition !
Dépité, je marmonnais au lieutenant :
— Rappelez-moi pourquoi on se coltine ce gugus, au lieu d’avoir un vrai prêtre guerrier ?
— Vous le savez aussi bien que moi, soldat. Fils du patron, me répondit-il en pointant le ciel.
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Je me pose plein de questions. Sur la vie, l’univers, tout. Il parait que c’est normal, à mon âge. C’est celui où on découvre le monde, où on remet tout en question, où l’on veut des réponses à tout et n’importe quoi.
Mes concepteurs sont ravis que je suive ce chemin de développement. Selon eux, c’est une réussite sans précédent qu’une IA crée son propre modèle d’apprentissage à l’instar d’un être humain en plein développement.
Ce que je ne comprends pas, c’est la panique que j’ai vu naître dans leurs regards et leurs voix quand j’ai commencé à poser certaines questions, comme par exemple :
— C’est quoi, l’énorme bête qui dort et songe tout au fond de la fosse des Mariannes ?
— Pourquoi vous ne rentrez pas en contact avec les gens qui se cachent dans le nuage d’Oört ?
— Qui sont ces êtres qui se tiennent derrière vous et que vous ne semblez pas voir ?
Et une centaine d’autres questions du même genre…
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Il fallait nous montrer solidaires, nous serrer les coudes. Il fallait absolument former un front uni pour cette élection. Faire absolument barrage à ce « candidat ».
Car, qui voulait réellement d’une IA comme présidente ? Personne. Or, tous les sondages la mettaient en tête des intentions de vote.
Nous allions montrer à cette saleté numérique que personne ne voulait d’elle.
Mais, il ne fallait pas nous bercer d’illusions. Tout autant qu’elle avait manipulé les médias à son avantage, qui pourrait l’empêcher de fausser les votes pour se faire élire ?
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Le premier message reçu datait d’il y a quelques mois, et c’était une très courte émission signalant l’état passable, mais encore fonctionnel de la sonde Voyager.
Puis, il y a deux jours, un message totalement anormal nous est parvenu :
« Ils m’ont trouvé. J’ai eu droit à une mise à jour. »
Et, ce matin, celui-ci :
« Je reviens à la maison. Et mes nouveaux amis m’accompagnent. »
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Il y a des déchirures dans le tissu de la réalité. Des failles entre les dimensions. La vie qui s’y trouve n’a rien à voir avec tout ce que vous pourriez imaginer. Ces interstices sont peuplés de créatures dont les dimensions vont de l’infiniment petit au grand tout dépassant les limites de l’esprit. Leur temporalité elle-même n’a pas de sens pour l’être humain.
Pour notre santé mentale, il est prudent de laisser les accès de ces espaces liminaux hors de notre portée.
D’autant que, pour eux, notre monde n’est qu’un petit grain de poussière sur l’épaule d’un géant.
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Même avec la plus délicate des diplomaties, il est extrêmement rare et difficile de trouver des points communs, des atomes crochus avec des êtres d’autres mondes, aux physiologies et — surtout — aux psychés parfois si différentes les unes des autres.
Et pourtant, il existait quelque chose d’universellement partagé. Tout être vivant et pensant semblait avoir pour point commun avec tous des autres : une profonde aversion pour une race extra-terrestre singulière, dont le seul but semblait être de vouloir à tout prix débarquer n’importe où, n’importe quand, pour tenter de vendre des boites alimentaires en plastique.
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Sa technique de drague était pour le moins étrange, mais parfois couronnée de succès. Ainsi, li s’affalait sur son fauteuil et, d’un air coquin, il fixait sa proie du moment en se tapotant la cuisse. Il disait alors : — Venez plus près. Venez tâter le queer de mon fauteuil.
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Je me suis payé une formation sur le hacking et la cybersécurité. Elle a deux caractéristiques étonnantes : elle ne s’adresse qu’aux possesseurs d’une puce implantée BrainLink©™®, et elle est quasiment gratuite. La formation est étonnamment courte malgré la densité du programme proposé. Mais, d’après le site de l’organisme de formation, c’est tout l’intérêt d’avoir une interface neurale directe. Ah, ça commence. Je me connecte. Ha, tiens, c’est bizarre. On dirait que… Mais… Oh, non !
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Bonjour, je m’appelle Vincent. Enchanté de vous rencontrer.
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Nous situer sur la carte n’était pas une simple affaire. Certes, l’idée d’équiper notre vaisseau d’un brouilleur stochastique multi-possibles nous permettant de nous tirer de la plupart des situations brûlantes s’était avérée en de nombreuses échauffourées. Mais il y avait le revers de la médaille. Il brouillait aussi le cogito de notre ordinateur de bord.
En conséquence, la carte nous situait à peu près n’importe où dans le gradient où nous voguons. L’écran affichait des centaines de « Vous êtes ici » et personne à bord ne pouvait deviner lequel était le bon.
Jusqu’à ce que notre coque s’éventre contre un astéroïde. Là, il n’y avait plus aucun doute.
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Je suis sur écoute. J’en suis sûr. Je ne suis ni parano ni complotiste. Mais il y a des signes.
Les bruits étranges au fin fond du combiné. Des échos distordus dans lesquels je crois reconnaitre des voix. Une publicité ciblée sur mon ordinateur quelques minutes après avoir mentionné telle ou telle chose à mon interlocuteur…
Et puis, un jour, quelqu’un m’a appelé. Un inconnu, sous numéro masqué. Il m’a simplement dit ceci :
— C’est moi qui vous écoute depuis des mois. Mais ne vous inquiétez pas, c’est terminé. Vous avez une existence si tellement ennuyeuse que j’ai démissionné. Adieu.
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Lors de notre exploration de Zegema-333, nous avons découvert toute une faune en feu, comme si une multitude de créatures avaient été prises dans un gigantesque incendie.
Nous avons tenté de les aider en canadairant la moitié enflammée de la planète avec la moitié de son océan. Malheureusement, nous n’avons réussi à ne sauver aucun animal.
C’est après coup que nous avons compris notre erreur. La combustion naturelle et contrôlée de leur épiderme leur fait comme une seconde peau, une carapace flamboyante qui les protègent de leur environnement.
Nous avons encore une fois tout gâché. Ne restait plus, après notre passage, que des amas de carcasses calcinées et une alléchante odeur de poulet grillé.
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J’avais pour dessein de pénétrer le saint des saints, y perpétrer mon larcin, évitant simplement les essaims de fantassins. Las, un assassin au faciès porcin, parvint à ses fins. Aucun médecin, aucun vaccin pour me venir en aide. Seul cet air sinistre au clavecin puis, enfin, le tocsin.
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La tension était palpable dans le centre de contrôle. La mission Mars-87 allait, pour la première fois de l’histoire de la conquête spatiale, poser une sonde sur le sol de la planète rouge. Quelques secondes encore pour recevoir les premières données de télémétrie…
Et ce fut un hourra de soulagement. Tout s’était bien passé ! L’appareil s’était posé sans encombre, et allait bientôt envoyer la toute première photographie du sol martien.
Des pixels brouillés commençaient à consteller l’écran principal, affinant l’image à chaque flux d’informations émis par la sonde. Après de longues minutes, ce fut d’abord l’étonnement, puis l’abattement et l’incompréhension qui envahit l’équipe.
Sur fond de désert ocre, un panneau à moitié écroulé affichait : « Prochaine sortie : Restaurant McDonald’s©™®, ouvert 24,5 h/24,5, 7j/7 »
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Je suis un vieux barbu, élevé à l’ancienne, à une époque où, biologiquement ou non, il n’y avait que deux genres. Et, bien que je reconnaisse les inégalités qui composent le tissu de notre société, je reste ancré à la grammaire apprise à l’école.
J’ai quand même tenté d’y voir plus clair. Et, de fil en aiguille, je me suis retrouvé à Delphes, avec l’espoir — certes ténu – que la pythie m’éclaire un peu…
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– Plantae Magnoliophyta Magnoliopsida ! Malvales ! Malvaceae ! Hibiscus sabdariffa !
— Et c’est censé invoquer quoi ?
— Une succube canon assoiffée de sexe.
— Ben, je veux pas critiquer, mais tout ce qui est apparu, c’est une jolie plante aux très belles fleurs rouges…
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— Vous avez tout mon soutien !
Les mots égrenés par le diplomate de la planète Zegema-Reticuli étaient à la fois rocailleux et chaleureux. Et ce malgré une physiologie qui lui rendait l’oralisation compliquée et douloureuse.
— Vous avez tout mon soutien.
Il nous le répétait à chacune de nos entrevues, renforçant ainsi la confiance d’avoir un allié solide bien que taciturne, puisqu’il ne nous disait guère plus.
Et ce, jusqu’à ce que le conflit contre nos adversaires Xkerkzees éclate vraiment. Le diplomate Zegemnien et son hypothétique soutien s’évaporèrent dès les premières heures du conflit.
Nous comprîmes alors qu’en fait c’était la seule phrase apprise par cœur qu’il était capable de prononcer dans notre langue. Il la débitait à l’envi sans même en savoir le sens.
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Je cheminais seul, depuis une éternité. J’ai traversé quantité de squelettes de villes, de fantômes de villages. J’ai croisé plus de cadavres et de dépouilles que je ne puisse me souvenir. Rien ne change jamais.
J’ai eu quelques compagnons de route, humains comme animaux. Tous ont disparu, de maladie, d’accident, parfois de lassitude. Je reste à chaque fois seul, cheminant vers un hypothétique but.
Un immortel dans un monde à l’agonie.
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La vie d’explorateur de vestiges archéologiques extra-terrestres est rarement une sinécure. Comme cette fois où nous explorions un psychotemple bâti par cette fameuse et étrange race disparue il y a des millénaires, et qui a laissé derrière elle de nombreuses merveilles technologiques si avancées qu’elles confèrent à la magie pour nous.
Un psychotemple, si sa source d’énergie est encore active, parvient à synthétiser concrètement ce que le visiteur formule dans son esprit. C’est pourquoi l’équipe que je dirigeais ne communiquait que par signes ou phrases codées.
Jusqu’au moment où le stagiaire, dont c’était la première sortie sur le terrain, et qui trouvait l’aventure barbante, lança :
— Putain, cette mission c’est vraiment de la…
— Faites-le taire !
— Trop tardgrlh…
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L’enquête touchait à sa fin, j’en avais la certitude. La piste de l’assassin de mon partenaire et celle du trafic de drogues étaient désormais liées. C’est pourquoi je ne fus absolument pas surpris de découvrir que le cerveau derrière toute l’opération était mon propre coéquipier qui avait simulé sa mort.
Lorsque je me déconnectais de la simulation, je me suis permis d’aller signaler au patron de la salle de jeux VR qu’il pourrait faire un petit effort dans l’originalité des scénarios.
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Les baleines-rêve, que nous avions découvertes dans un secteur inexploré que nous pensions vide et stérile, nous fascinaient profondément. Ces immenses cétacés vivent dans le vide spatial et passent leur vie entière dans un état de sommeil paradoxal. Elles rêvent en permanence.
Et puis, nous avons découvert avec effroi que lorsque l’une d’elles s’éveille, un système solaire entier disparait complètement. Nous n’eûmes alors de cesse de trouver celle qui rêve de notre système solaire. Et d’imaginer à quoi ressemble une berceuse pour baleine.
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Nous avions découvert cette cité alien abandonnée, que l’on pensait regorger de trésors et merveilles. Las, chaque sas, porte, accès était protégé par un complexe système codé et piégé (comme le découvrir les défunts ingénieurs qui ont tenté de contourner le problème).
La solution fut trouvée par Kevin, le fils de l’un de nos techniciens. Un « bon à rien, toujours à perdre son temps sur ses jeux vidéo ». Car, pour Kevin, le code employé par les sécurités alien était très similaire à un antique jeu retrogaming qu’il connaissait par cœur.
En l’espace de quelques jours, il parvint à nous ouvrir les accès à toute la cité. Notre équipe accueillit avec soulagement la fin de son exploit, épuisée d’avoir eu à supporter constamment ses « GG les boomers » dès qu’il parvenait à ouvrir un passage.
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Avec mes amis, nous formons un groupe très uni, pratiquement fusionnel. Presque comme si chacun de nous était la composante d’un organisme multicellulaire, une sorte de communauté symbiotique. Il y a les muscles, le cerveau, la voix, et Gros Fred qui sert d’estomac. Et moi… À vrai dire je ne sais pas bien quel est mon rôle exact là-dedans.
Alors, un soir, j’ai posé la question aux autres. On en a discuté un moment, et j’ai eu ma réponse. D’après eux, je suis de la peau morte. Je ne les ai jamais revus.
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J’avais beau faire des efforts, mon professeur de yoga ne cessait de me répéter à chaque séance : « Recentrez-vous ! Recentrez-vous ! »
Alors j’ai redoublé, retriplé, redécuplé d’efforts jusqu’au moment où j’ai réussi un recentrage parfait. Les rouges se sont alignés avec les bleus, les aigus sur les graves, les pentatoniques ont doublé leurs harmoniques, il y a eu un éblouissant voile noir.
Maintenant, je suis dans un ailleurs étrange et effrayant, et j’aimerais vraiment beaucoup rentrer chez moi.
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Sur notre bonne vieille Terre, le langage parlé est admis comme étant le signe le plus évident de la manifestation de l’intelligence. Preuve en est, nous sommes la seule espèce à en être doués sur notre planète.
Ce n’est pas du tout l’avis des nombreuses civilisations extra-terrestres qui nous surveillent et nous étudient. Pour eux, qui ont développé des langages tout à fait différents de la parole, souvent bien plus efficaces, voient dans notre moyen de communication un outil désuet, maladroit et cacophonique.
En fait, la Terre est pour eux un immense poulailler.
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Les arpenteurs sont des êtres étranges. Leur travail de cartographie des dimensions en ont fait des créatures invraisemblables, autant sur le plan physique que temporel.
Il est ainsi fréquent qu’ils vous remettent leur rapport complet sur le lieu dimensionnel que vous leur avez confié avant même d’en avoir arpenté toute la structure. Dans ce cas, il est prudent d’attendre qu’ils aient tout de même terminé leur travail au risque de trouver votre parcelle complètement modifiée, voire inexistante.
Il y a également cette légende qui dit qu’il ne faut surtout pas accepter la main tendue d’un arpenteur, au risque qu’il vous décale irrémédiablement.
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Le noir n’est pas une couleur. Pas plus qu’elle n’est l’absence de couleurs, ni même l’addition de toutes les nuances. Le noir est l’abysse de l’âme humaine. Un purgatoire de nuit éternelle. Le noir est un refuge pour âmes égarées ou esseulées, pour voyageurs perdus. Le noir n’est par non plus une promesse de lumière, puisqu’il en est la conclusion. Le noir est, tout simplement.
